Favorable aux élus municipaux dans les commissions scolaires

Suzanne Roy

Suzanne Roy, présidente de l’Union des municipalités du Québec et mairesse de Sainte-Julie, souhaite une nouvelle gouvernance scolaire basée sur une représentation des élus municipaux et sur un meilleur partage des ressources entre les milieux scolaire et municipal. Une annonce vivement critiquée par la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ).

François Blais, ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, a annoncé qu’il déposera, cet automne, un projet de loi modifiant la gouvernance scolaire, en mettant sur pied des conseils qui inviteraient les élus municipaux à siéger.

« La participation du monde municipal à ces conseils est une excellente idée. Nous sommes des gouvernements de proximité. Nous sommes interpellés par les écoles, les parents… Nous connaissons mieux que personne les besoins des citoyennes et citoyens et les attentes des familles qui sont des plus diversifiées. En disant cela, je fais aussi la synthèse de ce que j’entends dans les autres municipalités. Renforcer le partenariat entre le monde scolaire et le monde municipal ne peut que s’avérer gagnant pour la population », indique Mme Roy.

La mairesse de Sainte-Julie souhaite en même temps que les ressources entre les milieux scolaire et municipal soient partagées équitablement.

« Je pense ici aux infrastructures, aux équipements, à la diversification de l’offre de sports et de loisirs, aux coûts d’entretien des édifices et terrains publics utilisés par les établissements scolaires, à la sécurité aux abords des zones scolaires et au personnel de soutien. Assis à la même table, il sera plus facile de discuter de ces questions et d’y trouver des réponses innovantes et efficientes », précise-t-elle.

Elle est favorable à toutes ces évolutions à une seule condition. « Les problèmes actuels ne doivent pas être transférés aux municipalités sans que des solutions n’aient été identifiées. La position des élus municipaux est claire: pas de nouvelles responsabilités sans un financement additionnel adéquat, que ce soit pour la perception de la taxe scolaire, le transport écolier ou la gestion des immeubles scolaires. La réforme ne doit pas non plus se traduire par un empiètement dans le champ fiscal des municipalités, soit l’impôt foncier. Les contribuables y seraient perdants », conclut-elle.

Elle souhaite que la réforme annoncée pour l’automne soit avant tout une occasion de renforcer le partenariat scolaire municipal, d’augmenter l’efficience dans l’utilisation de nos ressources et de mieux servir la population, et cela, pour le plus grand bénéfice des principaux concernés: les élèves.

Réponse de la FCSQ

« Pendant que l’Union des municipalités du Québec (UMQ) se réjouit, la démocratie scolaire est menacée, a répondu Josée Bouchard, présidente de la FCSQ. On se serait attendu que l’UMQ élève le débat. Sa présidente, au contraire, semble applaudir la proposition ministérielle en mentionnant qu’avec de l’argent neuf elle ferait mieux. La vérité, c’est que les commissions scolaires feraient elles aussi plus et mieux avec le milliard de dollars coupé par le gouvernement du Québec au cours des cinq dernières années. »

La présidente explique dans un communiqué que le municipal ne peut gérer le milieu scolaire sans qu’il en coûte plus cher. « Alors que plusieurs municipalités coupent dans la fréquence de cueillette des ordures, l’UMQ cherche pour son nouveau pacte fiscal des sources de revenus à tout prix », précise Mme Bouchard.

Elle accuse Mme Roy de vouloir s’accaparer les équipements récréatifs des commissions scolaires dans sa démarche. « Heureusement, les élus scolaires sont là pour défendre les élèves afin de leur garantir un accès prioritaire », renchérit-elle avant de suggérer que la tenue des élections scolaires se fasse simultanément avec les élections municipales. « On ne parlerait plus au Québec du faible taux de participation des électeurs aux élections scolaires », conclut Mme Bouchard.

Hélène Roberge, présidente de la Commission scolaire des Patriotes (CSP) n’a pas voulu répondre aux propos de la mairesse de Sainte-Julie, ville dans le territoire que couvre la CSP, préférant laisser la présidente de la fédération le faire à sa place.