Entretien bruyant et polluant des terrains à l’automne

Un Montarvillois à la retraite aimerait bien que les souffleurs à feuilles et autres appareils pour l’aménagement paysager soient moins bruyants, mais également moins polluants.

Jacob Breunesse habite depuis 25 ans à Saint-Bruno. «Je n’ai pas d’ennemis, je m’entends bien avec les gens », dit l’homme à la retraite qui passe donc beaucoup de temps à la maison.

Mais le voisin qui réside en face de sa résidence passe parfois plusieurs heures à souffler des feuilles sur son terrain ou encore à tailler ses haies de cèdres avec des appareils à essence. Avec la tombée automnale des feuilles, la situation est d’autant plus fréquente et d’autant plus agaçante pour
M. Breunesse, qui réside sur le chemin de la Rabastalière.  

Estimant que cela nuisait à sa qualité de vie, M.Breunesse dit avoir pris la décision de contacter son voisin pour lui demander s’il était possible qu’il fasse moins de bruit. « Je lui ai, entre autres, demandé s’il pouvait changer pour des outils électriques et il m’a demandé si j’allais payer pour qu’il change. » Le résidant dit que cette situation dérange également d’autres voisins, qui trouvent, comme lui, qu’il s’agit de nuisance sonore.

Saint-Bruno a un règlement pour encadrer le bruit créé par des moteurs. On y dit notamment que, dans le cas de nuisances liées aux bruits comme celui d’une tondeuse, « c’est au Service de police de l’agglomération de Longueuil que vous devez porter plainte ». 

6255

C’est le nombre de kilomètres qui peuvent être parcourus par une camionnette avec l’essence utilisée par un souffleur à feuilles durant 30 minutes.

M. Breunesse dit pourtant avoir porté plainte, mais les autorités n’ont pas jugé qu’elles pouvaient agir dans cette situation, selon ses dires. Les responsables médias du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) indiquent, pour leur part, être les ressources à joindre lorsque ce type d’événement se déroule et que « le citoyen doit faire une autre plainte si le problème continue ».

Enjeu santé et environnement

Outre le bruit, Jacob Breunesse se demande s’il est possible que Saint-Bruno agisse pour restreindre l’usage d’appareils à essence pour l’entretien ménager. « D’autres villes au Québec ont mis des règlements en place pour ça, et je crois que Saint-Bruno est rendue là. » Étant donné que des outils à batterie existent désormais, il est d’avis que ceux-ci devraient être la norme. 

La Ville de Beaconsfield a notamment instauré une réglementation en 2019 pour empêcher l’utilisation de souffleurs à feuilles entre le 1er juin et le 1er octobre. Pour justifier cette décision, la Ville, qui se trouve sur l’île de Montréal, mentionne « qu’utiliser un souffleur à feuilles [à essence] durant 30 minutes équivaut aux émissions polluantes produites par une camionnette grand format roulant 6255 kilomètres dans des conditions d’usage normal ». Elle ajoute que les particules projetées par les souffleurs électriques ou à essence sont environ dix fois plus fines que « les seuils de 2,5 micromètres établis par l’OMS à partir desquels elles provoquent des maladies cardiovasculaires, respiratoires et des cancers ».  

Du côté de Saint-Bruno, la direction des communications indique qu’« il n’y a pas de règlement qui norme la durée d’utilisation d’un appareil muni d’un moteur. Il n’y a que des périodes où c’est autorisé ou non ». Contrairement à Beaconsfield, les souffleurs à feuilles et autres appareils peuvent y être utilisés toute l‘année.