Intervenir quand la vie des citoyens est menacée.
Aider son prochain a toujours été primordial pour André Thiffault qui, toute sa vie, a été impliqué dans des organisations liées à la santé et au sauvetage. En mars, cet ancien pompier a réalisé un vieux rêve, celui de fonder Urgence Montérégie recherche et sauvetage (UMRS), qui, lors de disparitions ou de drames, est appelée à intervenir sur le terrain.
Urgence Montérégie est l’une des 27 équipes réparties un peu partout en province qui apportent de l’assistance aux équipes de sécurité civile lors d’opération de recherche et de sauvetage. Bien qu’elle desserve l’ensemble du territoire de la Montérégie, l’organisation est parfois amenée à se rendre à l’extérieur de la région. « Nous avons entre autres été approchés par le service de police de Granby qui a eu vent de la méthode de travail », raconte André Thiffault.
Ce dernier soutient que l’apport des services bénévoles de recherche est devenu une nécessité et qu’en 2015, les 27 équipes auront battu des records de sorties à travers le Québec. Il y a de plus en plus de coupes de personnel dans les bureaux de la sécurité civile. « Ils étaient autrefois 12 à travailler à la recherche et au sauvetage. Aujourd’hui, il en reste deux. Les équipes de chercheurs bénévoles permettent de pallier la situation. »
Une tâche ardue
Actuellement, l’équipe de l’UMRS est composée de 10 bénévoles accrédités par l’Association québécoise de bénévoles en recherche et sauvetage. L’équipe compte également cinq recrues. Bien que certains d’entre eux aient déjà de l’expérience comme gardes auxiliaires ou policiers, cela n’est pas une obligation en soi. « Nous avons des gens qui travaillent comme ingénieurs ou qui effectuent un métier bien différent du milieu de la recherche et du sauvetage. Toutefois, ils ont à cœur d’aider leur prochain et d’intervenir dans les situations d’urgence », explique le fondateur.
Il poursuit en précisant qu’il choisit méticuleusement les gens de son équipe. « Beaucoup de gens pensent qu’ils vont être capables de faire cette tâche, mais ce n’est pas tout le monde qui réussit à franchir les étapes de l’accréditation. Ce n’est pas si évident que ça de réaliser qu’au cours d’une recherche, ont peut retrouver des corps qui sont dans un état avancé de décomposition. » Il ajoute que le fait de marcher plusieurs heures dans les bois ou les champs au cours d’une même journée n’est pas à la portée de tous.
Premières sorties
Depuis sa création, Urgence Montérégie a été appelée à intervenir en diverses occasions. « Notre aide a entre autres été demandée dans la réserve faunique de Mascouche pour effectuer une recherche complémentaire dans le cas d’une disparition survenue quelques semaines auparavant. Malheureusement, nos recherches n’ont donné aucun résultat. » Il y a un certain temps, l’équipe d’André Thiffault s’est également rendue au mont Saint-Hilaire pour retrouver une jeune fille de 15 ans portée disparue. Cette fois, l’adolescente, qui avait perdu son chemin, a été rapidement localisée.
Après chaque opération, une rencontre de débreffage a lieu avec les membres de l’équipe afin de permettre à tous de se libérer des émotions et frustrations reliées à l’activité. « Nous nous devons de la faire, car ce n’est pas un travail facile. Il peut être troublant de retrouver le corps d’une personne décédée ou frustrant d’avoir passé une journée à marcher dans les bois et à n’avoir obtenu aucun résultat. Il est bon d’évacuer tout ça et ces rencontres le permettent », conclut-il.
