Être un citoyen corporatif pour Northvolt
L’entreprise suédoise Northvolt a pris possession d’un terrain situé à Saint-Basile-le-Grand et à McMasterville, le 31 octobre. Que pourrait apporter aux municipalités l’arrivée de l’entreprise?
Quel est l’intérêt pour une ville comme Saint-Basile-le-Grand de recevoir une entreprise comme Northvolt, le plus gros projet industriel privé du Québec?
Il y en a plusieurs. Les revenus de la Municipalité seront bonifiés grâce aux taxes qu’apportera Northvolt, mais pas que. Une entreprise comme celle-ci pourrait aussi décider d’investir au sein de la communauté d’une manière ou d’une autre.
Investissement public
Northvolt pourrait-elle investir, comme l’ont fait plusieurs entreprises, dans des infrastructures publiques?
« Laissez-nous faire de l’argent et on va investir dans un aréna », d’indiquer le cofondateur de Northvolt, Paolo Cerruti, modérant l’empressement des attentes. M. Cerruti accueillait le journal sur le site pour répondre à l’ensemble de nos questions. Il n’a cependant pas oublié les propos tenus lors des rencontres citoyennes organisées par l’entreprise, où il était lui-même présent. « Il y a de plus petits projets qui sont tout à fait faisables. Je sais qu’il y a plusieurs citoyens qui sont venus à nos rencontres et qui nous ont demandé si nous étions ouverts à faire une piste cyclable le long du Richelieu, sur la bande de notre terrain qui est inondable? Bien sûr! Cela ne nous coûte pas grand-chose et cela ne peut apporter que du positif. Ce n’est un secret pour personne, les gouvernements nous ont accordé des subventions; c’est de notre volonté de montrer que nous les dépensons de façon responsable. »
Mission sociale
Il n’y a pas que dans l’aspect foncier que Northvolt envisage son rôle de bon citoyen corporatif. « Nous sommes une entreprise qui a une mission sociale très forte. On veut accélérer la transition vers une société décarbonisée. Être un bon citoyen corporatif, ça commence par travailler en faisant ce que l’on dit. »
Il y a aussi l’aspect économique que l’entrepreneur souhaite localiser au maximum. « Il faut une intégration avec la société locale sur le plan économique. On a énormément travaillé en Suède sur l’aspect formation et intégration locale, et aussi dans l’intégration du système économique local. On utilise énormément de fournisseurs locaux qui font de la construction, de la maintenance. On veut faire la même chose ici. »
Faire partie de la communauté
L’ambition des dirigeants n’est cependant pas d’imposer leurs volontés aux municipalités, mais plutôt de se fondre dans le paysage d’un environnement déjà établi. « Avoir un aréna Northvolt, c’est une vieille conception de l’accessibilité sociale. Une conception des vieilles villes minières où la grande entreprise arrivait et contrôlait la ville. Ce n’est pas notre ambition. Nous, on veut s’intégrer au milieu. On veut faire partie de la communauté. On ne veut pas être la communauté. Il y a une nuance importante à faire », de mentionner Laurent Therrien, directeur des communications en Amérique du Nord de Northvolt.
Avant la communauté, il a fallu présenter le projet aux maires de Saint-Basile-le-Grand et de McMasterville. « On les a rencontrés pour la première fois ce printemps. C’est le gouvernement qui a organisé la rencontre. Ils étaient très circonspects dans les toutes premières minutes de la rencontre. Je pense qu’ils ont compris qui on était, quelles valeurs sociétales on voulait mettre de l’avant. À la fin de la réunion, ils nous ont dit que c’est un projet qui est très intéressant » que l’on aime, mais on veut s’assurer que nos concitoyens le veuillent aussi ». Et c’est là que l’on a commencé à travailler avec les municipalités réellement. »
Northvolt est ensuite allée à la rencontre des citoyens à trois reprises. « Je crois que l’on est les premiers à s’être soumis à un exercice d’aller à la rencontre des citoyens avec une équipe dirigeante entière trois fois. Je tenais un des stands, les gens ont posé des questions. On ne s’attend pas à ce que les gens nous croient parce qu’on est allés les voir, mais on est sérieux dans nos démarches », de conclure Paolo Cerruti.
Le premier bâtiment de production devrait être fonctionnel à l’été 2026.