Combien coûte le vandalisme?
Des actes de vandalisme sont de plus en plus signalés sur le territoire depuis un certain temps. Des méfaits qui entraînent des frais aux municipalités.
Méfaits au parc des Aviateurs, saccage sur des pancartes électorales, bris d’une clôture de bois au belvédère du lac Goyer, vandalisme au parc éphémère, tables de baby-foot vandalisées, modules de jeux et Croque-livres incendiés, casse à la gare de trains de banlieue… La liste est longue, les coûts que doivent défrayer les villes aussi.
À Saint-Bruno, le cas du belvédère du lac Goyer aura coûté à lui seul plus de 15 000 $, dont 10 000 $ uniquement pour l’achat d’une clôture métallique à mailles de chaîne avec des poteaux d’acier. « C’est l’équivalent en temps et en matériel en régie pour les trois réparations de cet été et le démantèlement », répond la directrice des communications de la Ville, Suzanne Le Blanc.
À la suite d’actes de vandalisme, Saint-Bruno a aussi procédé au remplacement de trois bancs pour la somme de 4500 $ (à raison de 1500 $ chacun). Puis la substitution de trois poubelles vandalisées ou brûlées a amené la Ville à débourser 3000 $ au total.
Selon les dires de Suzanne Le Blanc, il ne s’agit là que d’« un aperçu des coûts reliés au vandalisme en ce qui a trait aux parcs [sur le territoire] ».
En entrevue avec Les Versants en septembre dernier, le maire sortant de Saint-Bruno, Martin Murray, évoquait du vandalisme, des plaintes, des abus et autres situations problématiques qui ont mené à des interventions policières au parc éphémère au cours des derniers mois. Des cas semblables avaient aussi été signalés en 2020.
« Nous avons remarqué une hausse de rassemblements et de flânage au parc du Ruisseau avec bris de bouteilles et graffitis sur nos tables et modules de jeux. » – Stéphanie Plamondon
À propos du vandalisme au parc éphémère jeunesse, Mme Le Blanc rappelle que des opérations de nettoyage ont été effectuées pendant la saison estivale. « En septembre, nous avons démantelé et dû jeter presque la totalité du matériel sur place. On peut estimer la valeur de l’ensemble de ces actes de vandalisme et de ce grabuge à un minimum de 5000 $. »
Pour Saint-Bruno, la liste se poursuit. Des coûts autour de 5000 $ ont dû être défrayés pour du mobilier vandalisé, incendié, brisé… Les modules de parc sont ciblés, de même que les estrades des plateaux sportifs, les tables de pique-nique, les morceaux de PVC…
Les données du SPAL
Malgré la liste de délits à Saint-Bruno, les données que le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) a fournies au journal Les Versants, à la suite d’une demande d’accès aux documents, font état d’une baisse dans les actes de vandalisme commis sur le territoire de Saint-Bruno au cours des trois dernières années. Le SPAL dénombre 56 méfaits en 2019, 42 en 2020 et 33 cette année.
Parmi les principales natures d’événement en lien avec des méfaits, ce sont les dommages sur véhicules évalués à moins de 5000 $ qui sont le plus fréquemment signalés. On parle de 42 en 2019, 28 en 2020 et 2 de moins en 2021.
« Ces données ne sont pas exhaustives, puisque nos systèmes d’information sont conçus à des fins opérationnelles et non à des fins d’analyse statistique. Ces données doivent donc être interprétées avec prudence », prévient le SPAL, qui ne peut confirmer le lieu où les infractions ont été commises.
Saint-Basile-le-Grand
Quand on lui demande combien la Ville débourse en raison du vandalisme, la directrice du Service des communications à Saint-Basile répond qu’il est difficile d’y attribuer un coût précis. « Des budgets sont attribués annuellement pour l’entretien et la réparation des biens de la Municipalité. Plusieurs réparations et nettoyages de graffitis peuvent être effectués par nos employés. Il est difficile de déterminer une somme exacte puisque plusieurs réparations peuvent être effectuées à l’interne, par nos équipes », affirme Stéphanie Plamondon.
La Ville mandate des surveillants pour assurer que tout se passe bien dans les parcs du territoire. Une intervention rapide est nécessaire pour offrir des installations sécuritaires et en bon état à la population.
« Nous avons remarqué une hausse de rassemblements et de flânage au parc du Ruisseau avec bris de bouteilles et graffitis sur nos tables et modules de jeux. Des surveillants portent donc une attention particulière à ces lieux afin de limiter le vandalisme », évoque Mme Plamondon. Ce que confirme le maire, Yves Lessard, qui parle d’un « endroit très occupé ».
Notons que Saint-Basile a sollicité la Régie intermunicipale de police Richelieu – Saint-Laurent afin d’assurer une vigie supplémentaire. Pour M. Lessard, il est impératif de « conserver nos parcs et nos propriétés sécuritaires et agréables ».
Sainte-Julie
De son côté, la directrice des communication de Sainte-Julie, Julie Martin, répond qu’« il est difficile de chiffrer précisément le coût du vandalisme annuellement, mais nous l’évaluons à environ 8000 $, selon les types de bris. Cependant, ce coût peut varier selon les années, si du matériel plus coûteux est vandalisé ».
À Sainte-Julie, le vandalisme qui survient le plus fréquemment concerne les arbres pliés, les fils de lampadaires volés, les panneaux de signalisation arrachés et lancés dans les arbres, les graffitis sur le mobilier et les bâtiments, le feu dans les poubelles et les tables à pique-nique brulées.
Régie intermunicipale de police
La Régie intermunicipale de police Richelieu – Saint-Laurent s’est penchée sur le dossier du vandalisme à Saint-Basile-le-Grand et à Sainte-Julie. Entre le 1er janvier 2019 et le 30 septembre 2021, il y aurait eu 79 événements rapportés à Saint-Basile-le-Grand et 144 signalés chez sa voisine. Pour les deux municipalités, ce sont les méfaits, dommages matériels 5000 $ et moins (34 cas à Saint-Basile et 43 à Sainte-Julie) et méfaits 5000 $ et moins sur véhicules (41 signalements en sol grandbasilois et 81 autres en territoire julievillois) qui reviennent le plus souvent. Notons aussi plus d’une douzaine de graffitis entraînant des dommages matériels de moins de 5000 $ à Sainte-Julie. Ces données ont été obtenues à la suite d’une autre demande d’accès à l’information.
« La majorité du temps, il s’agit d’événements qui demeurent impunis, ne sachant pas qui sont les suspects », commente la greffière-adjointe et responsable des archives de la Régie intermunicipale de police Richelieu – Saint-Laurent, Marie-Claude Veilleux.
Les actes de vandalisme qui reviennent le plus fréquemment sont : graffitis dans des parcs, pancartes de commerces vandalisées, fenêtres brisées (commerciales ou résidentielles), panneaux de signalisation endommagés, feu dans une poubelle… « En ce qui a trait aux méfaits sur les véhicules, il s’agit plutôt de vitres brisées, de peinture abîmée ou encore de pneus crevés », complète-t-elle.
Les actes sont commis dans des lieux publics : des terrains d’école, des parcs, des abris d’autobus, des chantiers de construction. « Par contre, nous désirons émettre une mise en garde à l’effet que nos systèmes d’information sont conçus à des fins opérationnelles et non à des fins d’analyse statistique. Ces données doivent donc être interprétées avec prudence », rappelle la Régie.