Des conducteurs d’autobus scolaires prêts à débrayer
ies conducteurs d’autobus veulent améliorer leurs conditions de travail, qu’ils jugent insatisfaisantes.
Les membres du Secteur transport scolaire (STS) de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP) de la Montérégie se mobilisent afin d’obtenir un décret de leurs conditions de travail, incluant un salaire de référence, dans le domaine du transport scolaire.
« Lors du processus rigoureux d’évaluation de nos emplois de conducteur et de conductrice de véhicule scolaire, auquel le gouvernement et les associations des transporteurs ont participé, les conclusions du comité de travail fixaient notre taux horaire minimal à 19,14 $ l’heure en janvier 2015, ce qui représente actuellement un taux indexé de 19,74 $, de souligner Stephen P. Gauley, président du STS. Or, en ce moment même au Québec, certains conducteurs ne sont payés guère plus que le salaire minimum à 10,75 $ l’heure, d’où toute l’importance de notre revendication. »
Le piège des appels d’offres
« À chaque renouvellement de contrat, les commissions scolaires peuvent lancer des appels d’offres afin de retenir le transporteur qui chargera le moins cher pour les trajets à couvrir. Or, les transporteurs qui chargent le moins cher sont aussi ceux qui paient le moins bien leurs salariés. Ce sont eux qui risquent d’obtenir les contrats que les employeurs détiennent actuellement, ce qui menace directement l’emploi et les conditions de travail des conducteurs de véhicule scolaire », de dénoncer Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie.
Le syndicat souhaite que les conclusions du comité de travail soient appliquées dès que possible. La CSN indique, après avoir consulté ses membres, que les employés sont « prêts à se mobiliser » pour faire entendre leur voix.
« On ne parle pas d’une grève demain matin, mais nous voulons montrer au gouvernement, à 18 mois des élections, que nous avons la volonté d’aller de l’avant pour qu’un décret soit voté afin d’améliorer nos conditions de travail. Nous disposons maintenant d’un salaire de référence basé sur une évaluation solide; le gouvernement doit donc prendre ses responsabilités pour que ce salaire soit versé aux employés qui accomplissent ce travail », précise Mme Herbeuval.
« Les transporteurs qui chargent le moins cher sont aussi ceux qui paient le moins bien leurs salariés. » – Annette Herbeuval
Le syndicat fait le tour du Québec pour mobiliser les 3000 membres des 9000 chauffeurs d’autobus scolaire au Québec. Le syndicat rappelle que plus de 575 000 écoliers montent à bord des autobus scolaires tous les jours et que les conducteurs ont la responsabilité de les conduire à bon port en parcourant un million de kilomètres chaque jour.
En attendant la décision du gouvernement sur la reconnaissance d’un décret sur les conditions de travail des salariés, les autobus scolaires, si la situation ne change pas, risquent d’être recouverts d’autocollants montrant les revendications de chauffeurs, comme pour les voitures de police, ou encore les ambulances. Quant aux journées de grève, il sera difficile de les cumuler. « Les Commissions scolaires indiquent dans les contrats passés avec les transporteurs qu’ils n’ont pas droit d’interrompre le service plus de cinq jours. Au-delà, c’est une cause de rupture de contrat et un autre transporteur peut-être choisi. Difficile donc pour nous d’envisager un mouvement de grève, mais il est certain que si nous ne nous sommes pas entendus, plusieurs actions pourraient être menées », indique Mme Herbeuval.
Des exemples de décret
Le syndicat explique également que plusieurs professions bénéficient d’un décret gouvernemental établissant une rémunération minimale « comme pour les employés en entretien ménager et les camionneurs ». Voter un décret pour les chauffeurs d’autobus scolaire leur permettrait de vivre convenablement. « On explique souvent que les chauffeurs sont des retraités. Je peux vous garantir que dans nos réunions, il n’y a pas que des têtes blanches et certains gagnent 10, 75 $ de l’heure avec des horaires impossibles à cumuler avec un autre travail », de conclure Mme Herbeuval.