Êtes-vous cyberdépendant?

La chose est fréquente parce qu’on en voit partout : le gadget électronique (tablette, ordinateur portable, cellulaires) est entré dans nos vies, dans notre quotidien, comme le sont devenus un jour la cigarette pour le fumeur et le verre d’alcool pour l’alcoolique. Pour certains, il serait absolument impossible de sortir sans leur téléphone intelligent; c’est un besoin, peut-être une drogue. Êtes-vous cyberdépendant?  

« N’importe quel besoin de consommer au contact de quelque chose de façon régulière est une dépendance. Avec la technologie, la plus grosse dépendance est psychologique. Et depuis les débuts d’Internet, les gens recherchent l’interaction entre les humains parce qu’ils ont peur d’être seuls », mentionne en entrevue avec Les Versants l’éditeur du site Internet http://www.francoischarron.com/, François Charron.

Selon lui, les gens ne sont pas accros aux sites de nouvelles et à l’actualité. Ce n’est pas la raison pour laquelle ils ont toujours l’appareil dans les mains. Ils sont dépendants aux commentaires et aux échanges avec les autres. « C’est comme ça depuis les premiers babillards de conversation qui existaient sur la toile, avant ICQ et IRC. Parce qu’il y avait un délai, les gens se réveillaient la nuit pour aller vérifier s’ils avaient reçu une réponse. Une discussion pouvait durer des heures », explique François Charron. 

La peur de la solitude

À la base, une bonne partie de la population est déjà capable d’être angoissée. Mais avec les outils de communication, une nouvelle peur s’installe : celle du vide et de la solitude. C’est la raison pour laquelle ils passent des heures sur leur téléphone intelligent, en particulier, à pousser les boutons afin de « rafraîchir » leur appareil et vérifier leur compte Facebook, leurs courriels et textos, les réponses à leur plus récent gazouillis, leur compte LinkedIn, leur Messenger. « Ça n’arrête plus! Peu de temps après, ils recommencent, parce qu’ils attendent un retour, une réponse, une reconnaissance sociale », de poursuivre monsieur Charron.  

À partir de quand peut-on dire qu’il s’agit d’une cyberdépendance? « En fait, c’est le même principe que pour toutes les dépendances : es-tu capable de ne pas prendre de verre de vin le soir en arrivant à la maison? Personnellement, je prends un verre de vin tous les soirs. En théorie, je suis un alcoolique fonctionnel. Si tu n’es pas capable de te passer de ton téléphone pendant une bonne période, tu es accro. Personnellement, je crois que nous sommes une grosse gang à être dépendant », ajoute l’intéressé, qui pose la question suivante : « Quelle est la première chose que les gens font en se levant du lit? Ils ouvrent leur cellulaire pour savoir si la société pense à eux. »

Des solutions

Les conséquences à cette cyberdépendance? L’angoisse, la dépression, la tristesse. Par chance, de plus en plus de ressources psychologiques s’intéressent à ce nouveau mal de société. Cette dépendance est traitée de la même façon que toutes les autres (alcool, drogues…). « Il y a aussi cette nouvelle vague intéressante qui consiste à fermer les téléphones ou à les laisser dans un panier à l’entrée lorsque c’est le moment de prendre les repas en famille. Ce qui permet les véritables échanges. C’est avec de petits gestes de la sorte que la consommation sera réduite. »

Prendre conscience

L’important, selon l’éditeur, est de prendre conscience du problème et de se tester. Êtes-vous capable de vivre sans votre téléphone intelligent, sans Internet? « Si ce n’est pas le cas, il y a toujours la possibilité de rencontrer un psychologue spécialiste en dépendances », conclut François Charron. 

QUESTION AUX LECTEURS :

Est-ce difficile pour vous de vous départir de votre téléphone intelligent durant une journée complète?