Inondations à Saint-Basile-le-Grand, près de 350 résidants sont touchés
Tout comme les autres municipalités de la Montérégie touchées par les inondations, Saint-Basile-le-Grand a décrété l’état d’urgence mercredi dernier. Le haut niveau de l’eau de la rivière Richelieu a occasionné l’évacuation de 152 résidences, ce qui représente près de 350 riverains sinistrés, selon les informations obtenues par Jean-Marie Beaupré, directeur général de la municipalité et coordonnateur des mesures d’urgence.
Dès l’annonce de l’état d’urgence, les pompiers de la municipalité ont évacué les riverains, dans la nuit de mercredi à jeudi. Les policiers de la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent et les Forces armées canadiennes sont venus en renfort depuis. La Croix-Rouge canadienne n’a pas chômé non plus. Postés au centre communautaire Lise-B.-Boisvert (103, avenue de Montpellier), les bénévoles accueillent les sinistrés dans le besoin. Le centre d’accueil et d’information est ouvert de 8 h à 16 h.
« Notre rôle est d’inscrire sur une liste les résidants sinistrés afin que la Ville puisse les contacter au besoin. Par la suite, nous faisons une analyse de besoins afin de déterminer si quelqu’un dans leur entourage peut les héberger en attendant que la situation revienne à la normale. Un montant d’argent leur est alors alloué pour qu’ils puissent s’alimenter », explique Frédéric Poudrette, responsable à la Croix-Rouge des opérations territoriales dans la Vallée-du-Richelieu. Si toutefois personne ne peut les recueillir, la Croix-Rouge s’occupe de placer les résidants dans un motel.
Au départ, la Ville avait contacté l’organisme pour un mandat de 48 heures. Toutefois, M. Beaupré assure que les bénévoles resteront en place « tant et aussi longtemps que tous les résidants n’auront pas réintégré leur domicile ».
Sentiment d’impuissance
Rencontrée par Les Versants au centre communautaire, une Grandbasiloise, qui souhaite garder l’anonymat, n’a pu retourner à sa résidence mercredi soir dernier tellement le niveau de l’eau avait monté. « Comme je ne savais pas à qui m’adresser, j’ai appelé le 911 en quittant le travail. Le monsieur qui m’a répondu a bien voulu me donner des informations même si ce n’était pas eux qui s’occupaient de la situation », mentionne la résidante dont le conjoint était resté à la maison.
Face à la situation, madame s’est sentie perdue et déstabilisée même si elle est soutenue par sa famille et son employeur. « Je n’arrête pas de penser à ce qui va arriver. Même si ma maison n’est pas inondée, je pense à tous les biens que je pourrais perdre, a-t-elle exprimé. On n’est jamais prêts à affronter ce genre de situation. C’est une chose que l’on ne veut pas vivre parce qu’on pense que ça ne nous arrivera pas. On en parle, mais quand on est devant le fait accompli, on se sent impuissants. »
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Poste de commandement
Le Général Walt Natynczyk, chef d’état-major de la Défense nationale, est arrivé vendredi en hélicoptère à Saint-Basile pour constater l’état de la situation et le travail des soldats. Dès le lendemain, un poste de commandement regroupant des policiers, des pompiers et des militaires a été érigé à l’intersection du chemin du Richelieu et de la montée Robert, afin de concentrer les interventions de mesures d’urgence et de répondre plus adéquatement aux demandes des citoyens. Ce poste est ouvert de 9 h à 21 h et sera accessible jusqu’à la levée de l’avis d’évacuation.
Depuis vendredi, seuls les résidants vivant sur le bord de l’eau peuvent circuler sur le chemin Richelieu pour se rendre chez eux et aller récupérer quelques affaires personnelles. Les autorités municipales et policières demandent la collaboration des autres citoyens, en ne circulant pas sur le bord de l’eau pour rien, afin d’aider aux manœuvres d’urgence. Selon la Ville, l’accès à la route 223 est encore impraticable, voire dangereux par endroits.
Les citoyens évacués peuvent obtenir de l’aide psychologique en prenant rendez-vous au CLSC des Patriotes, au 450 536-2572 et en composant le 0 pour la réception. Les heures d’ouverture sont du lundi au jeudi de 8 h à 20 h 30 et le vendredi de 8 h à 16 h 30. En dehors de cet horaire, il faut joindre la ligne Info-santé au 811 et choisir l’option « Info-social » pour parler à un intervenant.