Chronique engagement environnemental : les téléphones, de vraies boîtes de Pandore

Récemment, l’entreprise Apple a sorti la dernière génération de son iPhone, le iPhone 16. La compagnie sort en moyenne une nouvelle génération par an. Cette productivité pousse ses clients à consommer toujours davantage de ses produits. Il est recommandé de changer de téléphone cellulaire tous les quatre ou cinq ans. Cependant, bon nombre de personnes s’empressent de se procurer le nouveau modèle dès sa sortie. » Pourquoi tu ne changes pas de téléphone? Moi, j’ai un iPhone 16. » Voilà ce que m’a demandé l’ami de l’ami d’un ami, il y a quelques jours, en remarquant l’iPhone SE que j’avais à la main. Je lui ai répondu que ce modèle me suffisait et qu’il fonctionne toujours parfaitement (bien qu’il ait été acheté usagé il y a un an, soit dit en passant). Cette remarque de sa part m’a quelque peu choquée. Pourquoi changer de téléphone quand celui que l’on possède est fonctionnel? En effet, c’est ce que l’on pourrait qualifier de surconsommation, et on peut se douter que ce n’est pas un cadeau pour la planète.

On sous-estime souvent la quantité de pollution produite par et pour le fonctionnement de nos téléphones cellulaires. Pour presque toutes les fonctions d’un smartphone, il existe un centre qui gère la mémoire et les données de nos appareils. Ce sont eux qui consomment énormément et qui polluent, car ils fonctionnent, dans une majorité, à l’énergie fossile, à l’exception de ceux d’Apple, qui fonctionnent à l’énergie renouvelable. De plus, la fabrication des téléphones est aussi nocive pour l’environnement, car ils sont produits, pour la plupart, dans des usines extrêmement coûteuses en énergie. C’est sans compter les matériaux qui composent les cellulaires : on a tendance à croire que ce ne sont que de petits bouts de métal et de plastique inoffensifs, mais que nenni! Une étude a démontré qu’ils contenaient certains métaux lourds, en l’occurrence du plomb, du cadmium et du cuivre, mauvais pour la planète et notre santé. Il faut ajouter à cela la rareté de certains composants nécessaires à leur fabrication. Le tantale, qui est utilisé pour le circuit imprimé du téléphone, est un élément que l’on retrouve dans plusieurs régions du monde, mais peu fréquemment. Il s’agit d’une ressource non renouvelable, et on emploie souvent des enfants pour l’extraire des mines. C’est le cas dans beaucoup d’autres exploitations, comme celles de coltan, en République démocratique du Congo, ou de cobalt, dans le même pays. Évidemment, faire travailler des enfants, ce n’est absolument pas respectueux de leurs droits, car ils sont traités comme des esclaves. Autant de bonnes raisons d’attendre d’avoir réellement besoin d’un nouveau téléphone pour le remplacer, que ce soit pour le bien de la planète ou celui des travailleurs. De plus, si vous devez vraiment vous en procurer un autre, pensez à le recycler ou à l’apporter aux responsables d’un écocentre : ils pourront réutiliser les matériaux ou s’en débarrasser de façon sécuritaire!