Chronique Société d’histoire : les fêtes de la Saint-Jean à Saint-Basile
Qu’on y réfère comme la Saint-Jean-Baptiste, la Saint-Jean ou la fête nationale, une chose est certaine, le 24 juin marque le coup d’envoi de l’été et constitue un moment rassembleur et festif.
Un texte de Richard Pelletier
Président de la Société d’histoire de Saint-Basile-le-Grand
Les origines de la fête
Depuis l’Antiquité, le solstice d’été est l’occasion de festivités païennes. Avec le temps, l’Église catholique intègre cette tradition en l’associant au cousin de Jésus, Jean-Baptiste.
Au Québec, la première célébration de la « fête nationale des Canadiens » a lieu le 24 juin 1834, sous l’initiative de Ludger Duvernay, qui organise un grand banquet. La Saint-Jean devient jour férié en 1925 et est proclamée fête nationale du Québec en 1977.
Les célébrations à Saint-Basile-le-Grand
Au milieu des années 1970, la Municipalité commence à soutenir financièrement l’organisation de fêtes populaires. Jusqu’en 1982, les célébrations se déroulent au « parc Jacques-Rocheleau », soit la cour de l’école du même nom. Un grand chapiteau est installé, abritant une scène et des tables destinées au repas communautaire. La soirée du 23 juin est animée par un feu de joie et un spectacle de « musique du patrimoine ». En 1983, la fête déménage au parc du Ruisseau. Un feu d’artifice est ajouté en fin de soirée, le site y étant plus propice.
Les années 1990
Au tournant des années 1990, la fête prend une tout autre ampleur. Le comité organisateur, composé d’une vingtaine de personnes, élabore une programmation ambitieuse s’étalant sur trois jours : tournois sportifs, spectacles de danse et de musique, kiosques et expositions, défilé dans les rues, feux d’artifice et bien plus encore. Les installations sont importantes : de 10 à 12 manèges pour enfants et adultes, un grand chapiteau, des kiosques de jeux d’adresse. Malgré l’importance du budget requis, la fête parvient à s’autofinancer et même à dégager un léger surplus.
Les principales sources de revenus proviennent de la vente de la bière et de billets pour les manèges, tandis que les coûts sont atténués par la mobilisation d’un grand nombre de bénévoles. La Ville coordonne l’événement et met à la disposition des organisateurs les ressources humaines et matérielles nécessaires à l’aménagement du site et à l’encadrement des activités.
La formule connaît un énorme succès. À titre d’exemple, le 23 juin 1994, environ 10 000 personnes – soit l’équivalent de la population locale – se rassemblent au parc du Ruisseau pour célébrer!
Un recentrage au tournant du 21e siècle
À l’aube du nouveau millénaire, la fête retrouve une dimension plus locale tout en conservant son caractère festif. Plusieurs facteurs expliquent ce recentrage : l’affluence dépasse les capacités des services de sécurité locaux; certaines activités proposées aux jeunes, comme les jeux forains d’adresse, ne correspondent plus aux valeurs souhaitées pour l’événement; l’engagement bénévole s’essouffle avec le temps.
La fête retrouve ainsi son caractère initial, misant désormais sur des animations familiales, des spectacles à saveur québécoise et un feu d’artifice. Avec la transition, ce sont les employés municipaux qui prennent la relève des bénévoles pour assurer la pérennité des festivités.