Développer un réflexe pour le magasinage en friperie

À Saint-Bruno, le Centre d’action bénévole (CAB) Les p’tits bonheurs réagit à l’installation d’une succursale Renaissance dans le secteur des Promenades. Le magasin a officiellement ouvert ses portes le 7 décembre dernier. 

Sylvain Morin, directeur général du CAB, traite la question en faisant preuve d’optimisme. « Ça fait longtemps qu’on est ici, les gens sont généreux et ils nous connaissent. Je ne les vois pas comme un compétiteur, au contraire. » Il poursuit en mentionnant le développement d’un réflexe positif qu’il envisage au sein de la population. « Plus il va y avoir d’offres de service de friperie, plus les gens vont y prendre goût et plus les gens vont [y] magasiner. » Il souligne également la différence dans le secteur couvert par le nouveau magasin et remarque qu’il s’agit d’un point positif pour rendre accessible la fréquentation de friperies à un plus grand nombre de personnes.

En faisant référence à des expériences passées, Linda Pimparé, directrice adjointe en communications et marketing pour Renaissance, confirme que l’ouverture des succursales dans de nouvelles régions n’impacte pas les ventes et dons des organismes déjà en place sur le territoire. « On est là pour aider le plus grand nombre possible. La demande [pour ce type de services] est tellement grande. »

Redonner à la communauté

Mme Pimparé nous informe du souci de Renaissance à investir dans les communautés où l’organisme s’installe.

« Notre première mission, c’est la réinsertion socioprofessionnelle en offrant des programmes d’employabilité et également à travers nos centres d’aide à l’emploi (CAER). Avec Saint-Bruno, on en a dans neuf friperies », annonce-t-elle. Il s’agit d’un service gratuit où les membres de la population sont invités à bénéficier d’un support dans leur recherche d’emplois, dans leur préparation aux entrevues et pour tous autres besoins d’accompagnement. Le CAER de Saint-Bruno se retrouve à l’entrée du magasin, au 1201, boulevard Saint-Bruno.

En ce qui concerne les programmes d’employabilité, Mme Pimparé explique qu’il s’agit d’une formation payée d’une durée de six mois pour faciliter l’intégration d’individus en processus de réinsertion sociale. D’ailleurs, elle confirme la création de 62 postes en lien avec l’ouverture de la succursale locale.

La directrice adjointe poursuit : « On travaille toujours en partenariat. On veut faire en sorte que nos magasins soient des plateaux d’apprentissages pour [nos partenaires]. » Questionnée à ce sujet, elle admet ne pas avoir de détails concernant les acteurs du milieu sollicités pour le magasin de Saint-Bruno. Les collaborations ne devraient pas tarder, selon elle.

« Plus il va y avoir d’offres de service de friperie, […] plus les gens vont [y] magasiner. » – Sylvain Morin

De différentes compétences

« À trop vouloir être unique, on peut se tirer dans le pied. » M. Morin reconnait la force d’un milieu qui laisse de la place au déploiement des initiatives et contributions de tous. « Nos actions restent distinctes, mais complémentaires. On se rejoint sur une mission semblable », remarque-t-il.

La proximité que le CAB possède avec la communauté et l’implication de ses bénévoles restent des qualités qui leur sont propres. « Les gens aiment savoir qu’en donnant ici, ça reste à Saint-Bruno. La communauté est tissée serrée. Ils comprennent aussi que la friperie est une source de financement permettant la réalisation de nos autres actions », soutient M. Morin.

Tout de même, le directeur poursuit son discours en soulevant des différences majeures entre les compétences du CAB et celui d’un magasin comme Renaissance. Notamment, la capacité à recevoir les dons et les moyens financiers pour offrir une diversité de services et pour lutter contre le « fast-fashion. » Avec la superficie de la friperie du CAB, l’organisme reconnait ne pas pouvoir mettre tous ce qu’ils voudraient en vente. Les vêtements et articles qui ne peuvent être mis sur le plancher sont envoyés à une fondation qui gère leur redistribution.

Environnement

La lutte pour les enjeux environnementaux est une composante clé de la mission de Renaissance. Une valeur que le CAB partage, mais pour laquelle la portée de leurs actions ne peut se comparer. 

« On estime qu’en juste un an, on va détourner près de 340 tonnes de déchets en enfouissement, juste pour la région de Saint-Bruno », déclare Mme Pimapré. L’entreprise montréalaise vise le zéro déchet.