AGROPOD, de Sainte-Julie à la SQDC
Un entrepreneur originaire de Sainte-Julie se lance dans la culture de cannabis. L’entreprise AGROPOD, créée il y a trois ans, est déjà bien représentée dans les produits vendus à la SQDC.
AGROPOD est la plus récente entreprise que dirige Ian Bourassa, son président et fondateur. L’entrepreneur est originaire de Sainte-Julie et gradué de la polyvalente de Saint-Bruno. Le siège social est situé à Varennes et l’entreprise possède un site de production et un centre de recherche et de développement à Verchères.
Après avoir été dans le milieu de l’immobilier, de la construction et toujours en affaires dans la restauration, essentiellement à Montréal, Ian Bourassa revient dans sa Montérégie natale avec AGROPOD.
Nous avons rendu visite à M. Bourassa dans ses locaux toujours en construction, mais déjà en activité, à Varennes.
Difficile de savoir que l’entreprise fait pousser du cannabis dans ses locaux si l’on ne connaît pas la mission d’AGROPOD. L’enseigne se spécialise dans l’agriculture industrielle et urbaine du cannabis pharmaceutique et récréatif.
À Varennes, l’entreprise propose 20 salles de floraison pouvant produire 40 000 pieds de cannabis par année. Le site est construit selon les dernières normes technologiques afin d’optimiser la rentabilité. Si le dispositif de sécurité est digne des meilleurs établissements bancaires, « ce n’est pas forcément pour les personnes à l’extérieur, mais plutôt pour la vérification à l’interne », nous précise M. Bourassa.
L’activité d’AGROPOD ne se concentre pas que dans ses locaux. Elle vient aussi en soutien à des producteurs régionaux, des microcultivateurs, pour compléter leur production de cannabis. Il faut dire que l’entreprise connaît un vif succès à la SQDC avec son premier produit déjà plébiscité, Crème de menthe, présent dans toutes les succursales au Québec. La demande est telle que l’entreprise a même des difficultés à répondre aux commandes de la société d’État.
« Notre produit est très en demande. Nous cherchons toujours à savoir ce que le consommateur souhaite et nous proposons toujours du haut de gamme. Nous sommes l’un des seuls au Québec à avoir un centre de développement complet. »
M. Bourassa reconnaît que l’effervescence qu’il y a eu autour de la légalisation du cannabis au Canada n’a pas forcément été une bonne chose au début dans ce commerce. « La capitalisation boursière qu’il y a eu a fait très mal à l’industrie, mais cela se régularise avec le temps. Nous, nous sommes là pour durer. »
Les investissements sont là pour le démontrer. Pour le seul site de Varennes, l’entrepreneur prévoit injecter 15 millions de dollars dans le projet pour proposer, à la sortie, un produit prêt à être vendu à la SQDC .
Quand on visite les lieux, on remarque que toutes les précautions sont prises pour protéger les jeunes plants. Blouse, casque, protège-souliers, rien n’est laissé au hasard pour éviter que les cultures ne soient contaminées. « Nous n’avons pas d’immenses salles et toutes les pièces sont indépendantes. » Un système de ventilation, de température et d’éclairage est calculé au plus juste à partir d’ordinateurs centraux pouvant gérer et contrôler la moindre variation à distance.
L’entreprise comptera, dès qu’elle marchera à plein régime, une quarantaine d’employés. Ils sont 25 sur le site de Verchères. À cela, il faut ajouter les microcultivateurs qui approvisionnent en fleur de cannabis AGROPOD.
Cultures d’intérieur
M. Bourassa, qui avoue avoir été consommateur de cannabis, se concentre désormais à 100 % à ses affaires, préférant regarder ses fleurs pousser. À l’aide de ses connaissances dans le milieu de la construction, il aime bâtir ce genre de site de production et pense, au-delà de la culture de cannabis, se lancer dans la culture de fruits ou de légumes sous serre. « La culture de cannabis est en ce moment un levier économique qui me permettra de développer des systèmes de culture d’intérieur », précise-t-il.