Des cerfs sur la route
Frappés par des véhicules, deux cerfs gisaient sur le bord de la piste cyclable du rang des Vingt-Cinq, entre Sainte-Julie et Saint-Bruno- de-Montarville, il y a deux semaines. Quelques jours plus tard, une autre bête est allée mourir un peu plus loin dans l’herbe.
À l’aube et en début de soirée, les cerfs de Virginie se comptent par dizaines sur le terrain entre le rang des Vingt-Cinq et l’autoroute 30. Plus précisément entre l’entrée de la station Ski Saint-Bruno et le bâtiment de l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA).
Parfois, ces chevreuils s’aventurent plus près de la route et en paient le prix. Les automobilistes aussi. « C’est vraiment dangereux! », lance un Montarvillois qui, le 19 octobre dernier, a bien failli être le témoin d’une collision entre une bête et le conducteur devant lui alors qu’il circulait vers Sainte-Julie. « En revenant vers la maison ensuite, il y avait un petit chevreuil mort sur la piste cyclable. Un peu plus proche d’ici [de Saint-Bruno], un autre chevreuil, mort aussi », relate-t-il au Journal Les Versants.
Ce résidant, Réjean Faucher, indique aussi au journal avoir reçu la visite de deux chevreuils en deux semaines. Il demeure dans le quartier des Femmes.
Depuis, les dépouilles qui gisaient sur le bord du rang des Vingt-Cinq ont été récupérées. Par contre, les cerfs continuent d’affluer sur le terrain entre la montagne et l’autoroute, puis traversent à l’improviste l’artère achalandée.
Le plan de la Sépaq
Ce qui nous ramène à la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq). Rappelons qu’elle avait annoncé, en février dernier, la venue d’ici les prochains mois d’un plan d’intervention pour la protection des milieux naturels afin de protéger les écosystèmes contre la surabondance du cerf de Virginie. Une centaine de bêtes du mont Saint-Bruno doivent être abattues. L’opération pourrait s’amorcer d’ici la fin de l’automne.
« C’est vraiment dangereux! » – Réjean Faucher
« Le plan d’intervention pour la protection du milieu naturel au parc national du Mont-Saint-Bruno est toujours en cours de préparation », nous répond la conseillère en relations avec les médias de la Sépaq, Florence Rouleau.
Pour expliquer le délai, Mme Rouleau soutient qu’il s’agit pour l’instance provinciale « d’une opération inédite et complexe dans des parcs nationaux en milieu urbain, qui nécessite une planification rigoureuse ».
Le parc des Îles-de-Boucherville est aussi ciblé par ce plan d’intervention.
Nouveaux ministres
Depuis les récentes élections provinciales, le 3 octobre dernier, la Sépaq relève de la ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air [Isabelle Charest]. Les responsabilités des secteurs de la faune et des parcs ont été confiées au ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs [Benoît Charrette]. « Ces nouvelles entités ministérielles doivent donc être mises au fait et consultées quant au plan d’intervention pour la protection du milieu naturel de la Sépaq », poursuit Florence Rouleau.
Un suivi du plan d’intervention de la Sépaq ne pourra être donné que lorsque « ces deux importants intervenants ministériels auront été consultés ».
Quand on lui demande si la Sépaq regarde ce qui se passe du côté de la saga des cerfs au parc Michel-Chartrand de Longueuil avant d’annoncer son plan d’intervention, Mme Rouleau répond que « la Sépaq est autonome dans l’élaboration de son plan d’intervention pour la protection du milieu naturel [et qu’elle] développe son plan d’intervention en collaborant avec des experts en matière de gestion des surpopulations ».
De son côté, le conseiller municipal du district 3 à Saint-Basile-le-Grand, Denis Vézina, dit continuer à soutenir cette initiative. L’élu représente la Ville à la Table d’harmonisation du parc national du Mont-Saint-Bruno. Lui aussi, il note que les élections au provincial ont changé la donne. « Il est impératif de passer à l’action dans ce dossier! La pérennité de notre parc national en dépend. L’appui du politique et du public est nécessaire afin de soutenir la Sépaq dans sa démarche de conservation de la biodiversité de notre parc naturel », déclare Denis Vézina.
D’ici là, prudence sur les routes!