Équilibre, coûts, protection et préservation
Auditions du Plan de conservation des milieux humides de Saint-Bruno
Une cinquantaine de personnes s’est présentée aux auditions du projet de Plan de conservation des milieux humides de Saint-Bruno, mardi soir. La démarche municipale a reçu plusieurs appuis, alors que d’autres intervenants ont laissé entendre des critiques et des questionnements encore sans réponses. Des pistes de solution ont aussi été apportées par certains pour bonifier le Plan.
Pour mener à bien la consultation publique, Saint-Bruno a mandaté l’agence Convercité pour produire un rapport, le plus fidèlement possible et en toute impartialité, des opinions exprimées ainsi que des suggestions et commentaires émis.
À cet effet, le terme « ambitieux » a été repris par plusieurs pour décrire le projet de Plan. « La Ville montre une volonté claire de protéger ses milieux humides de grande valeur écologique sur son territoire », ont exprimé Tommy Montpetit et Amélie Trottier Picard, chargés de projet pour l’organisme longueuillois Ciel et Terre.
« Je suis convaincue que des actions novatrices comme celle-là, de la part de la Ville, auront un pouvoir attractif pour que les résidants de Saint-Bruno restent à Saint-Bruno et que d’autres viennent s’y établir », a ajouté Monique Rondeau.
« On peut accueillir ce Plan comme une étape importante; celle de la volonté affirmée de protéger ses milieux naturels ayant une grande importance écologique. Je parle d’une étape qui s’inscrit dans un long processus de prise de conscience de l’importance du maintien de la biodiversité et des milieux naturels pour assurer le confort et la survie des espèces qui y vivent », a renchéri Serge Moquin.
Oui, mais combien ça va coûter?
Si certains intervenants ont ouvertement manifesté leur appui intégral au Plan, d’autres ont exprimé leurs craintes quant aux coûts que celui-ci va engendrer. C’est le cas de Manon Lamoureux, qui y est allée de questions précises : « Quels seront les coûts associés à l’expropriation des propriétaires, que les Montarvillois devront payer? D’où proviennent les fonds dédiés à l’achat des terrains privés? »
Pour appuyer les questions de Mme Lamoureux, le citoyen Stéphane Corbin a proposé que le Plan comporte également une planification financière. De cette manière, les Montarvillois sauraient exactement les coûts de la mise en application du Plan et ceci permettrait de poser des balises à la Ville. « Sinon, ça devient un chèque en blanc, que la Ville fait. (Sans planification financière), ce Plan ne restera alors qu’une stratégie, qu’une vision. »
Et les propriétaires?
Parmi les quelques propriétaires de terrains visés par le Plan et présents ce soir-là, Jocelyne Leduc Lussier a exprimé son désaccord à ce que sa terre zonée agricole change d’affectation pour « protection – conservation ». « Ma terre, je la protège depuis 26 ans. Je ne suis pas une menace pour elle. J’ai ma carte de productrice et je paye pour des aménagements forestiers et leur entretien. Je ne touche pas aux milieux humides qui s’y trouvent. Je laisse les bibittes vivre en paix, formule-t-elle. Il est sûr qu’avec ce plan, je vais me faire exproprier… La Ville a le pouvoir de mettre les règlements qu’elle veut et moi, la propriétaire, je ne peux rien changer. »
Responsabilité collective
En conclusion de la séance, la conseillère responsable du dossier de l’environnement, Isabelle Bérubé, a souligné que les suggestions et commentaires seraient étudiés pour bonifier le projet de Plan.
Elle a également insisté sur le fait qu’« il s’est détruit beaucoup trop de milieux humides en Montérégie et c’est impossible de revenir en arrière. Ce constat nous oblige à prendre nos responsabilités collectivement et sauvegarder ce qui reste. Nous avons l’obligation légale et morale, comme conseil municipal, de protéger ces milieux et la qualité de vie des citoyens de Saint-Bruno parce que les milieux humides rendent des services écologiques. Quand on protège les milieux, on investit, et il ne faut pas oublier qu’il coûte très cher aussi de développer ces milieux; il y a des impacts à long terme », a conclu Mme Bérubé.
Mémoires
Le mémoire pourra être rendu public sur le site Internet de la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville, après le 23 juin, aux conditions suivantes : il ne comporte pas de propos pouvant porter atteinte à l’honneur, à la dignité et à la réputation des personnes; il ne contient pas de documents protégés par le droit d’auteur, comme des articles de journaux ou de revues, à moins qu’une autorisation de reproduction n’y soit jointe; et il ne comporte pas de renseignements nominatifs ou confidentiels, tels que l’adresse, le numéro de téléphone, le courriel, etc.
Il est possible de faire parvenir un mémoire en format électronique (Word ou PDF), avant le 23 juin, 16 h 30, à conservation@stbruno.ca.
La captation vidéo des auditions sera disponible sur le site de la Ville à compter de vendredi.
