De la rue Principale à Internet, à Amazon?
Les bouleversements de la révolution technologique qui se sont produits avec l’arrivée d’Internet et l’omniprésence d’Amazon vont-ils avoir le dessus sur les magasins traditionnels, alors que l’on parle paradoxalement d’un certain retour aux commerces de proximité ? En ce sens, pour paraphraser Les Colocs, pis la rue Principale est-elle devenue « ben » tranquille?
L’existence de la rue Principale a marqué l’histoire du développement des villes et villages au Québec. Sur cette artère et tout autour se sont concentrés des commerces, des églises et des résidences. C’est le cas à Sainte-Julie et Saint-Basile.
Loin des axes routiers
Contrairement à Saint-Basile, la rue Principale à Sainte-Julie possède un bon nombre de commerces, surtout à proximité de l’église et du côté ouest de l’artère. Dans la partie en direction du chemin du Fer-à-Cheval, la présence commerciale est assez faible.
C’est là où se trouve Fleuriste Vincent, qui existe depuis 1975. Mathieu Vincent, âgé aujourd’hui de 40 ans, souhaiterait bien en ce moment que l’entreprise familiale profite encore plus de l’affluence que connaît le secteur commercial, celui à proximité des autoroutes 20 et 30. « Dans mon secteur, c’est plus tranquille, alors que l’autre secteur s’est bien développé », observe-t-il, en ajoutant que l’axe routier de la 20 et la 30 attire un trafic commercial important par rapport aux commerces de la rue Principale.
Fleuriste Vincent a cet avantage d’être un commerce de proximité et en même temps offrir, grâce à livraison, ses services aux clients dans la grande région métropolitaine. Et ce n’est pas tout le monde qui va faire appel à Amazon pour faire livrer des fleurs! « Il y a un certain avantage », a-t-il reconnu en ajoutant ne pas avoir pensé à Amazon. Il fait observer, à juste titre, que des petits commerces et même les plus grosses chaînes ont aujourd’hui de la difficulté étant donné que de plus de plus de consommateurs se font livrer de la marchandise à partir d’un simple clic. Et de conclure, un tantinet visionnaire : « La rue Principale va plutôt sur Internet. »
À quelques dizaines de mètres du Fleuriste Vincent, on retrouve Réal Perreault. Ce dernier avait 16 ans quand il a été appelé à gérer le garage de son père décédé subitement. Aujourd’hui, à l’âge de 73 ans, il dirige encore Garage Réal Perreault, dont la construction remonte à 1942, mais qui a été agrandi et rénové. « C’est changé pas mal, se souvient-il. Des restaurants ont disparu et ont été remplacés par d’autres; des maisons, démolies, et à la place, il y a la caisse populaire. Je ne crois pas que d’autres commerces viendront s’installer rue Principale. On préfère maintenant construire des condos parce que ça rapporte plus. »
Une artère plus résidentielle
Richard Pelletier a rédigé un livre intitulé Saint-Basile-le-Grand – Son cœur de village. À l’aide de photos d’époque et de narrations, celui qui est aussi président de la Société d’histoire de Saint-Basile-le-Grand explique qu’en ce moment, l’artère possède peu de commerces à l’est de la rue Robert. C’est surtout sur et autour de celle-ci qu’aujourd’hui est située une bonne partie des commerces de la ville.
« Au 153, rue Principale, c’est un commerce de carrosserie qui a été construit en 1930 et c’est toujours le même bâtiment. » – Richard Pelletier
« Les premiers commerces vont perdurer jusqu’à aujourd’hui, raconte Richard Pelletier. Au 153, rue Principale, c’est un commerce de carrosserie qui a été construit en 1930 et c’est toujours le même bâtiment. »
Un survol de l’ouvrage montre à quel point la rue Principale a été le centre surtout résidentiel, vu le bon nombre de maisons qui s’y trouvent.
Question : Fréquentez-vous les commerces situés rue Principale à Sainte-Julie et Saint-Basile ?