J’ai testé pour vous
Le journal Les Versants a parcouru les rues de Saint-Bruno-de-Montarville sur la banquette arrière d’une voiture du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL).
En tant que stagiaire, nous avons découvert le métier de policier d’un point de vue intérieur.
Vendredi, 14 h 45, nous entrons dans le quartier général du SPAL à Longueuil. Nous rencontrons l’agent François Boucher, des relations médias du SPAL. Nous nous déplaçons au sous-sol pour le briefing. Chaque quart de travail (jour, soir, nuit, fin de semaine) commence avec cette rencontre. Il existe divers quarts de travail que les patrouilleurs doivent respecter. Tous les patrouilleurs doivent s’y coller, même ceux qui ont de jeunes enfants.
La salle est pleine. Une vingtaine de patrouilleurs sont présents. Nous rencontrons l’agent Antoine Laliberté, un patrouilleur avec huit ans d’expérience au sein du SPAL. Vendredi, 15 h, le briefing commence. Plusieurs informations sont données aux patrouilleurs. Après la rencontre, nous nous rendons vers la porte arrière du quartier général pour accéder au stationnement. Les différents patrouilleurs sont fin prêts à aller sur le terrain.
La ronde
Nous prenons connaissance de plusieurs outils de travail des policiers, dont le Centre de renseignements policiers du Québec (CRPQ), un programme informatique en association avec la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ). Il semblerait que les patrouilleurs ne peuvent pas employer cet outil comme bon leur semble. Toute manipulation faite par les patrouilleurs est répertoriée. Avant d’aller à Saint-Bruno, nous nous rendons dans le Vieux-Longueuil pour mettre de l’essence dans la voiture. Il existe deux endroits pour le ravitaillement : le Vieux-Longueuil et Saint-Hubert.
À 16 h, nous partons pour Saint-Bruno. À 16 h 15, nous arrivons aux limites de la ville et circulons dans les rues résidentielles. Il est 18 h, il pleut et les rues sont tranquilles. Cette situation est habituelle. Saint-Bruno est une ville relativement paisible. En général, les infractions commises sur le territoire montarvillois relèvent de fraudes, de vols à l’étalage (Promenades St-Bruno), de vols de véhicules et, parfois, de conduite avec facultés affaiblies.
Le véhicule se déplace à l’hôtel de ville de Saint-Bruno, où le SPAL a un local, un bureau satellite. Très peu de policiers le fréquentaient, étant donné qu’il n’était pas très bien aménagé. Un sofa et deux ordinateurs ont été ajoutés récemment, mais avant cela, seule une table et une causeuse comblaient l’espace. L’endroit ne permettait pas d’accomplir des tâches comme la rédaction de rapports. Tout près du local se trouve une ancienne salle de détention. Les cellules y sont encore, mais elles sont maintenant utilisées pour le rangement de denrées pour la banque alimentaire.
Interventions
Un événement survient dans une ville environnante : une personne appelle pour un enjeu de santé mentale. Nous nous rendons sur place pour observer le travail des patrouilleurs du secteur. Les agents cognent à la porte et discutent avec la personne concernée. Nous restons en retrait pour qu’ils puissent effectuer leur travail. Peu de temps après, une intervenante de l’Équipe de soutien en intervention psychosociale (ÉSIP) est appelée à se rendre sur place pour venir en aide à la personne en détresse.
L’ÉSIP est une collaboration entre le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est et le SPAL. L’ÉSIP est formée de patrouilleurs et d’intervenants qui travaillent en duo et interviennent dans un rôle-conseil une fois que les lieux ont été sécurisés par les policiers.
Le travail des patrouilleurs est principalement celui de validation. C’est-à-dire que les informations qui leur sont données ne sont pas toujours exactes. Une personne qui appelle au 9-1-1 peut, sous l’effet du stress, se tromper dans la description d’une personne, par exemple. Les patrouilleurs ont l’obligation de se rendre sur place et de valider les informations reçues.
9-1-1
Comme la ville de Saint-Bruno demeure tranquille en ce vendredi soir, nous nous rendons à Saint-Hubert pour visiter le centre de répartition des appels logés au 9-1-1. Une fois sur place, nous rencontrons la cheffe d’équipe. Le travail des répartiteurs est organisé en deux équipes distinctes. L’une d’elles répond aux appels du public (les demandeurs), puis remplissent une carte d’appel [des informations récoltées lors de l’appel]. Celle-ci est ensuite transmise de manière électronique à la seconde équipe de répartiteurs qui informent les patrouilleurs des secteurs visés. Selon l’agent Laliberté et l’agent Boucher, beaucoup d’appels relèvent de la maladie mentale (idées suicidaires, tentatives de suicide, etc.). Les répartiteurs doivent donc demeurer calmes avec les demandeurs et les tenir au téléphone jusqu’à l’arrivée des patrouilleurs, si nécessaire.
