Des questions en suspens

Entente hors cour à l’aéroport de Saint-Hubert

La confidentialité entourant l’entente hors cour survenue en novembre dernier entre les usagers de l’aéroport de Saint-Hubert, la mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire, DASH-L et la Ville de Longueuil laisse place à l’interrogation. Pour Martin Guevremont, conseiller municipal siégant au conseil de DASH-L, « l’entente hors cours et sa confidentialité exposent plusieurs faiblesses de transparence dans la gouvernance de DASH-L ».

Rappelons que l’entente à l’amiable a permis de régler quatre recours judiciaires intentés notamment contre DASH-L et la Ville de Longueuil par des utilisateurs de l’aéroport. Parmi ces poursuites se trouvait un recours de 20 millions de dollars… Parti en fumée! Qui a tiré les ficelles des négociations? Qu’est-ce qui a convaincu les usagers de l’aéroport de laisser tomber les poursuites? Y a-t-il eu des promesses échangées? Motus et bouche cousue… entente de confidentialité oblige.

Pour l’élu de Saint-Bruno, il est difficile de rester impassible devant cette situation. « De ne pas divulguer les informations de l’entente relève, selon moi, d’un manque flagrant de transparence envers la population; et je ne suis pas très à l’aise avec ce principe, rapporte celui qui est, lui aussi, tenu au secret. Une saine gouvernance en est une de transparence. Lorsqu’il y a confidentialité, pour un élu, c’est problématique. »

Nav Canada, qui opère une tour de contrôle à l’aéroport, n’a pas souhaité commenter le dossier. « Il s’agit d’une entente entre DASH-L, la Ville et les exploitants d’aéronefs. Par conséquent, ce n’est pas à nous de formuler de commentaires à ce sujet. »

« L’entente hors cour est, pour nous, un règlement d’affaires qui a permis à la Ville de Longueuil, aux écoles de pilotages et à DASH-L de définir comment ils allaient diriger leur business. C’est du gagnant-gagnant pour eux tous », rapporte Johanne Domingue, porte-parole du CAPA-L, qui s’inquiète des conséquences de cette situation pour les riverains de l’aéroport.

Municipalisation de l’aéroport

Martin Guevremont, le maire de Saint-Bruno, Martin Murrray, et Johanne Domingue demandent que soit tenue une consultation publique pour véritablement informer la population sur le projet de municipalisation de l’aéroport.

« Une consultation publique est, selon nous, le seul moyen d’aller chercher une acceptabilité sociale en précisant la vision et le plan d’affaires du projet », soulignent les élus montarvillois, qui ont essuyé un refus de la mairesse.

Par l’intermédiaire de son attachée politique, Mme St-Hilaire a répondu au journal : « La Ville de Longueuil demande depuis 2012 au gouvernement du Québec que lui soient transférés les actifs de l’aéroport. Actuellement, divers enjeux minent le développement de l’aéroport et nous avons la conviction que ce n’est que par sa municipalisation que nous parviendrons à développer son plein potentiel, en respect de la qualité de vie des citoyens. La municipalisation permettra à la ville de stabiliser sa gouvernance, d’accroître sa rentabilité et de maximiser les retombées économiques liées à sa présence. Les citoyens profiteront donc de cette municipalisation, car celle-ci permettra d’augmenter les revenus de la Ville et de créer des emplois de qualité. »

À qui profitera réellement la municipalisation de l’aéroport? Quels seront les impacts sur les citoyens et leur qualité de vie? Une étude a-t-elle été réalisée? Est-ce que ce projet amènera la venue de gros porteurs? Les améliorations des infrastructures pour les accueillir seront réalisées à quel prix et payées par qui? Toutes des questions en suspens.