Des contraventions plus sévères s’il vous plaît

Il y a trois semaines, la Montarvilloise Lyne Martial s’est fait agresser par un chien alors qu’elle faisait sa promenade quotidienne, accompagnée de son conjoint Claude Théroux, sur la rue Laure-Gaudreault. Après s’être remise des événements et de ses plaies, Mme Martial livre maintenant bataille auprès de la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville afin que celle-ci sévisse quant aux montants des contraventions remises aux propriétaires de chien irrespectueux des règlements municipaux. 

Mme Martial a été agressée par un labrador blond alors que la porte d’entrée de la demeure où il réside était grande ouverte. Ce qui, lors du passage du couple, lui a donné le champ libre pour courir et aller les rejoindre de l’autre côté de la rue.

Dans ces circonstances, le chien est alors considéré comme « errant » ou « sans laisse » du point de vue de la réglementation municipale. L’article 4.1 du règlement C.8-1A, Sur les chiens et autres animaux, stipule que « tout chien qui se trouve sur le terrain de son gardien doit être retenu en laisse au  moyen d’une laisse mesurant au plus un mètre virgule huit (1,8 m), ou six pieds, sauf si le terrain est clôturé de manière à retenir l’animal […] ». Plus loin (article 8.1), il est écrit : « Quiconque contrevient à l’une des dispositions du présent règlement commet une infraction et est passible d’une amende minimum de 50 $ et maximum de 300 $, et les frais […].»

« Donner une amende de 50 $ pour avoir laissé un chien sans laisse, et qui a de plus agressé quelqu’un, c’est complètement dérisoire!, d’exprimer Mme Martial. La Ville de Saint-Bruno devrait revoir sa réglementation. » À cet effet, la Ville rapporte que la question d’augmenter le montant des contraventions est présentement à l’étude.

À titre d’exemple, l’agente Andréanne Brassard, porte-parole du Service de police de l’agglomération de Longueuil, confirme qu’à Saint-Hubert, un chien errant coûte 150 $ à son propriétaire et, s’il y a morsure, c’est 500 $ de plus. À Boucherville, les montants sont sensiblement les mêmes qu’à Saint-Bruno : 50 $. Toutefois, à Saint-Bruno, « tout chien méchant, dangereux ou ayant la rage », même s’il n’attaque pas, coûte 100 $ à son propriétaire.

Des races interdites à Saint-Bruno

Saviez-vous que la Ville de Saint-Bruno a un règlement dans lequel sont nommées les races de chiens interdites sur son territoire? En effet, le règlement C.8-2, Décrétant nuisibles certaines catégories des chiens, est entré en vigueur le 24 juin 1990 et a été modifié le 24 septembre 1994. Dans celui-ci, l’on énumère les bull-terriers, Staffordshire bull-terriers, American bull-terriers ou American Staffordshire terriers; ou toute autre race croisée avec une des nommées précédemment.

Légitime défense

Après cet épisode qui laissera des cicatrices à vie sur le corps de Lyne Martial, son conjoint et elle se demandent s’ils auraient pu se défendre en ripostant, sans être reconnus coupable d’une quelconque infraction. Selon l’agente Brassard, « que l’on se fasse attaquer par un humain ou un animal, on peut utiliser des moyens pour se défendre. On a le droit d’utiliser la force proportionnelle, selon le type d’agression. » Ce qui veut dire que, par exemple, si l’on se fait donner une claque au visage, on peut riposter de la même façon, mais pas avec une arme. Dans le cas de Mme Martial, elle aurait pu se défendre avec un bâton ou autre objet qu’elle aurait trouvé à proximité.

Ceci étant dit, Mme Martial et M. Théroux ont changé leur parcours de marche depuis l’incident. Mme Martial n’avait jamais eu peur des chiens avant. Aujourd’hui, elle avoue avoir une crainte, pour son voisinage également. « Je n’ose même pas imaginer ce qui serait arrivé si ça avait été un enfant ou une personne âgée. Ils se seraient retrouvés par terre et aurait peut-être même été défigurés ».