Docteur, où êtes-vous?
Saviez-vous que Saint-Bruno-de-Montarville possède une seule clinique dite « publique » pour un peu plus de 25 000 habitants?
Selon Statistique Canada, la ville de Saint-Bruno-de-Montarville a une population totalisant 26 273 habitants (2021). Parmi toutes les cliniques médicales sur le territoire, une seule n’est pas privée. La clinique médicale Le Sentier (GMF – Groupe de médecine familiale) possède dix médecins de famille, un neurologue, un cardiologue, une gynécologue-obstétricienne, un dermatologue, un chirurgien général et un gastro-entérologue. Sans compter les infirmières et la travailleuse sociale.
Une seule clinique pour 26 273 habitants? Impossible. Effectivement, ce ne sont pas tous les citoyens de Saint-Bruno qui ont la chance de fréquenter cette clinique. Celle-ci possède environ 10 000 patients qui sont majoritairement des citoyens de Saint-Bruno.
Démystifier la liste d’attente
La liste d’attente pour patients orphelins est gérée par le Guichet d’accès à un médecin de famille (GAMF). La liste est classifiée et gérée par des infirmières et des gestionnaires. « Par exemple, si j’ai de la place et que je demande 300 noms, le GAMF sortira une liste de 300 personnes de différentes catégories sur le territoire de Saint-Bruno. Quand on a ouvert la clinique, on prenait des patients de Saint-Bruno et de Saint-Basile. Maintenant, on prend des patients de Saint-Bruno uniquement », explique docteure Bédard. Elle ajoute : « On n’a pas accès à la liste d’attente. C’est le GAMF qui fournit les noms et nous, on les contacte.
Il arrive régulièrement que des personnes soient appelées et qu’elles ne répondent pas. Après un certain temps à essayer de les joindre, ces personnes retournent sur la liste d’attente et d’autres noms sont envoyés par le GAMF. »
La liste d’attente est classifiée de A à E. Les personnes dans la catégorie A sont des personnes atteintes de maladies graves, comme un cancer actif. Les personnes dans la catégorie E sont âgées de moins de 50 ans et en bonne santé. Automatiquement, une personne de plus de 50 ans est classée D. « La durée d’attente est vraiment variable. Un patient peut être catégorisé A et arriver en tête de liste, et ça peut faire très peu de temps qu’il attend. Une autre personne peut attendre vraiment longtemps parce qu’elle est classée D. Même que les personnes de catégorie A sont contactées presque immédiatement. Le GAMF enverra l’information au GMF en question et le GMF prendra tout de suite le patient. Des A à Saint-Bruno, en général, il n’y en a pas. Et s’il y en a, il n’y en a pas longtemps », affirme la docteure Bédard. La plupart des problèmes de santé seront dans les catégories B, C et D.
Espace et cliniques
La clinique Le Sentier ne peut pas recruter davantage de médecins. « Ici, à la clinique, on est au maximum de nos locaux. On ne peut pas avoir davantage de médecins. Si l’on avait l’espace, on aurait pu recruter un ou deux médecins de plus. Mais on est limités par l’espace. »
« Ce qui est déplorable, c’est la pénurie de médecins de famille à cause du dénigrement de la profession. »
– Docteure Bédard
Pour ce qui est d’implanter une nouvelle clinique à Saint-Bruno, la docteure Bédard ne croit pas que ce sera possible. « Pour partir un GMF, il faut être un noyau de médecins, on doit avoir au moins 6000 patients. Quand un médecin de famille sort de l’école, il ne peut pas aller pratiquer où il veut. Il a besoin d’un permis qui s’appelle PREM. Le gouvernement distribue les PREM par région selon le besoin. On a été chanceux de pouvoir ouvrir la clinique à Saint-Bruno. Le gouvernement a donné 4 PREM pour la ville de Saint-Bruno pour nous permettre d’ouvrir une clinique. » « Ce qui est déplorable, c’est la pénurie de médecins de famille à cause du dénigrement de la profession. Les jeunes ne vont plus en médecine familiale. La tâche s’est alourdie, on en a beaucoup sur les épaules parce que tout le monde a besoin d’un médecin de famille. » Chaque médecin de la clinique a environ 1000 patients à sa charge.
GMF
La Ville avait déjà fait part de son projet concernant la création de nouveaux GMF sur le territoire de Saint-Bruno. Toutefois, ce projet semble être sur pause. « La Ville demeure ouverte à travailler avec des médecins afin d’ouvrir de nouveaux GMF. Advenant que des projets viennent à se concrétiser, des annonces seront faites », indique Manon Lacourse, directrice des communications à la Ville de Saint-Bruno. Rien de concret pour l’instant.