La Société d’histoire de Saint-Basile-le-Grand reçoit le Prix du Gouverneur général

Pour son projet La Mémoire des Grandbasilois

La nouvelle est tombée le 30 novembre. La Société d’histoire de Saint-Basile-le-Grand est la grande gagnante du Prix d’histoire du Gouverneur général du Canada pour l’excellence des programmes communautaires. C’est son projet La Mémoire des Grandbasilois qui lui vaut ce prix prestigieux, mais nouveau cette année. Des représentants de la Société sont invités à Rideau Hall, le 12 décembre, en compagnie du président, Richard Pelletier, qui recevra le prix et une médaille des mains de Son Excellence le très honorable David Johnston. Une bourse en argent de 3 500 $ accompagne cette reconnaissance. C’est une grande fierté pour la Société d’histoire grandbasiloise. Le journal Les Versants accueille la nouvelle avec joie et s’empresse de féliciter les gagnants.

Comme son nom l’indique, ce prix vise à reconnaître l’excellence en matière de projets en histoire et patrimoine, précise Richard Pelletier. « Un jury national a eu pour mandat de sélectionner des finalistes, parmi lesquels deux lauréats, un francophone et un anglophone, ont été choisis. » Le gagnant anglophone est la St. Joseph and Area Historical Society. Le Gouverneur général décernera onze prix d’histoire, qui visent à souligner les réalisations exceptionnelles dans cinq domaines : recherche savante, musées, programmes communautaires, enseignement et histoire populaire. 

Monsieur Pelletier, pivot du projet, confie : « Ce prix dépasse nos attentes. Secrètement nous rêvions d’atteindre le statut prestigieux de finaliste. » Il ajoute que le prix est dédié à chacun des contributeurs à ce projet, « la mémoire de nos familles s’en trouve ainsi honorée ». Pour lui-même, il avoue : « Cette reconnaissance a l’effet d’une bonne tape sur l’épaule qui te dit : » Continue! « . Ça donne de la valeur au projet. Même dans le plaisir, on peut sentir l’épuisement. C’est comme de l’essence dans le moteur. Étant totalement inattendu, c’est d’autant plus gratifiant. »

La Mémoire des Grandbasilois

En entrevue, Richard Pelletier révèle que le projet est tout d’abord né de son intérêt pour l’histoire locale. « Nous avons réalisé, à la Société d’histoire, que la ville s’était développée rapidement, mais que nos racines étaient agricoles. » Les procès-verbaux de la municipalité faisaient constater cette évolution, « mais la manière qu’elle a été vécue par les gens, les familles, c’était ce qui nous semblait précieux », précise-t-il. Son équipe, composée de Yolande Bourdua Savaria, Yolande Choquette, Jean-Louis Durocher, Normand Charbonneau et Claire Leblanc, et lui-même se sont employés à recueillir les archives « les plus riches et les plus fragiles : la mémoire des familles locales ». Un peu à tâtons au début, le projet s’est précisé. On allait chez les gens, leur histoire était enregistrée et leurs photos anciennes numérisées sur place. « Pour que les portes s’ouvrent ainsi, précise M. Pelletier, il fallait que notre équipe compte des gens de la place, enracinés ici, et c’est ce que nous avions. Et nous promettions aux familles que tout se passerait sur la table de leur cuisine. »

Le projet. lancé en 2008 avec une petite subvention en poche, a porté des fruits inespérés. Au départ, l’équipe s’était fixé l’objectif de réaliser 50 entrevues avec des aînés et de recueillir 500 photographies anciennes. Même si l’objectif était élevé, il y a eu explosion : « Deux ans plus tard, nous avons constaté que nous avions enregistré, numérisé et classé plus de cent heures d’entrevues et recueilli plus de 3 000 photos. Ce n’est pas tout, douze mois plus tard, les photos recueillies dépassaient le cap des 4 000 », raconte le président, fort heureux.

On pourrait croire que ce grand succès a, à lui seul, justifié l’attribution du prix. Non. « C’est plus spécifiquement pour la façon dont nous avons su mettre en valeur la richesse du matériel recueilli », précise-t-il. Depuis 2010, la Société d’histoire a multiplié les occasions pour partager ses trésors : plusieurs expositions de photos, sous divers thèmes. Il y a eu « Souvenirs d’enfance » qui a beaucoup ému les « anciens » quand les jeunes familles s’extasiaient devant leurs photos d’enfance. Seulement en 2011, trois expositions ont été organisées. De plus, les capsules d’histoire, présentées en introduction des spectacles Les dimanches sur le parvis, ont permis à des aînés de parler de leur famille ou de raconter des incidents de leur enfance. « Tout ce matériel oral, ces photos, ces événements, mis bout à bout, ont donné des résultats : l’histoire des familles est devenue l’histoire d’un village », de conclure Richard Pelletier.

Et ce n’est pas tout

Des représentants d’Histoire Canada, organisme qui gère les Prix d’histoire du Gouverneur général, se sont rendus à Saint-Basile pour réaliser une entrevue avec Richard Pelletier. Constatant l’originalité et le succès du projet, les visiteurs ont invité le président à donner une courte conférence à Ottawa, sur le sujet, lors du Forum national sur l’histoire du Canada, qui aura lieu la veille de la remise des prix. En bref, voici les trois facteurs qui ont contribué au succès de La Mémoire des Grandbasilois. Premièrement, l’équipe : son équilibre, sa passion, sa générosité. Deuxièmement, l’approche : se rendre chez les gens avec tout l’équipement. Troisièmement, la technologie : les membres du comité mettent tout le matériel immédiatement en ligne. « Ceci conserve le momentum de l’entrevue et permet de réagir tout de suite. » Il ajoute : « Nous avons une règle d’or : le plaisir au cœur de tout! »