Des maires dans le flou
Lors de l’annonce officielle de l’arrivée d’un nouvel aérogare à Aéroport Montréal – Saint-Hubert, prévoyant à sa pleine capacité 4 millions de passagers, les maires de Saint-Bruno-de-Montarville, Sainte-Julie et Saint-Basile-le-Grand n’ont pas participé aux célébrations.
« Les maires des villes de Saint-Bruno-de-Montarville (Ludovic Grisé Farand), Sainte-Julie (Mario Lemay) et Saint-Basile-le-Grand (Yves Lessard) accueillent avec vigilance et prudence les dernières annonces faites par Développement aéroport Saint-Hubert de Longueuil (DASH-L), le 27 février, visant la construction d’un nouveau terminal et d’un hôtel à l’aéroport Montréal-Saint-Hubert. » Voilà comment la nouvelle a été reçue par les maires des Villes avoisinantes à l’aéroport. Seule la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier a affiché clairement son approbation à ce virage que prend le développement de l’aéroport de Saint-Hubert.
Rappelons que les trois maires avaient activement participé aux séances de consultation publique organisées par le député de Longueuil Denis Trudel. Ils avaient d’ailleurs remis un rapport détaillé demandant plus de transparence à DASH-L. « Nous avons participé de bonne foi à des exercices de consultation et fait part de nos préoccupations à DASH-L à plusieurs reprises, principalement en lien avec les résultats d’une étude acoustique, mais nous restons toujours dans l’attente d’un plan d’action afin d’améliorer la situation », font-ils savoir.
Pas d’étude de circulation
M. Grisé Farand se dit surpris de l’emplacement du projet. « Placer un aérogare et un hôtel en face de l’agence spatiale alors que l’autoroute 30 et le chemin de Chambly est déjà très congestionné c’est surprenant. Cette annonce vient alors que nous n’avons pas les résultats de l’étude de circulation qui est en cours. Je reçois donc cette nouvelle avec prudence. D’autre part, DASH-L ne nous livre pas les informations que nous avons demandé sur les nuisances sonores. C’est pour cela que nous n’avons pas assisté à cette annonce officielle. »
Pour M. Grisé Farand, beaucoup trop de questions restent aujourd’hui encore en suspend pour se réjouir pleinement de cette annonce. « Est-ce qu’il y aura de nouveaux corridors aériens? Que fera Porter de leurs anciens avions? Est-ce qu’il est déjà prévu qu’il y ait de nouvelles compagnies aériennes? Est-ce qu’elles utiliseront elles aussi des avions silencieux? Qui va payer pour l’entretien du boulevard Clairevue vu que l’endroit va être beaucoup plus fréquenté? Il y a encore beaucoup trop de questions qui sont sans réponse aujourd’hui. »
« Il y aura une acceptabilité sociale qui n’y ait pas en ce moment auprès de nos citoyens contrairement à ce que dit la mairesse de Longueuil. » – Mario Lemay
Sécurité des citoyens
Même si en 2024, Aéroport Montréal – Saint-Hubert envisage de passer de 10 000 passagers aujourd’hui à 1 millions, Yanic Roy, directeur général, Aéroport Montréal – Saint-Hubert, a indiqué lors de l’annonce officielle de la venue de Porter que cela aura un impact mineur sur la circulation. « Les conséquences de la circulation sur des routes déjà très achalandées, ainsi que sur l’autoroute 30, les nuisances sonores subies par les résidents à proximité de l’aéroport, la pollution engendrée par la hausse de l’achalandage aérien, tout cela doit être discuté de façon ouverte avec les Villes pour amorcer une réelle collaboration et un début de relation de confiance », estiment pour leur part les trois maires.
« Avec cette nouvelle annonce de développement, il est impératif que nous poursuivions nos démarches afin de s’assurer que la qualité de vie des citoyens prime et que les décisions soient prises en conséquence. Les discussions se poursuivent afin de trouver un terrain d’entente qui permettra à ce projet de développement économique de se réaliser mais en priorisant la sécurité et la quiétude des citoyennes et citoyens « , a ajouté M. Lessard.
Pas d’acceptabilité sociale
Pour Mario Lemay « il faut qu’il y ait des engagements clairs de l’aéroport, des engagements par écrit sur les niveaux sonores entre autres. En faisant cela, il y aura une acceptabilité sociale qui n’y ait pas en ce moment auprès de nos citoyens contrairement à ce que dit la mairesse de Longueuil. Même si on a des discussions depuis un an avec l’aéroport, nous n’avons rien de concret, aucun engagement signé de leur part. Même pas sur les vols de nuit. Il ne faudrait pas qu’on interdise les vols de nuit, mais qu’il y ait des exceptions tout le temps. Nous avons fait une enquête sonore à Sainte-Julie et Saint-Bruno sur les secteurs frappés par des problèmes de bruit. Le niveau sonore dépasse ce qui est accepté par les organisations internationales. En fait, on nous dit beaucoup de chose, mais rien nous est certifié », conclut-il.