Danger sur la traverse Palardy
Lundi 29 janvier, 17 h 15. Afin de constater la plainte d’une citoyenne sur la dangerosité de la traverse Palardy, le maire Martin Murray et le conseiller municipal Vincent Fortier sont passés à quelques mètres de se faire frapper par un véhicule.
À l’assemblée du conseil municipal du 20 novembre, la Montarvilloise Céline McDuff a signalé au maire et aux conseillers que la traversée piétonne au niveau de la rue Palardy était dangereuse. « Quand j’arrive au coin des rues Palardy et Clairevue et que je veux aller au centre-ville, les autos passent à une vitesse phénoménale, a-t-elle fait remarquer. Je me demande comment ils font pour accélérer aussi vite entre deux stops. » De plus, le panneau de passage pour piéton lumineux est défectueux du côté du centre commercial.
À la suite de l’invitation de Céline McDuff, Martin Murray et les conseillers Vincent Fortier et Isabelle Bérubé se sont rendus sur place le 29 janvier à l’heure de pointe, donc à la pénombre, afin d’y traverser à leur tour.
La Montarvilloise a expliqué qu’elle souffrait d’un handicap visuel dégénératif faisant en sorte qu’à une distance entre trois et dix pieds, sa vision était brouillée. Comme elle l’avait signalé, seulement un des panneaux lumineux fonctionnait, qui sont pourtant de fabrication québécoise. « Les Travaux publics sont arrivés à la conclusion qu’il fallait changer le mécanisme, a expliqué Vincent Fortier. Toutes les pièces ont été commandées, c’est ce que le directeur général m’a confirmé vendredi. »
« Il a passé à au moins 60km/h à deux mètres de moi, si ce n’est pas plus, et la lumière clignotait! » – Vincent Fortier
Moment de vérité
Martin Murray a été le premier à se risquer sur la traverse et même si le panneau lumineux fonctionnel était allumé, une voiture qui venait de la rue Montarville n’a pas arrêté, ni même ralenti, pour laisser le maire passer et a roulé tout près de lui. De l’autre côté du boulevard Clairevue, les automobilistes se sont immobilisés, mais semblaient pressés. La conseillère Isabelle Bérubé, mairesse suppléante du moment, a craint de devoir remplir cette fonction de manière prématurée.
Vincent Fortier a traversé deux fois. La première s’est déroulée sans problème, mais lors de la deuxième, le même scénario s’est produit. Une petite voiture à hayon n’a pas fait signe de ralentir et a circulé à toute allure près du conseiller, alors qu’elle aurait dû s’arrêter pour le laisser traverser. « Il a passé à au moins 60km/h à deux mètres de moi, si ce n’est pas plus, et la lumière clignotait! », s’est-il exclamé.
Céline McDuff, qui a pris plus de temps pour traverser en raison de son handicap visuel, a pu traverser sans problème, mais pas sans stress.
Constats
Tous sont d’accord pour dire qu’effectivement, cette traverse est problématique et que non seulement les automobilistes ne respectaient pas la priorité du passage piétonnier, mais ils roulaient beaucoup trop vite. « Pourtant, le Code de la sécurité routière est clair : s’il y a un piéton sur le bord de la rue, même s’il n’est pas engagé, l’automobiliste a l’obligation d’arrêter sous peine d’une contravention », affirme Vincent Fortier.
Une citoyenne qui s’apprêtait à traverser au même endroit a profité de l’occasion pour renforcer ce constat avec le maire. « J’habite dans le quartier et c’est complètement fou par moment, les gens n’arrêtent carrément pas, on leur fait signe et ils s’en foutent, a-t-elle souligné. Il y a de la sensibilisation à faire encore, pourtant tout est là pour que ça fonctionne. »
Malgré cela, les pistes de solution sont minces. Le maire assure que les panneaux lumineux seront réparés prochainement, mais le reste relève des automobilistes : « On a beau avoir des clignotants, il faut que les gens les respectent. Il y a un travail de sensibilisation et on va essayer d’augmenter la présence policière pour faire comprendre qu’à l’approche d’une traverse pour piétons, rouler à 60 km/h, c’est exagéré. »
Les conseillers présents ont aussi fait mention du retrait d’une des deux voies pour y mettre une piste cyclable afin de régler le problème. Selon Vincent Fortier, il y aurait des discussions dans le conseil sur cette solution. Toutefois, le sujet reste délicat aux yeux du conseil.