Difficile d’organiser des actions collectives

Promotion de l’achat local

Vendredi fou, boxing day, cyberlundi… Les événements commerciaux devançant le temps des Fêtes sont nombreux pour les commerces qui souhaitent profiter pleinement de la période de l’année la plus prolifique pour certains. Des événements qui favorisent cependant les grandes surfaces au détriment du commerce local.

De retour pour une troisième année, l’événement Mes achats, mon quartier encourage le soutien des petites entreprises en faisant la promotion du magasinage local et en offrant de la visibilité gratuite en ligne aux commerçants participants. L’événement, qui s’est déroulé la semaine dernière, a tenté de favoriser et de stimuler l’achalandage des consommateurs numériques dans les commerces de leur quartier au cours d’un week-end traditionnellement reconnu pour le magasinage outre-frontières ou en ligne.

Aux yeux de beaucoup, la période des Fêtes est un moment crucial pour la survie de leur commerce. Pourtant, les initiatives collectives locales des commerçants sont rares tout au long de l’année ou peu encadrées.

« Mon commerce se porte bien, même si les gens dépensent moins et autrement. Le steak d’un pouce est devenu plus petit », explique Sylvain Lapointe, propriétaire de la boucherie La pointe gourmande à Saint-Basile-le-Grand. Pendant plusieurs années, de gros efforts ont été faits pour revitaliser la rue montée Robert, en construction, qui faisait beaucoup de tort au marché local. Les commerçants se sont associés pour organiser des événements avec dégustations de leurs produits, concours pour gagner plusieurs lots, mais depuis que les travaux sont finis, l’esprit d’initiative est retombé.

Trop occupés

« Nous sommes désormais occupés à 110 % dans nos entreprises. On pourrait s’attendre à ce que la réorganisation de ce qu’était le Centre local de développement (CLD), plus ouvert à l’industrie qu’au commerce local, s’intéresse plus à nous. Aussi, les commerçants doivent prendre des initiatives et les proposer à la Ville qui attend de recevoir des propositions », précise M. Lapointe.

Les commerces locaux de Saint-Bruno-de-montarville et de Saint-Basile-le-Grand souffrent de leur proximité avec les Promenades St-Bruno et le Quartier Dix30, qui proposent souvent des tarifs plus attractifs. « Notre avantage, c’est qu’on est spécialisés et nos services à la clientèle sont différents de ceux des grandes surfaces. Il est vrai que les grands centres proposent de meilleurs prix, mais il ne faut pas se faire de cachette, la qualité n’y est pas forcément », indique M. Lapointe.

À la boucherie-poissonnerie Richard, le propriétaire est tourné à 100 % sur son commerce « Je n’ai jamais participé à des événements collectifs avec d’autres commerçants. On a notre propre clientèle », explique Luc Richard, le propriétaire.

Pour la boutique Solo Mode, située sur la route 116, « il n’y a pas grand-chose qui est fait pour favoriser le commerce à Saint-Bruno. Il faut dire que je ne suis pas au centre-ville. Par contre, mon commerce fonctionne très bien. Mes clientes sont surtout des personnes d’un certain âge de Saint-Bruno. C’est beaucoup plus facile pour elles de venir à ma boutique. De plus, elles sont très fidèles », de conclure Nicole Constantin, la propriétaire.