En attente de rentrée scolaire pour les demandeurs d’asile

La rentrée scolaire n’a pas été la même pour tout le monde cette année. Pour les enfants des demandeurs d’asile venus des États-Unis ou d’Haïti, la rentrée risque même d’être retardée.
Le Québec vit une vague d’arrivée massive de familles haïtiennes venues se réfugier au Canada pour fuir les États-Unis. Après l’annonce du président américain Donald Trump de mettre fin au statut de protection temporaire aux demandeurs d’asile haïtiens réfugiés aux États-Unis, à la suite du tremblement de terre qui a frappé Haïti en 2010, des centaines de familles ont décidé de traverser la frontière par leurs propres moyens à Lacolle.

30 % sont des enfants

Le ministère de l’Immigration estime que dans cette arrivée massive de demandeurs d’asile, il y a 30 % d’enfants. De son côté, le ministère de l’Éducation à Québec attend d’avoir un bilan plus précis de la situation pour intégrer les jeunes demandeurs d’asile dans un encadrement scolaire.

« Il y a toujours deux au trois places de libres dans une école et nous aurions la capacité d’intégrer quelques centaines d’élèves. » – Lyne Arcand

« Combien d’enfants vont fréquenter le système scolaire? Combien parlent français? Combien ont besoin de cours de francisation? Aujourd’hui, la priorité des familles est le logement. Nous attendons le chiffre des inscriptions qui seront faites dans les Commissions scolaires », indique Bryan St-Louis, porte-parole du ministère de l’Éducation.
La Commission scolaire des Patriotes (CSP) a été contactée par le ministère et se tient prête à recevoir d’autres directives. « Le ministère de l’Éducation nous a approchés, comme toutes les commissions scolaires qui ont un centre d’hébergement sur leur territoire, mais sans nous en dire davantage », confirme Lyne Arcand, porte-parole de la CSP.

Plusieurs centaines de places

Mme Arcand explique qu’il n’y a pas beaucoup de places de disponibles dans les écoles, mais avec le nombre d’établissements que la CSP doit gérer, plusieurs dizaines de places pourraient être trouvées. « Cette année, nous aurons selon les prévisions plus de 33 000 élèves répartis dans 67 écoles. Il y a toujours deux au trois places de libres dans une école et nous aurions la capacité d’intégrer quelques centaines d’élèves », s’avance, de manière approximative, Mme Arcand.
Cependant, la CSP devra également jouer avec les inscriptions de dernière minute. « Nous ne connaîtrons le nombre d’élèves par classe que le 30 septembre. Pour l’instant, nous ne pouvons donner que des prévisions sur les inscriptions en nous basant sur nos prévisions du 30 avril », précise Mme Arcand.
Toutefois, pour les jeunes demandeurs d’asile, il n’y a pas de limite de date pour intégrer une école. À n’importe quel moment de l’année, ils peuvent être inscrits dans un établissement scolaire. « Il n’y a pas de date butoir pour l’inscription d’un enfant demandeur d’asile », de dire M. St-Louis.

58 000 réfugiés haïtiens aux États-Unis

Chaque cas étant différent, il sera nécessaire d’étudier chacun d’eux. École de francisation, intégration dans les classes traditionnelles, aide aux devoirs … Beaucoup de questions restent en suspens quant à l’enseignement le plus adéquat qu’il faudra prodiguer aux enfants haïtiens. Sans compter sur le fait qu’il semble difficile aujourd’hui de savoir combien d’enfants devront être scolarisés.
Aux États-Unis, ce sont 58 000 réfugiés haïtiens qui bénéficient actuellement du statut de protection temporaire aux demandeurs d’asile haïtiens.