L’auteur qui avait décroché

Décrocheur à l’époque du secondaire, Emmanuel Lauzon a persévéré. Aujourd’hui, il est auteur et conférencier.
Mais le chemin pour aboutir à cette étape plus joyeuse de sa vie n’a pas été des plus simples pour Emmanuel Lauzon. Il a rencontré des difficultés d’apprentissage, et ce, à partir de l’adolescence, alors qu’il fréquentait l’école secondaire. « J’ai laissé tomber l’école à l’âge de 16 ans, lâche le principal intéressé. J’avais alors triplé ma 2secondaire. »
À cette époque de sa vie, l’école et les études étaient synonymes d’ennuis et d’échecs. « Je n’arrivais pas à “fitter” dans le moule et j’avais beaucoup de mal à me projeter dans l’avenir. Je n’en avais pas vraiment conscience à ce moment-là, mais j’avais certaines qualités qui me permettent aujourd’hui d’exercer mon métier d’auteur et de conférencier : la créativité, un sens critique hyper développé et de l’audace, voire de l’arrogance », de poursuivre Emmanuel Lauzon.
Ces traits de personnalité l’affectent durant ses journées à l’école, rendant celles-ci plus ardues. Mais la rencontre d’un « intervenant social marginal » dans lequel le jeune homme se reconnaît lui donne envie de raccrocher et de poursuivre le parcours.

« J’ai laissé tomber l’école à l’âge de 16 ans. J’avais alors triplé ma 2e secondaire. – Emmanuel Lauzon

Journées de la persévérance scolaire

Selon l’auteur de Taguée et La rage de vivre, les Journées de la persévérance scolaire sont un moyen d’obtenir une vitrine médiatique sur la problématique du décrochage. « Il faut en parler, mais il faut surtout agir! Les professionnels en éducation font ce qu’ils peuvent, mais ça prend une volonté politique. Les coupes du gouvernement libéral ont affecté surtout les élèves qui avaient le plus besoin de soutien. Injecter de l’argent dans le système d’éducation pour donner des conditions d’apprentissage adéquates aux jeunes en difficultés d’apprentissage, c’est un investissement; du moment que l’on a une vision sociale à long terme », exprime le trentenaire atteint de TDAH.
Il poursuit : « En plus d’aborder le sujet dans certains de mes romans, j’ai fait aussi beaucoup de recherches sur le TDAH. Aujourd’hui, je suis capable d’en parler dans mes conférences. J’en ai donné plusieurs sur le thème de la persévérance scolaire et j’en parle aussi dans mon roman La rage de vivre, qui raconte le parcours difficile d’un jeune souffrant du TDAH. Sans être une autobiographie, ce livre est un peu inspiré de mon propre parcours scolaire. »
Emmanuel Lauzon a un conseil à donner aux jeunes qui pensent à décrocher ou qui l’ont déjà fait. Il leur demande de se poser la question suivante : « Est-ce moi qui suis mal adapté au système, ou le système qui ne dispose pas suffisamment de ressources pour s’adapter à moi et à mes particularités? »
Depuis quelque temps, le papa d’un jeune garçon a pris la décision de se consacrer presque exclusivement au développement de sa carrière et de ses projets, vivre éventuellement de son écriture, et ce, même s’il est conscient que ce n’est pas chose facile.
« Le fait d’avoir besoin d’apprendre différemment ne veut absolument pas dire que nous sommes moins capables ou moins intelligents, au contraire! C’est ce que j’ai trop souvent constaté dans mon parcours d’intervenant jeunesse : des jeunes pleins de potentiel, mais qui se font abandonner par un système sous-financé parce qu’ils n’arrivent pas à entrer dans le moule. »
Emmanuel Lauzon a publié, en 2012 et 2013, deux romans jeunesse (Pou-Ah! et Opération Sauve qui pou!) et plus tard, en 2014 et 2015, il apposera sa griffe sur deux titres de la collection Tabou des Éditions De Mortagne (La rage de vivre et Taguée). Avec Un joueur en colère et Plan de match et aussi À pas de louve et Les mémoires d’un éléphant, deux histoires-documentaires, Emmanuel Lauzon revient à un lectorat plus jeune.

QUESTION AUX LECTEURS :

Quel est le meilleur conseil qu’un enseignant vous a déjà donné?