Jardiner à Saint-Basile

Haricots, courges, laitue, tomates, rhubarbe, cerises de terre, aubergines et autres fruits et légumes poussent dans les jardins communautaires de Saint-Basile-le-Grand cet été.

Cinquante-huit lots de 200 pieds carrés sont offerts chaque été. En tout, 21 jardiniers peuvent le faire au parc Duquette et 37 au parc des Cheminots.

Beaucoup de jeunes familles qui habitent en condo ou en appartement cultivent dans les jardins communautaires. Une des particularités remarquées par Sandra Beauregard, présidente des Jardins communautaires SBLG, est la diversité culturelle qui enrichit les savoirs de tous les participants.

Antigaspillage

Dans les règlements, la monoculture est interdite dans les lots offerts aux résidents. Les familles sont invitées à cultiver pour elles. Toutefois, chaque année, les jardiniers se retrouvent avec des surplus.

L’an dernier, les jardins communautaires de Saint-Basile se sont retrouvés avec un important surplus en courges. On a donc pris l’initiative d’en donner aux citoyens environnants et à divers organismes, comme La Gerbe dorée et la paroisse. 

Si l’organisation de la distribution des surplus peut être laborieuse pour les bénévoles, c’est très important, pour Sandra Beauregard, de tout faire pour limiter le gaspillage alimentaire. 

Entraide et partage

Depuis deux ans, les projets s’enchaînent. Cet été, la Ville a installé des espaces de compostage au parc Duquette. Cette nouveauté a été réfléchie afin que tous les jardiniers, peu importe l’âge, puissent y contribuer et mélanger le compost.

Tous les jardiniers qui louent leur lot doivent donner, au cours de la saison, douze heures de bénévolat pour l’entretien du jardin. La saison s’échelonne du mois d’avril jusqu’au mois de novembre.

La jardinière d’expérience a écrit une bible du jardinage qui offre les rudiments du potager, des conseils, des informations sur les insectes envahissants et sur les maladies des plants. Ce cartable est proposé à tous les jardiniers, qui bénéficient également de tous les outils nécessaires pour entretenir leur espace.

« C’est une initiative personnelle qui me tenait à cœur », décrit Mme Beauregard. 

Des passionnés

Réjean Bergeron, un jardinier, ne fait rien comme les autres. « Il travaille de manière scientifique, il étudie tout pour ne pas faire les mêmes erreurs que les autres », explique Mme Beauregard. 

Rencontré par le journal lors d’une visite au jardin du parc Duquette, M. Bergeron étendait de la terre de diatomée sur le feuillage de ses plants. Cette poudre blanche écologique, sans danger pour l’humain et les animaux, permet de tuer les insectes. Ces derniers sont indésirables dans les jardins, car ils peuvent nuire à la production et aux récoltes. 

Réjean Bergeron, tout comme plusieurs jardiniers de Saint-Basile, opte pour la culture de fleurs, telle la calendule, pour éloigner certains insectes. Cette technique écologique est encouragée par les jardins communautaires.

Responsable du jardin du parc Duquette, il passe au moins cinq heures par semaine à entretenir l’espace dédié à tous les jardiniers, en plus d’entretenir son propre lot. Cet été, il est accompagné de Mauricio, un jeune qui participe à un échange, à Saint-Basile-le-Grand, pour apprendre le français.

Il lui apprend notamment la langue, mais aussi ses techniques de jardinage. M. Bergeron cultive en hauteur. Une technique peu fréquente dans les jardins communautaires, mais qui permet de produire plus dans un plus petit espace et d’obtenir plus de variétés. 

Des rêves

Mme Beauregard désire offrir aux citoyens de la ville de la culture en bacs d’ici 2026. En discussion avec la Ville, elle souhaite proposer ces nouveaux espaces de jardinage pour les gens à mobilité réduite qui ne peuvent se mettre au niveau du sol pour désherber et entretenir leur jardin. 

Le projet est destiné au parc Duquette, où l’espace permet à la fois de recevoir les bacs et d’y aménager un corridor de gravier pour les gens à mobilité réduite.

Elle aspire à donner des formations à tous les citoyens intéressés de Saint-Basile. Actuellement, seuls les membres qui louent des lots y ont accès. « Avec le manque de budget, réserver des salles pour tout le monde, ça devient impossible, mais je continue d’y rêver », avoue-t-elle.

D’autres projets

Les Jardins communautaires de SBLG sont aussi responsables des platebandes publiques aménagées avec la Ville et la Maison des jeunes la Butte. Elles sont situées au parc des Trinitaires, près du chalet Denis-Germain. Les citoyens pourront se servir dès que les produits seront prêts pour la consommation.

Cet été, les jardins communautaires ont voulu se tourner vers la production de petits fruits dans cet espace. De la rhubarbe et des cerises de terre y sont cultivées. « J’aimerais que dans les années à venir, on puisse agrandir cet espace. On aimerait avoir d’autres petits fruits, comme des groseilles ou des mûres »,   ajoute la présidente.