Éducation : des profs non légalement qualifiés

Il y aurait, selon les données du Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP), 44 enseignants non légalement qualifiés dans les écoles de Saint-Bruno-de-Montarville, de Saint-Basile-le-Grand et de Sainte-Julie. C’est à l’école secondaire du Mont-Bruno qu’ils sont le plus nombreux, avec 17 des 164 professeurs qui ne présentent pas les qualifications demandées pour la profession.  

« En fait, depuis les Fêtes, c’est un peu plus que ça », confie le directeur de l’école secondaire du Mont-Bruno, Robert D’Aquila.

Un problème qui s’accentue

Selon lui, il y aurait une vingtaine d’enseignants non légalement qualifiés au sein de l’établissement scolaire de Saint-Bruno.

« C’est un souci que nous avons depuis environ trois ans. C’est grandissant », se désole M. D’Aquila.

Les chiffres du CSSP font aussi état de la présence de 10 professeurs non légalement qualifiés à l’école secondaire du Grand-Coteau, à Sainte-Julie.

On dénombre aussi un total de 17 enseignants dans la même situation au sein des écoles primaires du territoire. Quatre écoles primaires accueillent l’équivalent de trois enseignants qui ne présentent pas les compétences requises pour enseigner.

« Un souci que nous avons depuis environ trois ans. » – Robert D’Aquila    

Jumelage et mentorat

À l’école secondaire du Mont-Bruno, M. D’Aquila se tourne vers l’insertion professionnelle et un programme de mentorat et de jumelage pour pallier ce problème. « Nous avons une douzaine de mentors à l’école, qui possèdent leur brevet d’enseignement et au moins cinq ans d’expérience. Quand ils sont libérés de leurs tâches, ils accompagnent nos professeurs qui n’ont pas les qualifications », dit-il.    

Récemment, un homme a proposé sa candidature dans le but de pourvoir un poste de technicien pour des travaux pratiques. M. D’Aquila explique la situation qui a suivi. « Nous étions à la recherche d’un prof de sciences. L’homme qui a appliqué pour le poste de technicien est trop qualifié. Il a un doctorat en sciences et s’apprête à déposer sa thèse. Quand j’ai vu ça, je me suis dit « Quelle belle candidature! ». Il a été engagé après les Fêtes comme enseignant. Il a les connaissances, mais il lui manque l’approche pédagogique. Nous l’accompagnons », résume le directeur. 

La réponse du CSSP

Sur ce sujet, l’équipe des communications du CSSP répond que le « recours à des enseignants non-légalement qualifiés a été permis par le ministère de l’Éducation afin de faire face à la pénurie de main-d’œuvre qui frappe tous les centres de services scolaire du Québec ».

Le CSSP indique son équipe de recrutement travaille pour combler les postes vacants.Par exemple, en se tournant vers des campagnes publicitaires de recrutement sur les réseaux sociaux. « En parallèle à nos actions de recrutement, le CSSP offre aux nouveaux enseignants d’intégrer notre programme d’insertion professionnelle VIE-IP et d’être accompagné par un mentor », ajoute l’équipe des communications. 

Ailleurs à Saint-Bruno

À Saint-Bruno, l’Académie des Sacrés-Coeurs n’a pas d’enseignants non-légalement qualifiés. La directrice générale de l’école primaire privée, Pascale Hyppolite, nous le confirme. «Tous nos élèves sont accompagnés par des enseignants légalement qualifiés. »

Au Collège Trinité, une seule personne a obtenu l’autorisation du ministère de l’Éducation pour enseigner sans être légalement qualifiée. Selon la porte-parole de l’établissement secondaire privé, Stéphanie Hamel, il s’agit d’une seule personne sur 45 titulaires de tâche. Celle-ci est actuellement à la maîtrise qualifiante pour obtenir un brevet en enseignement. « Au Collège Trinité, la situation des enseignants non légalement qualifiés n’est pas une problématique », dit-elle.