La pression sur les élus

La mairesse de Chapais, Isabelle Lessard, a annoncé sa démission la semaine dernière en raison d’un syndrome de stress post-traumatique. Un sujet que le journal Les Versants a abordé avec nos maires. 

« Je suis ébranlé par cette démission. Parce que c’est notre relève. Non seulement une jeune femme, mais une mairesse en politique municipale. On n’en voit pas beaucoup », commente d’emblée le maire de Sainte-Julie, Mario Lemay. « C’est dommage, déplore de son côté le maire de Saint-Basile-le-Grand, Yves Lessard, parce qu’elle est jeune et c’est une femme en plus. À mon époque, les conseils municipaux n’étaient composés que d’hommes. »

Isabelle Lessard est la plus jeune mairesse au Québec. Au cours des derniers mois, l’élue de 23 ans a géré la crise des feux de forêt. Chapais est composé de quelque 1500 citoyens. « Le rôle de maire, ses responsabilités, ses actions, est le même partout, dans une petite ou une grande ville. Or, l’éléphant dans la pièce, le grand problème au Québec, c’est que les petites municipalités manquent de soutien financier par rapport aux grandes villes », explique M. Lemay, qui évoque aussi les avantages d’être bien entouré d’équipes complètes. Ce qui n’est parfois par le cas en région. 

Pour le premier magistrat de Sainte-Julie, ces petites municipalités doivent obtenir plus d’aide et de ressources afin de répondre à leurs besoins. « Ça éviterait de perdre des gens de la relève. Des femmes en plus. C’est difficile d’en avoir en politique. Cette histoire n’améliore pas l’image d’un élu municipal », croit-il.   

Yves Lessard mentionne aussi cet aspect. « Les petites villes n’ont pas les mêmes ressources. Elles n’ont pas nos moyens; des services, des directions. C’est plus limité là-bas, mais les obligations sont les mêmes. Devant de tels phénomènes météo, c’est très demandant. »

MM. Lemay et Lessard s’entendent pour dire que, malgré leurs ressources, la charge de travail a augmenté au cours des dernières années. « Le fardeau de travail est autre chose. De plus en plus, des responsabilités sont retournées aux villes. Ça devient lourd », témoigne Yves Lessard.

« C’est notre relève. » – Mario Lemay

Enfin, le maire de Saint-Bruno-de-Montarville, Ludovic Grisé Farand, s’est abstenu de commenter la situation de Mme Lessard. « La vie d’élu municipal peut être très exigeante. C’est pourquoi je me sens privilégié de pouvoir compter sur une solide équipe au conseil municipal et des professionnels dédiés au sein de l’administration pour m’accompagner dans la gouvernance de notre belle ville », répond-il.