La SPAL recadre la Ville de Saint-Bruno
Dans un courrier adressé au maire de Saint-Bruno-de-Montarville, le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) indique au maire qu’il ne donne pas les bonnes informations.
« En utilisant le budget réel pour avoir la même base comparative, le coût par habitant est plutôt de 238 $ par habitant pour le SPAL et de 192 $ par habitant pour le Service de police de Richelieu – Saint-Laurent (RSL). Soit un écart de 46 $ par habitant annuellement (24 %) et non 48 % ou 69 % », indique le SPAL dans un courrier adressé à Martin Murray, maire de Saint-Bruno.
Dans cette lettre , datée de 2014, on apprend que le directeur du SPAL réagit à un article des d’avril 2014, où M. Murray appuyait les propos de l’Association des propriétaires de Saint-Bruno, qui indiquait ceci : « Il en coûte 48 % de plus aux résidants de Saint-Bruno, comparativement à ceux de Sainte-Julie, pour le Service de police. »
M. Murray affirme encore aujourd’hui que le Service de police est beaucoup trop cher pour les Montarvillois, comparativement à Sainte-Julie, et confirme les derniers chiffres.
Dans son courrier, le chef de police explique au maire que Sainte-Julie n’a pas une protection de niveau 3 comme à Saint-Bruno, qui est dans l’agglomération. « Un niveau 3 apporte l’ajout de 24 activités policières. À titre d’exemple, le SPAL affecte des ressources spécialisées à lutter contre les réseaux de distribution de drogues ciblant la jeunesse, les vols de voitures et la fraude, présents dans la zone commerciale de Saint-Bruno. »
« Assurément, les gens de Saint-Bruno paieraient plus cher pour faire partie de la RSL que Sainte-Julie et Chambly pour recevoir les mêmes services. » – Denis Desroches
Il précise également que le SPAL propose 138 policiers pour 100 000 habitants, alors que ce chiffre tombe à 102 pour la RSL.
Un autre argument du service rendu par le SPAL et expliqué au maire dans le courrier concerne la superficie du territoire à couvrir. « Le territoire à couvrir pour la RSL est plus de 2 fois supérieur au SPAL et donne une présence policière de 0,25 policier au km alors qu’il est de 1,83 policier au km pour le SPAL », peut-on lire.
Moins de services pour aussi cher
Le directeur du SPAL explique encore, chiffres à l’appui, qu’un policier du SPAL coûte moins cher que son compatriote de la RSL. La réflexion de Denis Desroches dans la lettre va même jusqu’à simuler une adhésion de Saint-Bruno à la Régie de police Saint-Laurent-Richelieu.
Si cela se produisait, « Saint-Bruno deviendrait la ‘’vache à lait’’ des municipalités de la deuxième couronne. Le montant pour la facture police serait similaire à ce que paie actuellement Saint-Bruno, et non de 24 % inférieure pour recevoir un service de niveau 2. En contrepartie, les autres villes de la RSL verraient leur facture réduite! Assurément, les gens de Saint-Bruno paieraient plus cher pour faire partie de la RSL que Sainte-Julie et Chambly pour recevoir les mêmes services. »
Enfin, selon la loi de police, à partir d’une population de 250 000 citoyens, les obligations policières passent automatiquement à un niveau 3. « Dans l’éventualité où Saint-Bruno est ajoutée à la Régie intermunicipale de police Richelieu – Saint-Laurent, la population desservie passerait à plus de 225 000 citoyens », écrit-il.
Le maire confirme et signe
« Ce n’est pas au Service de police à commenter les coûts. Ce n’est pas leur spécialité et pas leurs maudites affaires. Oui, on est satisfaits des services de la police, mais ce n’est pas le sujet. On veut payer le juste prix. Même si on était la vache à lait de la MRC, on paierait beaucoup moins cher qu’aujourd’hui dans l’agglomération », déclare M. Murray.
Il indique qu’il faudrait prendre en compte la population et pas seulement la richesse foncière pour calculer la quote-part.
« Les interventions de la police à Saint-Bruno sont moins nombreuses qu’à Longueuil et pourtant, on paie 347 $ par habitant, alors que Longueuil ne paie que 208 $. Le coût moyen est à 248 $. Le foncier ne peut pas servir pour des fins redistributives », de conclure le maire, qui se battra « bec et ongles pour avoir un service au juste prix ».
