Dépôt de la pétition contre l’intimidation
La pétition demandant la mise en place de mécanismes contre l’intimidation et la violence dans le milieu scolaire a été déposée à l’Assemblée nationale le 1 mai.
un texte de Marianne Julien
mjulien@versants.com
Après une période de 30 jours, la pétition totalisant 615 signatures a été déposée par Diane Lamarre, porte-parole du Parti Québécois en matière de santé, en compagnie des mères montarvilloises et de leurs enfants.
La députée a salué le courage des jeunes signataires du Manifeste des enfants contre l’intimidation et la violence dans le milieu scolaire au Québec qui sont à l’origine de cette pétition. « Cette pétition, sa grande force, c’est que des jeunes y croient, ils la considèrent essentielle contre l’intimidation dans les écoles, a déclaré Diane Lamarre. Plusieurs mesures ne s’appliquent pas, et leur détermination fait en sorte qu’on est capables de voir où sont les lacunes dans notre système. »
Diane Lamarre a accepté de parrainer la pétition à cause de l’impact de l’intimidation sur la santé des enfants, comme souligné par la Fondation du Dr Julien et la Fondation Jasmin Roy, dans une lettre d’appui au Manifeste. « L’intimidation, c’est un problème qui se traduit par des complications, des problèmes de santé physique et psychologique », dit-elle.
Plusieurs interventions
Samuel, représentant du comité des droits du centre de pédiatrie sociale Hochelaga-Maisonneuve, a fait la lecture de la conclusion du Manifeste lors du point de presse : « Nous demandons que vous preniez au sérieux nos démarches pour faire cesser immédiatement les actes d’intimidation et de violence et pour prévenir ces situations qui portent atteinte à l’ensemble de nos droits fondamentaux. »
Une autre intervenante, Nancy Gagnon, coordonnatrice au Regroupement des organismes ESPACE du Québec (ROEQ), a souligné l’importance que les adultes soient bien outillés en demandant de « former le personnel pour distinguer un conflit entre enfants d’un acte d’intimidation qui demande une intervention ».
Christine Gingras, l’une des mères des enfants montarvillois, a raconté une fois de plus leur cheminement, l’inefficacité de la dénonciation et l’inaction du gouvernement face à leurs demandes. « Il faut faire en sorte que le ministre Proulx annonce rapidement des mesures réelles et concrètes pour que tous les enfants du Québec aient droit au respect de leur droit à la sécurité. »
« Il faut faire en sorte que le ministre Proulx annonce rapidement des mesures réelles et concrètes. »
– Christine Gingras
Diane Lamarre a ensuite réitéré ce qui est demandé du ministère de l’Éducation, soit de donner suite au Manifeste, d’élargir le mandat du Protecteur de l’élève à l’ensemble du Québec et de former les professeurs pour distinguer la résolution de conflit d’une situation d’intimidation.
Réponse du ministre
En séance de l’Assemblée nationale, le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, a dit avoir bien répondu lorsqu’il a été interpellé par ces personnes : « J’ai répondu en soulignant qu’il y avait quelque chose d’important à entendre et qu’il était souhaitable que le ministère de l’Éducation puisse les rencontrer pour discuter de la situation. »
Toutefois, il ne semble pas prendre acte des demandes et des recommandations : « Les commissions scolaires et les écoles ont des outils, il y a une loi qui est en place pour lutter contre l’intimidation, les violences et les violences sexuelles, et les gens ont des outils financiers pour travailler. Là où je considère qu’il faut aller plus loin peut-être, c’est de les accompagner dans la formation pour faire face à ces situations. »
Il remet aussi une certaine responsabilité aux écoles. « C’est dans les écoles que ça se passe et c’est dans les écoles qu’on va faire le travail. J’invite les milieux à prendre leurs responsabilités et mettre fin à ces événements troublants. »
Peu après, Jean-François Roberge, porte-parole de la CAQ en matière d’éducation, a déposé une motion afin que l’Assemblée nationale prenne acte du Manifeste et qu’elle recommande au gouvernement de mettre en œuvre ses recommandations, dont celle d’étendre le Protecteur de l’élève au privé.
Pour Christine Gingras, cette réponse n’était pas celle espérée. « On est déçues de la réponse du gouvernement. C’est surprenant que le Parti libéral n’appuie pas la pétition et qu’il ne soit pas plus proactif pour appliquer des mesures ou modifier la Loi », a-t-elle énoncé à son retour de Québec.
Question aux lecteurs : Êtes-vous satisfaits de la manière dont l’intimidation est gérée dans les écoles?