Avoine dévoilée sur le boulevard Clairevue
Programme d’art public de Saint-Bruno-de-Montarville
Comme pour nous rappeler que l’automne était bel et bien arrivé, c’est sous une pluie froide que l’œuvre Avoine, de l’artiste Linda Covit, a été dévoilée le 22 octobre dernier à l’angle du boulevard Clairevue Ouest et de la rue Deslières. L’événement s’est déroulé en présence du maire sortant, Claude Benjamin, qui a levé le voile sur cette quatrième et dernière sculpture du programme d’art public à enrichir le patrimoine culturel de Saint-Bruno-de-Montarville.
« Nous arrivons aujourd’hui à terme d’un processus entrepris il y a maintenant quatre ans, alors que nous avions décidé d’implanter un programme d’art public de quatre sculptures installées aux entrées de la ville de Saint-Bruno-de-Montarville », mentionne Claude Benjamin.
Le premier magistrat qualifie l’œuvre de « beauté, finesse et éclat ». Selon lui, les citoyens seront « ébahis et fascinés » face à elle, d’autant plus que l’artiste, Linda Covit, s’est inspirée de l’histoire de la municipalité pour donner corps à son idée.
L’œuvre, réalisée en acier inoxydable, a été conçue en réponse à l’environnement dans lequel elle est installée. La forme en volute est évocatrice du mouvement, établissant un lien avec la circulation autour du terre-plein triangulaire. Le motif de l’avoine est visible à bonne distance alors que l’ensemble de la sculpture demeure à échelle humaine, agissant comme point de repère accueillant pour qui traverse le terre-plein à pied ou à bicyclette. Au coût de 75 000 $, la sculpture s’avère aussi sécuritaire que la plupart des objets qui se retrouvent dans les parcs municipaux. Sa hauteur et le manque de point d’appui la rendent difficile à escalader, voire inaccessible. Elle a une hauteur de 3,5 m, une profondeur de 2,35 m et une largeur de 3,6 m.
La nature en tant que métaphore
La découpe de graminées fait référence à la culture historique de la Villa du Grand Coteau. Selon le président de la Société d’histoire de Montarville, Bernard Guilbert, dans Les frères de Saint-Gabriel : agriculteurs et éducateurs à Saint-Bruno-de-Montarville, « La Villa Grand Coteau a sans doute été la plus importante exploitation agricole montarvilloise ». Constituée avec l’arrivée des Jésuites à Saint-Bruno, l’exploitation a été vendue en 1922 aux frères de Saint-Gabriel qui « s’adonnèrent à la culture des céréales, des pommes de terre et des légumineuses. Ils récoltèrent en outre d’importantes quantités de foin et d’avoine pour leurs troupeaux… Pendant plus de 70 ans, les Frères de Saint-Gabriel furent d’importants artisans du développement de l’agriculture à Saint-Bruno. »
Originaire de Montréal, Linda Covit œuvre dans la métropole. Depuis près de 40 ans, elle présente des expositions individuelles et participe à des expositions collectives dans plusieurs villes du Québec, mais aussi du Canada, de nos voisins du Sud, de l’Italie et du Japon. Quelques-unes de ses œuvres se retrouvent notamment au Musée d’art contemporain de Montréal et au Musée national des beaux-arts du Québec. Linda Covit est une habituée d’oeuvres d’art public; l’une de ses productions a été offerte par le gouvernement du Québec, en 2011, sous forme de don au peuple de la province du Shandong, en Chine. Il est aussi possible d’admirer ses œuvres d’art public en Ontario, en Alberta, en Alaska, au Texas et au Québec. « Je suis fière de voir que Saint-Bruno possède autant d’œuvres sur son territoire. Lorsqu’on m’a invitée à participer au programme d’art public, j’ai effectué de la recherche sur Saint-Bruno et j’ai lu sur l’histoire de la Villa du Grand Coteau. La nature se retrouve souvent dans mon travail et j’ai pensé à l’avoine pour représenter la Villa », de souligner l’artiste Linda Covit, qui explique que la forme de l’œuvre rappelle le mouvement de la circulation des deux voies.
Programme d’art public
Le programme d’art public aux portes de Saint-Bruno-de-Montarville, une initiative du comité art et culture de la Ville, implique l’intégration d’une œuvre d’art public à chacune des entrées de la municipalité, s’échelonnant sur une période de quatre ans. « Ce programme a pour objectifs de démocratiser l’art, mettre en valeur et promouvoir le dynamisme culturel de Saint-Bruno et améliorer la qualité de notre environnement au quotidien », mentionne monsieur Benjamin, qui souhaite maintenant que la nouvelle administration aille encore plus loin dans l’art public. « J’espère qu’on va poursuivre dans cette voie; les espaces publics de notre territoire ne demandent pas mieux. »
Rappelons qu’une première œuvre d’art public, Nature, environnement… une mission avouée. Audace, délire et rêves, créée par l’artiste Pierre LeBlanc, a été inaugurée en novembre 2010 à l’angle du boulevard Seigneurial et la rue De Chambly. En 2011, c’est une œuvre du duo Cozic, Monic Brassard et Yvon Cozic, intitulée Éclosion, qui est venue orner l’angle de la rue Montarville et du rang des Vingt-Cinq. En 2012 a eu lieu l’inauguration de l’œuvre Tempus Folium, de l’artiste sculpteur Claude Millette, située à l’angle du boulevard De Boucherville et du Grand Boulevard Est.
Bientôt installés, un aménagement paysager et un éclairage de soirée apporteront une tout autre dimension à l’œuvre Avoine.