Des coups de barre un peu partout
Parti québécois
Le député sortant, Bertrand St-Arnaud, promet que le Parti québécois donnera des coups de barre un peu partout afin de rétablir la confiance au sein de la population. La formation souverainiste entend s’attaquer, entre autres, au financement des partis politiques et aux questions entourant les ressources naturelles, les places à la garderie, la santé, et la langue.
Le candidat « ministrable » confie partager son temps « 50/50 entre le local et le national ». Le porte-parole du PQ en matière de sécurité publique a bénéficié de visibilité la première semaine de la campagne électorale, alors que l’affaire de la vente d’un terrain à la Fondation F. Catania à Brossard et l’histoire de filature rapportée par Radio-Canada faisaient les manchettes.
En matière éthique, Bertrand St-Arnaud mentionne que durant les quatre dernières années passées à l’Assemblée nationale, lui et ses collègues du PQ ont posé « 600 questions ». « Il faut donner un coup de barre : limiter à 100 $ les dons aux partis politiques. Ce serait à coût nul pour la population. » Si la formation est élue, un projet de loi en ce sens sera déposé en automne, jure le candidat.
L’arrivée de Jacques Duchesneau dans l’équipe de la Coalition Avenir Québec et ses déclarations voulant que 70 % du financement des partis politiques fût de l’argent sale, a de quoi ébranler les péquistes. « Je m’en remets à M. Legault (ancien ministre du PQ et chef de la CAQ). Il a dit qu’il n’a jamais rien vu d’illégal. (…) Je ne dis pas que tout est blanc d’un côté et tout noir de l’autre. S’il y a des gens qui font des choses illicites, qu’ils paient », s’est défendu le candidat, qui promet du même souffle que s’il y a lieu, les recommandations de la Commission Charbonneau seront suivies par un futur gouvernement péquiste.
La crise étudiante
Le PQ ne promet pas la gratuité scolaire, contrairement à Québec solidaire et Option nationale. « Nous faisons écho aux gens qui sont en majorité pour la hausse. Une fois au pouvoir, nous abolissons la hausse, le projet de loi 78, et nous tiendrons un sommet sur cette question. Le plus loin qu’on ira, c’est l’indexation. C’est une question de choix de société », tranche Bertrand St-Arnaud.
Le budget annuel destiné à l’éducation, de la maternelle à l’université, est de 650 millions de dollars. Un montant qu’on aurait pu trouver ailleurs, ont plaidé souvent les étudiants. À titre d’exemple, 14 compagnies minières n’ont payé aucun droit minier entre 2002 et 2008, alors que la valeur brute de leur production s’élève à 4,2 milliards de dollars, selon le rapport 2008 du Vérificateur général du Québec. D’autre part, selon La Presse du 16 février 2012, la restauration des sites miniers abandonnés s’élève, elle, à 1,25 milliard.
Les ressources naturelles
Un futur gouvernement du PQ imposera une redevance de 5 % sur la valeur brute du minerai extrait, ainsi que 30 % sur les « surprofits » des minières. En matière de redevances, le gouvernement de Jean Charest, en réaction au rapport du Vérificateur général de 2008, a fait passer de 10 à 16 % le taux d’imposition, mais seulement sur les bénéfices. Rappelons que la Loi sur les mines, qui date de la fin du XIXe siècle, devait être réformée, mais les amendements sont reportés sine die. Le Free mining permet à quiconque, à l’aide d’un simple clic de la souris sur un site Internet mis en ligne par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune, d’acheter un titre minier (27 $ pour un claim de moins de 25 hectares – Le Devoir, 8 août 2012).
Dans ce dossier qui relève de la députée de Vachon, Martine Ouellet, le PQ veut aussi donner un coup de barre, dit Bertrand St-Arnaud. Au chapitre des redevances, la formation péquiste table sur la venue de Daniel Breton, fondateur du Parti vert et candidat du PQ dans Sainte-Marie – Saint-Jacques, et sur les différents amendements relatifs à la Loi sur les mines déposés par la députée de Vachon. « Nous sommes pour le développement du Nord, mais qui doit profiter à nous », souligne le député de Chambly. Il insiste pour que les Québécois tirent de réels bénéfices, notamment des mines et du pétrole. Il dit aussi que sa formation mettra tout son poids pour que les minerais extraits soient transformés sur place.
Division du vote
« Ce sera une élection très serrée. Il n’est pas impossible que le nouveau gouvernement soit libéral, même majoritaire », avance Bertrand St-Arnaud en faisant allusion à la présence de Québec solidaire et d’Option nationale et la possibilité d’une division du vote. D’autre part, le candidat juge « très radicale » l’idée de déclarer l’indépendance le lendemain d’une victoire d’ON. Il en veut aussi à Françoise David de se présenter dans Gouin, le comté du député Nicolas Girard, qui a été derrière « le scandale des garderies ».