La ville à travers les yeux d’une femme
Saint-Basile-le-Grand
Le mercredi 15 novembre, le Centre de femmes l’Essentielle tiendra une marche exploratoire à Saint-Basile-le-Grand avec des femmes afin d’évaluer le sentiment de sécurité dans la ville.
Avant la tenue de la marche, il est difficile d’estimer le niveau du sentiment de sécurité à Saint-Basile-le-Grand, mais Linda Basque, chargée de projet au Centre de femmes l’Essentielle, assure qu’il y a toujours place à l’amélioration. « Il est encore trop tôt pour dresser un portrait définitif, mais personne n’est parfait, c’est sûr qu’il y aura quelques changements à apporter », affirme-t-elle. Les participants de la marche ne parcourent pas toute la ville, seulement les secteurs où les femmes affirment de ne pas se sentir en sécurité. « Par exemple, les femmes ont avoué ne pas souvent utiliser les pistes cyclables », d’avancer Linda Basque.
L’organisme organise ces marches exploratoires depuis trois ans dans le cadre du projet Genre et territoire dans plusieurs municipalités de la vallée du Richelieu. Les participants sillonnent les rues des municipalités afin d’évaluer l’environnement urbain pour identifier les éléments pouvant affecter le sentiment de sécurité des femmes et apporter des solutions. « La marche exploratoire est pour les femmes, parce que ce sont elles qui risquent plus des agressions ou des situations qui diminuent leur sentiment de sécurité, explique Linda Basque. Bien sûr, les hommes sont les bienvenus, car ils sont importants pour faire sentir les femmes en sécurité. » La marche exploratoire se fait en soirée, car c’est dans la noirceur qu’on se sent le moins à l’abri, à cause du manque d’éclairage et de la visibilité restreinte, selon la chargée de projet.
« La marche exploratoire est pour les femmes, parce que ce sont elles qui risquent plus des agressions ou des situations qui diminuent leur sentiment de sécurité. » – Linda Basque.
Une évaluation en cinq temps
Plusieurs critères sont considérés pour mesurer le sentiment de sécurité. Il y a d’abord la signalisation. « Il faut que la signalisation soit visible, claire et sécuritaire pour pouvoir dire rapidement où l’on se trouve dans l’éventualité où on a besoin de secours », développe Linda Basque. Il y a ensuite la visibilité, où il faut juger si l’éclairage des stationnements et des rues est suffisant pour être visible et où il faut prendre en note les zones d’ombre.
L’organisme évalue aussi le critère « entendre et être entendu » afin de voir s’il y a suffisamment de présence humaine dans les alentours pour savoir si des gens peuvent entendre des appels à l’aide. Il essaie de voir aussi s’il y a des patrouilles dans les quartiers ou si le Service de police peut intervenir rapidement. Finalement, l’organisme observe l’environnement urbain afin d’identifier des éléments qui portent atteinte au sentiment de sécurité, comme les graffitis, les maisons abandonnées ou délabrées, etc.
Apporter des solutions
Avec toutes les données recueillies pendant la marche, l’organisme produit un rapport qui sera par la suite présenté aux conseils municipaux, ou dans le cas échéant, aux comités citoyens. La réponse est souvent très favorable. « Par exemple, à Beloeil, le conseil municipal a apporté rapidement des changements aux zones qu’on avait signalées, illustre Linda Basque. À la marche de Saint-Jean-Baptiste, la mairesse était avec nous, donc elle a elle-même apporté des changements avant qu’on puisse terminer le rapport. »
La chargée de projet ne sait pas encore qui fera partie des dignitaires de cette marche à cause des élections. « On ne savait pas encore qui ferait partie du conseil municipal, car la période électorale vient de se terminer, mais l’invitation est envoyée à tous pour nous accompagner dans l’évaluation des lieux », lance-t-elle.