Des écoles entourées de malbouffe

Outre le service alimentaire disponible dans les cafétérias de leur établissement scolaire, est-ce que les jeunes de l’École secondaire du Mont-Bruno et de l’École secondaire du Grand-Coteau, à Sainte-Julie, mangent sainement?
À l’École secondaire du Mont-Bruno, le service de cafétéria propose quatre jours de repas froids, et une journée de mets chauds. Le repas du midi offre un menu quotidien et une variété de salades, sandwichs et crudités. Le service est ouvert entre 10 h 35 et 12 h 30. Une carte-repas au coût de 55 $ est aussi proposée pour 10 repas. Elle peut être utilisée pour le bar à sous-marins, incluant une boisson. L’assiette principale se détaille à 4,50 $ et l’assiette complète, incluant l’assiette principale, la soupe, la boisson et le dessert, coûte 6 $.
Du côté de l’École secondaire du Grand-Coteau, la cafétéria propose un menu varié sur une période de cinq semaines, offrant, entre autres, comme repas principal au dîner, un menu moderne (burritos, calzone, poulet teriyaki…) et un menu classique (lasagne à la viande, poulet parmigiana, cuisse de poulet…). Le repas complet (soupe, assiette principale, l’à-côté et le dessert) se détaille à 5,75 $, incluant une boisson.
Rappelons que l’année dernière, en marge de la première Conférence nationale sur l’alimentation scolaire, organisée par la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC, le réseau national De la ferme à la cafétéria Canada et Équiterre, ni la Commission scolaire des Patriotes (CSP) ni l’École secondaire du Mont-Bruno ne semblaient être intéressées à la rencontre. Nous apprenions alors que la CSP ne voyait pas d’inconvénients à ce que l’École secondaire du Mont-Bruno serve poutines et pizzas dans sa cafétéria à partir du moment où elle respecte la politique pour une saine alimentation du ministère de l’Éducation. « C’est notre conseil d’établissement qui détermine des choix de menus que nous faisons avec les conseils d’une nutritionniste. Nous proposons une fois par semaine de la poutine, mais les frites sont cuites au four. Les frites sont extralongues et la sauce n’a pas de gras. Nous proposons aussi de la pizza avec une composante de légumes », expliquait en entrevue la directrice de l’École secondaire du Mont-Bruno, Céline Chagnon. Les écoles secondaires au Québec ont l’obligation d’avoir une cafétéria et doivent aussi composer avec des marges bénéficiaires faibles tout en proposant des prix concurrentiels pour survivre à la compétition qu’offrent les casse-croûte environnants. « La cafétéria est parfois déficitaire, mais notre objectif n’est pas de faire de l’argent. Nous devons donner le meilleur service aux élèves à des coûts raisonnables », ajoutait Mme Chagnon.
Casse-croûte environnants
Difficile de les manquer, surtout à Saint-Bruno-de-Montarville. Ils sont nombreux à offrir hamburgers, pizzas, poutines, hot dogs, beignes, cafés glacés, sous-marins, frites… Sel, sucre, gras trans… Les adolescents de l’École secondaire du Mont-Bruno sont entourés de près d’une dizaine de ces commerces de restauration rapide. Souvent à quelques minutes de marche, ce qui rend la chose d’autant plus facile. Par exemple, 16 minutes (1,2 km) de marche distancent l’école du Tim Hortons le plus proche, et il y a moins de 20 minutes (1,5 km) de marche entre l’établissement scolaire et le McDonald’s. Du côté de Sainte-Julie, l’offre de casse-croûte est égale, sinon supérieure à celle de Saint-Bruno-de-Montarville. Par contre, ces restaurants sont plus éloignés de l’École du Grand-Coteau.  On parle de près de 30 minutes (2,3 km) à pied pour manger un hamburger, une frite et une boisson gazeuse, 37 minutes (2,9 km) pour une pizza.
Rappelons qu’un projet de revitalisation de la cour d’école, à Saint-Bruno-de-Montarville, se déroule en deux phases. Les travaux de la phase 2 auront lieu ce printemps. L’objectif est d’assurer l’assiduité des étudiants sur le terrain de l’école à l’heure du midi. « Après réflexion, nous en sommes venus à la conclusion que notre terrain n’était pas attirant et qu’il fallait y apporter des modifications afin de conserver nos jeunes sur place plutôt que de les retrouver dans les rues. De plus, ce projet de revitalisation de la cour d’école amène les jeunes à jouer, à être actifs à l’heure du midi et à développer ainsi de saines habitudes de vie », expliquait au journal Céline Chagnon en septembre dernier.