Chronique : Un peu d’histoire avec la Société de généalogie de La Jemmerais

En 2026, Sainte-Julie aura 175 ans. Ce n’est pas sans heurt que la paroisse est fondée en 1851. Le 6 mai 1851, le gouvernement provincial reconnaissait civilement et juridiquement la municipalité de la paroisse de Sainte-Julie, en plus de délimiter son territoire.

La paroisse est créée presque dix ans après la première requête des habitants de l’endroit désigné « le Grand Coteau de Varennes », même si ce territoire faisait partie de l’augmentation de la seigneurie de Beloeil. Ces habitants demeuraient dans les trois premiers rangs du Grand Coteau : chemin de la Grande Côte (fermé en 1919), chemin du rang de l’église (aujourd’hui rue Principale) et chemin du Fer-à-Cheval.

Un opposant de taille

Trop éloignés des églises de Varennes et de Beloeil, et ne voulant pas être rattachés à la paroisse de Saint-Mathieu-de-Beloeil, les habitants du Grand Coteau ont présenté des requêtes à quelques reprises auprès du diocèse pour obtenir leur propre paroisse.

Chaque fois, ils devaient faire face à un opposant de taille, le curé de Sainte-Anne de Varennes lui-même, Charles-Joseph Primeau. Ce dernier s’opposait farouchement au projet. Cinq ans plus tard, le 24 octobre 1848, Mgr Bourget, évêque de Montréal, autorisait les habitants à construire une chapelle (sous le patronage de Saint-Joseph) sur le territoire du Grand Coteau… Même s’ils appartenaient toujours à la paroisse Sainte-Anne de Varennes. En septembre 1849, les cultivateurs du Grand Coteau demandaient aux habitants des paroisses de Varennes (chemin de la Belle-Rivière), de Saint-Bruno (secteur actuel du Domaine des Hauts-Bois) et de Beloeil (chemin des Quarante-Deux) de se joindre à eux. En novembre 1849, les habitants du Grand Coteau présentaient une autre requête afin de bâtir une sacristie, un presbytère, un cimetière et autres dépendances.

27 novembre 1850

Le 27 novembre 1850, ils obtenaient enfin le décret pour l’érection de la paroisse Sainte-Julie. Quelques jours après le décret canonique, et pour accueillir la future chapelle, Julie Gauthier dite Saint-Germain, veuve de Pierre-Eustache Lussier, fils du seigneur Paul Lussier, faisait don d’un terrain à la fabrique de Varennes à la condition expresse que, lorsque la paroisse sera érigée, elle le soit sous l’invocation de sainte Julie, sa patronne. Le curé de Varennes, Charles-Joseph Primeau, reçut l’ordre de son évêque de servir la nouvelle paroisse Sainte-Julie tout en continuant sa cure de Sainte-Anne de Varennes. Maxime Piette, curé de Stanstead, reçut la cure de Saint-Bruno et de Sainte-Julie le 15 octobre 1851. Il est remplacé à l’automne 1852 par l’abbé Joseph-Narcisse Théoret, qui devint le premier curé résident de Sainte-Julie.

Bénédiction

L’église-chapelle est bénie le 13 avril 1851 par messire Primeau et la première messe, célébrée le lundi de Pâques, 21 avril. Aurélie, fille de Louis Cardin et de Thaïs Decelles, est la première baptisée dans la nouvelle église le 12 mai. Les deux premiers mariages furent ceux d’Euphrosine Audet et d’Isidore Brunel et celui de son frère, François-Xavier Audet et de Cécile Malo, le 15 septembre. On a vécu le premier deuil dans la nouvelle paroisse le 2 novembre lors de la sépulture d’un enfant de 4 ans, François-Xavier, fils de Joseph Dalpé et de Sophie Reeves. Une première assemblée de la fabrique s’est tenue le 2 novembre, amorçant ainsi une nouvelle vie paroissiale. Les actes de baptêmes, mariages et sépultures pour l’année 1851 ont été inscrits dans les registres de Varennes et de Saint-Bruno : du début mai au 9 octobre, nous pouvons lire trois baptêmes et deux mariages à Varennes et, du 22 octobre au 29 décembre, huit baptêmes, trois mariages et cinq sépultures sont consignés à Saint-Bruno. Le premier registre de la paroisse Sainte-Julie débute le premier janvier 1852.

La municipalité scolaire et la nomination des premiers commissaires julievillois sont mises sur pied. Les habitants se prennent en main et la communauté développe un fort sentiment d’appartenance. Le premier recensement nominatif et agraire se fait à l’automne 1871.

Paroisse Saint-François d’Assise

En 1987, un décret canonique créait la paroisse Saint-François d’Assise (secteur Domaine des Hauts-Bois), l’autoroute Jean-Lesage servant de limite entre les deux paroisses catholiques de la ville de Sainte-Julie. C’est le 4 juillet 1992 que fut célébrée la première messe dans la nouvelle église.

La municipalité de la paroisse de Sainte-Julie devient « Ville de Sainte-Julie » en 1971.