J’ai testé pour vous… un vol en montgolfière
Annie Tessier habite Saint-Bruno-de-Montarville, mais lorsqu’elle va à Saint-Jean-sur-Richelieu avec ses coéquipiers de la magie de l’air, c’est pour voler en montgolfière.
Quatre heures, le lever est matinal, mais ne dit-on pas que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt.? Un jeune couple, elle Biélorusse, lui Ukrainien, se sont préparés eux aussi, très tôt, lui à faire une surprise à son amoureuse, elle à croire qu’elle allait à une partie de pêche aux aurores. Tous deux avaient rendez-vous, comme moi, avec Annie Tessier, une pilote de montgolfière depuis 2012.
« J’ai célébré un peu tout dans les airs. Un anniversaire, une Saint-Valentin et même une fois une demande en mariage, ma plus belle expérience. Elle a dit oui, une chance !» Pour la Montarvilloise, la montgolfière est aussi une histoire d’amour qui a débuté avec un vol initiatique. L’aventure se poursuit maintenant avec la Magie de l’Air. La société, basée à Saint-Jean-sur-Richelieu, propose des envolées à tous et se transforme en club sportif lors des festivals.
L’agronome des airs
« Au côté de Léo Burman, j’ai eu la piqûre en 2006, pendant le Festival international de Montgolfières de Saint-Jean-du-Richelieu. » (Le festival aura lieu du 8 au 16 août cette année.) L’agronome, travaillant à l’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA), a suscité l’intérêt du pilote et instructeur aux 1200 heures de vol, lors de son premier vol. L’enseignant n’est pas resté sourd à l’énumération des cultures et des propriétaires de la région que voyait défiler sous ses pieds la passagère. « À la fin du vol, il a pris mes coordonnées. Il venait de me recruter comme équipière de poursuite. »
À chaque décollage, seuls les vents savent vers où le ballon ira. Personne ne peut prédire là où il atterrira. Connaître les agriculteurs du secteur devient donc un atout non négligeable pour multiplier les pistes d’atterrissage potentielles. Ce matin, le vent nous poussera vers le nord.
Festivals
Très vite, Léo Burman prend sous son aile Annie, qui reçoit en 2013, à son premier festival international à Saint-Jean-sur-Richelieu, le trophée de la recrue de l’année. Cette année, elle participera aux festivals de montgolfière de Lévy, Saint-Jean-sur-Richelieu, Gatineau. « Je me concentrerai sur ces événements cette saison. » Avec Golf, Zulu, Alpha, Charlie (GZAC), le matricule de son ballon, qu’elle aime appeler « mon ZAC », elle a volé non seulement partout en Amérique, mais aussi en France. « En 2014, j’ai survolé les châteaux de la Loire. » Je me dis que je suis entre de bonnes mains.
Un vol parfait
En arrivant sur le site de décollage, je n’ai toujours rien vu de la nacelle ni de ce gigantesque ballon qui devrait soulever cinq personnes. Tout est contenu dans la petite remorque attachée aux véhicules qui se suivent, car nous serons cinq montgolfières à profiter de cette matinée paisible. Puis, tout se met en marche. En une trentaine de minutes, tout prend forme et la toile, chauffée, est prête à nous transporter. « Tout le monde embarque ! » Les brûleurs surpuissants se mettent en marche et nous quittons le sol. Quand le bruit sourd s’arrête, il n’y a plus qu’à contempler la vue imprenable à 360 degrés. Comme si nous étions dans notre salon. Le silence absolu, la chaleur des rayons du soleil, le paysage, le temps semble être arrêté. Pour prendre de l’altitude, seuls les brûleurs nous rappellent que nous sommes dans une montgolfière. Ne cachons pas la petite appréhension du départ, mais avec l’altitude, tout disparaît!
« Accrochez-vous aux sangles à l’intérieur de la nacelle, nous allons atterrir! » Forcément, il fallait que cela se termine. La période pour laquelle on nous préparait depuis le début arrive. Annie a en vue un champ où atterrir. Avec une radio, elle prévient l’équipe au sol pour avoir l’autorisation du propriétaire des lieux. Tout est bon. Nous approchons du sol, mais personne ne semble inquiet. Tout est encore paisible et doux avant que la nacelle ne touche le sol une première fois, une deuxième fois, une troisième fois. Le ballon nous traîne pendant une centaine de mètres. Un peu secoué à l’intérieur, tout le monde semble s’amuser de la situation qui nous remue quelque peu. Le retour sur le plancher des vaches nous rappelle que l’heure de plaisir est terminée.
Le rituel
L’équipe va remercier le fermier, après avoir rangé le ballon dans le véhicule qui nous a suivis tout au long du vol d’une heure. Un verre de mousseux dans les mains, la pilote invite tous les passagers à remercier les dieux du vent à travers une prière. Le rituel vient clore ce voyage dans les airs. Le suiveur nous ramène à notre lieu de départ et c’est le temps de se quitter. J’évite de m’étendre sur ce dernier moment, c’est le plus pénible de ce vol incroyable. Nous sommes allés à 2800 pieds d’altitude, en voyageant à une vitesse maximale de 26 kilomètres par heure. La distance parcourue, 12 kilomètres. Je suis maintenant prêt pour un autre vol.
La Magie de l’Air : www.lamagiedelair.com