Jean-Pierre Danvoye : guide de haute montagne, photographe et… Kilimira

Photographe professionnel, membre de nombreuses expéditions en haute altitude, guide de montagne, le Montarvillois Jean-Pierre Danvoye a parcouru nombre de pics enneigés et rocailleux de la planète, menant au sommet de ceux-ci des amis, mais aussi des clients de sa compagnie, L’Échappée belle, aventures et alpinisme. Du 7 au 20 novembre prochain, il aura pour mission d’accompagner au sommet du Kilimandjaro les membres de l’expédition Kilimira, un groupe de 22 participants, dont les Julievillois Paule Jacques, Marie-Claire Major, Nathalie Simard et Mario Jean, l’humoriste, les Montarvilloises Suzanne Bélanger et Marlen Gamache, ainsi qu’un semi-voyant et deux non-voyants.

« Ce sera ma 20e ascension du Kilimandjaro, mais en même temps, le défi ne sera pas le même qu’à l’habitude, puisque nous serons accompagnés de trois aveugles, ce qui change tout. Pour moi, ce sera une première. De plus, 22 personnes, c’est également un grand groupe », mentionne Jean-Pierre Danvoye, que le journal Les Versants a rencontré. L’homme assure par contre que son taux de réussite est très bon.    

Kilimira

Les membres de l’expédition Kilimira sont présentement en campagne de financement. Le défi de l’équipe est d’amasser 300 000 $. Une somme de 30 000 $ est nécessaire pour former un seul chien-guide; l’objectif de Kilimira permettrait donc d’en former 10 et chacun de ces chiens porterait le nom d’une montagne du Québec, par exemple Saint-Bruno, Orford, Saint-Hilaire, etc. Chaque participant doit amasser 10 000 $ minimum, pour la Fondation MIRA. Pour le groupe, l’échec serait de ne pas amasser tout l’argent nécessaire. Pour leur part, Jean-Pierre Danvoye et son guide adjoint Yan Blanchard, de Saint-Hyacinthe, et fondateur de Chinook Aventure, ont comme mission de mener le groupe au sommet du Kilimandjaro, la plus haute montagne du continent africain, à une altitude de 5 895 mètres. Au sujet des membres de l’expédition Kilimira, l’homme de 64 ans déclare : « Il y a une unité dans ce groupe pour se réunir et trouver des fonds comme jamais je n’ai vu. Ils ont organisé plusieurs activités ensemble déjà et cette solidarité, cette connexion entre les participants, bâtie avant même le départ, ça ne peut être qu’un plus. »

Savoir rester humain

Selon monsieur Danvoye, les aptitudes d’un bon guide de haute montagne ne sont pas celles auxquelles les gens peuvent s’attendre. Oui, il faut être en forme physiquement, aimer les voyages et grimper en altitude, mais les principales qualités qu’il faut avoir seraient en fait psychologiques. « Il faut rester humain, tout simplement; aimer les gens, rire avec eux et apprécier leur compagnie, et ce, parfois pendant un mois à 5 000 mètres d’altitude! Ils doivent te faire confiance, et cette confiance doit s’installer rapidement. Alors, le métier de guide est beaucoup plus psychologique que physique », explique celui qui planifie et guide des expéditions sur les hauts sommets de la Terre avec L’Échappée belle, aventures et alpinisme.

Le début de l’aventure 

Originaire de Belgique, Jean-Pierre Danvoye a fait ses études en communications et publicité à l’université. À la fin de celles-ci, ses amis et lui ont décidé de partir à l’aventure, comme ça. Il avait alors environ 24 ans. L’un de ses camarades avait un oncle au Canada, et c’est de cette façon que la destination du périple s’est décidée. « À l’époque, nous disions Canada, mais c’est au Québec que nous sommes venus. Il y a des gens qui pensent que le Québec, c’est Montréal, Laval et quelques banlieues. Le Québec est si vaste vers le nord qu’il atteint presque le pôle Nord! Cette idée de grandeur me fascinait et lors de ce fameux voyage, je ne suis jamais reparti vivre en Belgique. » Il a ensuite fait le métier de photographe, d’abord sur des plateaux de télévision, ensuite en tant que pigiste pour des revues de plein air et journaux, entre autres enRoute, Paris Match, L’équipe, Géo Plein Air, La Presse, Espaces, L’actualité, Montagnes magazine. Pour certaines de ces publications, il avait alors le mandat de faire de la photo dite plus extrême. La recherche des grands espaces, des sports extrêmes, l’a conduit à maintes reprises dans des endroits magiques et exceptionnels. « Ma passion est la montagne, les randonnées, l’alpinisme, et durant mes contrats de photos, j’ai vu pas mal de choses, de magnifiques paysages et plusieurs pays. L’engouement s’est fait très rapidement parce que plus on découvre, plus on se rend compte qu’il y de choses à découvrir. J’avais envie de partager ce que je voyais et ce que je ressentais aux sommets des montagnes et dans les paysages enneigés », de poursuivre le Montarvillois, qui a commencé par amener avec lui des membres de sa famille. Le métier de guide de montagne avait donc débuté. 

Quelques exploits

Depuis, il a notamment effectué un total de 37 expéditions sur 4 des 7 plus hauts sommets de chaque continent. Il est également membre de la Première expédition hivernale au K2 (8611 m). En 1996, monsieur Danvoye est devenu le premier Québécois à atteindre le sommet très convoité de l’Ama Dablam (6956 m), au Népal. Il a fait plus de 120 fois le mont Washington, a skié au Groenland et accompli 25 trekkings et ascensions dans l’Himalaya et l’Asie centrale. Avec la mission Kilimira, il en sera bientôt à sa 20e ascension du Kilimandjaro.

Moments inoubliables

De ses nombreux périples, Jean-Pierre Danvoye en retient deux, pour les souvenirs qui demeurent encore bien gravés dans sa mémoire. D’abord, son arrivée au sommet de l’Ama Dablam, une très belle montagne de glace et de neige au Népal, en compagnie de trois bons amis; un périple qui avait solidifié l’amitié entre les quatre. L’autre, « émouvant et génial », s’est déroulé avec des clients de son entreprise, sur le Kilimandjaro, pour une demande en mariage dont la femme n’était pas au courant.

Si vous voulez encourager ou encore commanditer l’un des membres de Kilimira, ou offrir un don, visitez le site www.kilimira.ca et cliquez sur FAITES UN DON.

« Ma plus grande fierté, ce sont mes quatre enfants et ma famille, et d’être toujours aussi en forme à mon âge. Je suis heureux, chaque fois, de participer à l’émerveillement des gens, de pouvoir dire : « C’est fantastique, j’étais là! » et de se faire remercier par eux. Il n’y a rien de plus gratifiant. »