Le BST se prononce sur une collision mortelle à Saint-Bruno
Le Bureau de la sécurité des transports (BST) du Canada a publié son rapport d’enquête concernant une collision mortelle survenue le 27 janvier 2023 entre un véhicule automobile et un train de banlieue d’exo au passage à niveau du boulevard Seigneurial Ouest et de la route 116, à Saint-Bruno.
Le décès de la conductrice, une dame de 84 ans, avait été confirmé par le Service de police de l’agglomération de Longueuil après la collision.
Le BST indique à la fin de son étude que « l’ensemble des stimuli visuels et auditifs a entraîné la confusion de la conductrice, ce qui semble avoir eu pour effet de ralentir considérablement son temps de réaction et d’affecter sa capacité de prise de décision ».
Encombrement visuel et auditif
Une section complète du rapport est consacrée à l’encombrement visuel et auditif de l’intersection. Le BST rappelle que lors de la conduite, les automobilistes doivent porter leur attention sur une multitude d’éléments apparaissant dans leur champ visuel. Lorsque ces éléments sont nombreux et rapprochés, il y a une possibilité d’encombrement visuel, ce qui nécessite davantage de balayage pour pouvoir effectuer une analyse complète de la situation. Un phénomène amplifié avec l’âge, souligne le BST. Cette situation peut entraîner une augmentation du temps de réaction du conducteur. « La conductrice a effectué un arrêt inopiné sur la voie ferrée à la suite du déclenchement des feux clignotants des dispositifs de signalisation automatique du passage à niveau. Plusieurs stimuli lumineux se trouvaient alors dans le champ visuel rapproché de la conductrice », lit-on dans l’étude.
Le BST nomme entre autres les feux de circulation de l’intersection routière, les décorations de Noël installées aux lampadaires, les phares des autres véhicules et les barrières en mouvement des dispositifs de signalisation automatique du passage à niveau. « Également, avant l’impact, l’attention de la conductrice était sollicitée par des stimuli auditifs provenant des klaxons des véhicules immobilisés à l’arrière et des cloches du passage à niveau. »
L’organisme indépendant valide aussi le fonctionnement adéquat des dispositifs de signalisation automatique lors de l’approche du train. Il souligne toutefois « l’ensemble complexe de signalisation routière et ferroviaire à cette intersection ». Le véhicule était chaussé de pneus d’hiver en bon état aux quatre roues. Aucune défectuosité mécanique n’a été relevée après l’accident.
Rappelons que la conductrice était accompagnée par un passager au moment de la collision. Cette personne a réussi à sortir de l’habitable avant le choc.
Autres collisions à ce passage à niveau
Entre le 1er janvier 2003 et le 31 janvier 2024, 8 collisions avec des trains à ce passage à niveau ont été signalées au BST. Dans trois cas, une personne a subi des blessures mortelles. Dans un autre, une personne a subi des blessures mineures. L’examen de chacune des situations a démontré qu’il n’y avait aucun lien entre elles. Depuis 2016, Transports Canada dresse et publie une liste de tous les passages à niveau au Canada, classés selon leur niveau de risque. D’après le plus récent classement des risques, le passage à niveau public de Seigneurial Ouest était le 564e présentant le plus de risques, sur un total de près de 25 000 passages à niveau répertoriés.
Le BST conclut son rapport avec un message de sécurité. « Dans l’éventualité où un automobiliste s’immobiliserait par inadvertance sur un passage à niveau lorsque les dispositifs de signalisation automatique sont activés, il doit dégager immédiatement la voie ferrée afin d’éviter une collision. Même si des barrières de sécurité sont abaissées et qu’elles entravent le chemin, celles-ci sont conçues de manière à pouvoir se détacher lorsqu’elles sont percutées par un véhicule de façon à ce qu’il puisse libérer la voie ferrée. »