La rivière Richelieu sous contrôle
Saint-Basile-le-Grand
Les cours d’eau de la province sont sous surveillance en raison de risques d’inondations. La rivière Richelieu, à la hauteur de Saint-Basile-le-Grand, n’y échappe pas.
Le souvenir des inondations survenues dans la région en mai 2011 est encore vif dans l’esprit des Grandbasilois; chaque printemps, les autorités ont à l’œil le niveau de la rivière Richelieu.
Des plans d’eau ont fait parler d’eux au cours des derniers jours. C’est le cas de la rivière L’Assomption, de la rivière Chaudière, de la rivière Noire, qui ont fait des siennes lors de la dernière fin de semaine du mois de mars. En Montérégie, le lac des Deux Montagnes et la rivière des Outaouais sont sous surveillance, bien que la tendance soit à la baisse.
« Nous surveillons la rivière tous les jours. » -Yves Lessard
Mais quelle est la situation avec le Richelieu? « Nous surveillons la rivière tous les jours et, en ce moment, elle est assez sous contrôle », répond le maire de Saint-Basile-le-Grand, Yves Lessard.
Comparativement à 2011
Les inondations de 2011 resteront un comparatif pour les années à venir. Dix ans plus tard, 2021 n’y fait pas exception. Plusieurs facteurs expliquent pourquoi, en ce moment, la rivière Richelieu demeure dans son lit. « Comparativement à 2011, cette année, il y a moins de neige au sol, surtout du côté des montagnes Vertes du lac Champlain. Il y a eu moins de précipitations de pluie aussi, ça y fait pour beaucoup. À l’exception des trois ou quatre derniers jours [l’entrevue avec M. Lessard a eu lieu mercredi dernier], il y a eu moins de vents forts provenant du sud. » Ce qui aurait pu entraîner un déversement supplémentaire de l’eau du lac Champlain dans le Richelieu du côté des bassins versants.
Des propos que corrobore la responsable du Plan directeur de l’eau du COVABAR (Comité de concertation et de valorisation du bassin de la rivière Richelieu), Émilie Lapalme. « Ces dernières années, les redoux hivernaux entraînent des crues atténuées. Une partie des précipitations reçues fond l’hiver. Il y a donc moins de neige au sol à l’arrivée du printemps et, par conséquent, moins d’eau de fonte pour augmenter le débit de la rivière », répond Émilie Lapalme.
Selon elle, il ne faut pas s’inquiéter de la situation du Richelieu. « Mais avec les effets des changements climatiques, il est difficile de savoir ce qui nous attend dans le futur. Comme les berges à Saint-Basile sont moins hautes qu’à d’autres endroits, la plaine inondable y est donc plus étendue », explique-t-elle.
D’après les dires du maire, les autorités se sont récemment inquiétées de la vitesse à laquelle la neige a fondu et des rafales de vent de la semaine dernière. « Il y a eu une préoccupation un peu. À un moment, on a constaté un gonflement du niveau de la rivière. Mais il y a eu très peu de glace et d’embâcles, et ainsi l’écoulement des eaux a été favorisé », de poursuivre M. Lessard.
Depuis les inondations majeures de 2011, la situation est beaucoup plus surveillée. Ce printemps-là, la municipalité a été touchée de plein fouet par la montée des eaux de la rivière Richelieu, qui a causé de nombreux dégâts. Saint-Basile-le-Grand avait décrété l’état d’urgence. L’armée avait été appelée en renfort. Les inondations du Richelieu avaient occasionné l’évacuation de 152 résidences, soit près de 350 riverains sinistrés.
Plusieurs facteurs d’influence
Divers facteurs peuvent influencer le niveau de l’eau de la rivière Richelieu, tels la linéarisation des cours d’eau, la destruction des milieux humides, les surfaces imperméables et les terrains sans végétation. Émilie Lapalme précise : « Il y a aussi l’envahissement de la zone inondable. Ça n’influence pas le débit de la rivière, mais notre perception de celui-ci. On a l’impression que la rivière déborde chez nous, alors qu’au fond, c’est plutôt l’inverse. »
Plusieurs citoyens demeurent sur les rives du Richelieu. Quand on lui demande comment la Ville compte leur venir en aide advenant une situation similaire, le premier magistrat évoque deux étapes au travail de prévention. « Nous surveillons le niveau de l’eau qui déborderait sur les terrains de ces citoyens. En de telles circonstances, la Municipalité met à leur disposition des sacs de sable », explique Yves Lessard, mentionnant qu’une douzaine de résidences seraient alors concernées.
Mais si la rivière débordait le niveau du terrain, des mesures d’urgence seraient mises en place. Éventuellement, des évacuations auraient lieu. « Nous gardons cette discipline pour le temps de la crue des eaux. »
Mais pour l’instant, à Saint-Basile-le-Grand, la situation ne tend pas vers ça. « On n’est pas dans une année de forte crue printanière », de conclure Émilie Lapalme.
QUESTION AUX LECTEURS :
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