La nature de Northvolt
Le journal Les Versants a obtenu l’inventaire des espèces menacées retrouvées sur le futur site Northvolt. L’entreprise suédoise s’installera sur un terrain de Saint-Basile-le-Grand et McMasterville.
« Nous avons fait réaliser un inventaire de la faune et de la flore vulnérable ou menacée, selon les critères du ministère de l’Environnement, de la Lutte aux changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) », mentionne au journal Les Versants le porte-parole de Northvolt, Laurent Therrien.
Les biologistes spécialisés qui ont effectué l’évaluation auraient passé plus de 500 heures sur le terrain, entre juin et septembre, selon M. Therrien. « L’étude a traité avec une attention particulière les espèces menacées ou vulnérables chez les reptiles, les oiseaux migrateurs et nicheurs et les chauves-souris », explique-t-il.
Selon l’inventaire, il y aurait une tortue molle à épines, un petit blongios, un pioui de l’Est et quatre petites chauves-souris brunes. Il s’agirait d’espèces menacées répertoriées à l’endroit où Northvolt compte s’implanter. « Dans le respect des normes environnementales du Canada et du Québec, et dans le respect de nos valeurs, Northvolt travaille avec le MELCCFP afin de relocaliser ou d’aménager des aires protégées afin d’assurer la viabilité à long terme de ces espèces », rappelle le porte-parole de l’entreprise de cellules de batteries.
Plusieurs chauves-souris
On retrouve aussi quelques couleuvres raillées et quelques tortues peintes serpentines. Il y a d’autres types de chauves-souris présentes en grand nombre dans cet habitat. La chauve-souris grande brune (123 bêtes), la chauve-souris grande brune argentée (657), la chauve-souris rousse (134), la chauve-souris cendrée (101) et la chauve-souris argentée (280). Certaines de ces espèces sont considérées vulnérables (la rousse) ou susceptibles (la cendrée et l’argentée).
Quand on lui demande comment Northvolt compte relocaliser ces espèces de la faune ou encore aménager des aires protégées, Laurent Therrien soutient que les détails des processus de conservation sont encore à l’étape de discussions. « C’est difficile de donner plus de détails à ce stade », admet-il, avant de nous diriger vers le ministère de l’Environnement pour de plus amples informations sur les mécanismes planifiés en matière d’aménagement d’aires de conservation.
La flore
Par ailleurs, 11 espèces végétales exotiques envahissantes ont été observées sur le site en question, notamment des colonies de roseaux communs, une plante envahissante qui serait dommageable à la biodiversité et aux milieux humides. Sur place, on trouverait aussi du roseau commun, des plants de panais sauvage, de chèvrefeuille, d’érable à Giguère, de nerprun bourdaine, de même que des colonies de coronille bigarrée et de nerprun cathartique. « Lors des visites sur le terrain, deux espèces floristiques à statut précaire ont été observées, du caryer ovale et du chêne bicolore », ajoute M. Therrien.
Selon Northvolt, ces données ont été transmises au MELCCFP. « Le site visé a fait l’objet d’inventaires fauniques antérieurement au projet de Northvolt pour lesquels le ministère avait ciblé les espèces vulnérables et menacées. Des inventaires complémentaires ont été effectués en 2023 par l’entreprise à la suite d’échanges avec le ministère. Les résultats de ces travaux ont été inclus dans la demande d’autorisation déposée au MELCCFP par le promoteur », nous répond par courriel la conseillère en communication à la Direction générale de la faune en région (DGFR) pour le MELCCFP, Valerie Ouellet.
Rappel
Notons que lors de la première rencontre avec les citoyens de McMasterville, le 4 octobre dernier, Laurent Therrien mentionnait aux médias que l’entreprise veut éviter autant que possible les milieux humides, mais aussi éviter la zone habitée par l’espèce protégée que représente le petit blongios. Il soulignait aussi que si des milieux humides étaient détruits, l’entreprise entend offrir une compensation financière ou créer de nouveaux milieux humides lors des travaux.
Toutefois, lors d’une rencontre avec Les Versants à la fin du mois de septembre, les maires de Saint-Basile-le-Grand et de McMasterville, Yves Lessard et Martin Dulac, affirmaient qu’il n’y avait pas de souci environnemental à craindre. « Les milieux humides sur le site vont être préservés. Beaucoup d’arbres seront préservés », répondait M. Lessard.