Une classe qui déplace de l'air

Éducation

Une enseignante à l’École De Montarville a mis en place le modèle d’aménagement flexible pour sa classe de cinquième année, une méthode de plus en plus courante.
Dans la classe de Sandra Lisabelle, les bureaux en rang d’oignons sont moins utilisés que dans les autres classes. L’enseignante a voulu adapter son matériel et son mobilier afin de permettre à ses 25 élèves de s’installer comme ils le désirent. « L’aménagement de sa classe est différent des autres; elle a installé des poufs, des divans, des tabourets, des ballons, etc. Quand les enfants entrent en classe, ils peuvent s’asseoir à l’endroit de leur choix », illustre Caroline Brunelle, directrice de l’École De Montarville.
L’idée trottait dans la tête de l’enseignante depuis quelques années, elle intégrait quelques éléments graduellement, jusqu’à cette année où presque toute sa classe en est remplie. Selon Sandra Lisabelle, d’autres enseignants sont aussi tentés de faire l’expérience et ajoutent un élément à la fois dans leur classe.
La directrice soulève une nuance sur les classes flexibles, cela ne veut pas dire que l’approche pédagogique est entièrement différente. Dans le cas de Sandra Lisabelle, la pédagogie évolue avec l’aménagement. « Je fais collaborer davantage mes élèves depuis qu’ils sont en îlots, explique-t-elle. Je crois donc que la flexibilité est aussi un peu plus présente dans ma pédagogie, car je m’adapte moi aussi. »

« Les enfants aiment être sollicités dans les choix d’aménagement. Ils se sentent valorisés et respectés dans leurs besoins physiques et attentionnels. » – Sandra Lisabelle

Comment intégrer l’aménagement flexible
Dans la classe, les enfants peuvent s’asseoir où ils veulent lorsqu’ils sont en compagnie de leur enseignante, mais ils ne peuvent pas changer de place pendant les leçons. « Quand les enfants sont en classe, ils ont le droit de changer de place lorsqu’il n’y a pas d’explications en cours, sinon ils doivent attendre », explique Caroline Brunelle.
Lorsque les élèves se trouvent dans une période de spécialité, comme la musique ou l’anglais, ils doivent se trouver à leur place attitrée aux bureaux. « Quand le professeur change, ils doivent être comme les autres groupes, éclaire-t-elle. Donc, quand le professeur d’anglais vient en classe, les enfants ont des places fixes pour travailler. »
Cette méthode a pour objectif d’optimiser la capacité de concentration. Comme les jeunes élèves doivent rester assis environ cinq heures par jour, l’aménagement flexible permet d’améliorer l’attention, la rétention d’informations, et l’interaction élève-enseignant.
Un accueil positif
Le projet a été mis sur pied au début de l’année scolaire, il est donc trop tôt pour tirer des conclusions, selon la directrice de l’école. Mais pour l’instant, c’est très positif : « Les enfants aiment être sollicités dans les choix d’aménagement, souligne-t-elle. Ils se sentent valorisés et respectés dans leurs besoins physiques et attentionnels et sont témoins d’une certaine confiance de la part de leur enseignante. »
Selon Sandra Lisabelle, les élèves sont très respectueux de leur milieu, ils s’installent correctement, prennent soin du mobilier, et veillent à ce que les autres élèves ne prennent pas les ballons ou les tabourets pour des jouets.
Dans quelques mois, il sera possible de déterminer les résultats. « Vers la fin de l’année, l’enseignante va être capable de nous dire si elle continue, si elle intégrera plus d’éléments, etc. », de conclure Caroline Brunelle.