Bilan d’une année pandémique au SPAL
Une année et demie de pandémie plus tard, l’heure est au bilan des activités pour le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL), qui a dû grandement changer ses façons d’intervenir.
C’est dans un document de 31 pages que se trouve une analyse des différentes activités du corps policier de la Rive-Sud de Montréal, qui dessert entre autres Saint-Bruno-de-Montarville, mais également Longueuil, Saint-Lambert, Boucherville et Brossard.
Au début de ce rapport, le chef du SPAL, Fady Dagher, indique avec des statistiques à l’appui que les policiers ont eu à effectuer moins d’interventions que les années précédentes en 2020. « Le taux de criminalité a par ailleurs chuté́ de près de 9% en 2020 sur le territoire de l’agglomération de Longueuil. » Ce sont cependant les clientèles vulnérables qui ont demandé davantage de ressources aux agents, qui ont « retenu 72% plus de dossiers qu’en 2019, pour des cas présentant essentiellement un risque d’escalade ou de dangerosité imminente pour la personne ou autrui. »
Crimes différents
2020 aura certes vu moins d’infractions criminelles se produire qu’à l’habitude dans l’agglomération, mais certaines catégories de crimes se sont développées pour palier à d’autres qui ne pouvaient être pratiqués durant les temps plus difficiles de la COVID-19.
Les crimes sexuels sont de ceux qui ont vu leur nombre augmenter, notamment en ce qui a trait à la cybercriminalité en termes de sexualité. Le SPAL indique à ce sujet que deux enquêteurs avaient été ajoutés à l’Équipe des crimes à caractère sexuel (ECCS) pour procéder à davantage de perquisitions en matière de pornographie juvénile.
Ces enquêteurs supplémentaires ont finalement été utiles puisque l’ECCS a reçu 75 signalements du Centre national de coordination contre l’exploitation d’enfants, une forte hausse en comparaison avec la moyenne annuelle de 15 dossiers reçus entre 2016 et 2018.
Outre les crimes envers les mineurs, le SPAL a également remarqué une hausse du nombre de vols de colis. Ce type d’infraction a été dénoncé à 50 reprises en 2019 et a fait un bond pour atteindre 178 en 2020. Le SPAL indique que cette « hausse [est] non étrangère à̀ l’engouement pour le commerce en ligne. » La fermeture des commerces et le télétravail ont fait en sorte de réduire de 12% le nombre de vols par effraction qui ont été commis par rapport à la moyenne des années précédentes.
« Le taux de criminalité a par ailleurs chuté́ de près de 9% en 2020 sur le territoire de l’agglomération de Longueuil. »
-SPAL
Avec les programmes gouvernementaux visant à combler des pertes de revenus tels que la Prestation canadienne d’urgence (PCU), le type de fraudes a changé pour l’année 2020. Le SPAL décrit assister à « une diminution importante (-38,5%) des affaires de fraude par carte de service, mais à une augmentation encore plus radicale (67,3%) des vols d’identité. » Le corps de police évalue que lesdits vols ont connu une hausse justement parce que les criminels voulaient bénéficier des prestations illégalement.
Plus de violence conjugale
Malgré le nombre élevé de 14 féminicides qui se sont produits depuis le début de l’année 2021 dans la province, les appels pour dénoncer de la violence conjugale ou encore des chicanes de famille ont diminué entre 2019 et 2020.
Des mesures telles que le confinement ont forcé les couples à passer davantage de temps ensemble qu’à l’habitude, exacerbant dans certaines situations les problèmes qui pouvaient être présents avant la période actuelle. Cela pourrait expliquer pourquoi les appels logés au 911 pour violence conjugale et violence familiale ont respectivement diminué de 5,6% et 18,5% en l’espace d’une année.
Changements pour l’avenir
D’ici l’an prochain, M. Dagher veut mettre sur pied son projet de police communautaire. Jusqu’à maintenant, le gouvernement du Québec a donné une subvention de 10 millions de dollars au SPAL afin qu’une première vague de policiers puisse être formée à même la communauté. L’objectif de ce projet et de faire en sorte que de moins en moins de citoyens appellent les services d’urgence et qu’ils aient plutôt une relation privilégiée avec les agents pour désamorcer les situations avant qu’un drame ne se produise.
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