« Je trouve la situation ridicule. »
Une amende de 56 $ pour avoir fait de la planche dans la rue
Le Montarvillois Tomas Subirana a reçu une contravention de 56 $ pour avoir « fait de l’activité physique ». C’est ce qu’il explique dans une lettre qu’il a fait parvenir au journal Les Versants. Le 5 novembre dernier, vers 21 h 20, le jeune homme de 16 ans faisait de la planche à roulettes sur la rue Montarville alors qu’il se dirigeait vers la rue Frontenac Est.
Accompagné d’un ami, Tomas Subirana revenait du skatepark du parc Rabastalière lorsqu’une voiture de police, phares allumés, s’est immobilisée devant lui. Deux agents sont sortis du véhicule et lui ont fait part d’un règlement municipal : il est interdit de faire de la planche à roulettes ou du patin à roues alignées dans la ville de Saint-Bruno-de-Montarville, sauf au skatepark. « Ça fait huit ans que je fais de la planche à roulettes; c’est un règlement dont je n’avais jamais entendu parler! Je crois qu’il est injuste de donner une contravention pour avoir fait de l’activité physique. De plus, 56 $ est un gros montant pour une si petite erreur. Je trouve la situation ridicule », explique Tomas, que le journal a contacté. Son ami a, lui aussi, reçu une contravention semblable. « Pourtant, nous n’embêtions personne! »
Tomas demeure près du parc Duquesne, où la limite de vitesse à certains endroits est de 30 km/h. Selon lui, plusieurs automobilistes roulent à bien plus de 50 km/h dans cette zone. « Mais les policiers sont plus préoccupés par les planchistes! Contrairement aux véhicules à haute vitesse, je ne peux pas tuer d’enfants en allant trop vite. Nos policiers devraient revoir leurs priorités », de poursuivre le planchiste. Selon lui, ils devraient se concentrer sur la sécurité routière : des gens font de la vitesse dans le village de Saint-Bruno-de-Montarville et il y a beaucoup de jeunes enfants.
Le journal a ensuite demandé si la contravention que les policiers leur ont donnée était peut-être davantage pour leur sécurité que pour leur « écart de conduite »? Tu ne peux pas tuer d’enfants en allant trop vite, mais tu peux te faire tuer dans la rue par un automobiliste qui dépasse les limites de vitesse… « Effectivement, j’avais fait un « trick » avant de me faire arrêter et le policier m’a dit que le véhicule derrière moi avait dû dévier pour ne pas me percuter. En vérité, le véhicule était à bien plus de 30 ou 40 mètres de moi et le chauffeur a seulement dévié légèrement lorsqu’il est passé à côté de moi, tout comme il l’aurait fait pour un cycliste », explique Tomas.
Selon le relationniste du Service de police de l’agglomération de Longueuil, Jean-Pierre Voutsinos, « nul ne peut faire usage sur la chaussée de patins, de skis, d’une planche à roulettes ou d’un véhicule-jouet ». Il s’agit de l’article 499 du Code de la sécurité routière du Québec. Le terme « chaussée » désignant la partie d’un chemin public normalement utilisée pour la circulation des véhicules routiers.
Alors que selon le règlement municipal 2010-4 concernant les parcs, l’article 3.4 stipule qu’il est interdit decirculer à bicyclette, en planche à roulettes ou en patin à roues alignées au parc « Place du village » et autres endroits non emménagés pour la circulation des piétons et des vélos.
Tomas Subirana se demande : « Si nous, les planchistes, avons le droit de pratiquer notre sport seulement dans le skatepark, pourquoi ne pas restreindre les cyclistes au parc à vélo, à côté des terrains de soccer du parc Marie-Victorin? Qu’avons-nous fait pour mériter ce sort? Je crois définitivement que ce règlement devrait être aboli, car les planchistes ne sont pas plus dangereux que les cyclistes. »