Politique

Aucun coût pour rencontrer un ministre

Au Québec, des maires cotisent à la Coalition avenir Québec (CAQ) pour rencontrer un ministre lors d’événements partisans. Qu’en est-il sur notre territoire?

« Je suis surpris d’apprendre que ça existe encore, commente le maire de Saint-Basile-le-Grand, Yves Lessard. Ce n’est pas ma façon de voir les choses. »

En poste à la mairie depuis 2017, M. Lessard confie que si on lui avait demandé de débourser un certain montant pour un tête à tête avec un ministre caquiste, il aurait contacté le journal Les Versants. « C’est une forme de pot-de-vin. »  

Lorsqu’il a été député fédéral dans Chambly – Borduas, entre 2004 et 2011, ce n’est pas un stratagème qu’il a utilisé. « À l’époque où j’étais député, ça ne m’a jamais passé par la tête de faire payer les maires de la région pour me rencontrer », dit-il. 

Saint-Bruno-de-Montarville

À Saint-Bruno-de-Montarville, le maire Ludovic Grisé Farand affirme qu’il demeure « apolitique au niveau provincial ».

Ce dernier est en poste depuis novembre 2021 en tant que premier magistrat. « Je n’irais pas courir les événements des différents partis. On ne m’a jamais imposé cette condition », précise-t-il. 

Sainte-Julie

Élu il y a un peu plus de deux ans aussi, en même temps que M. Grisé Farand, le maire de Sainte-Julie, Mario Lemay répond que la Ville a toujours eu une belle collaboration avec ses députés, et ce, peu importe l’allégeance politique. En ce moment, c’est l’ancienne mairesse de Sainte-Julie, la députée et ministre de la Famille et de la région de la Montérégie, Suzanne Roy, qui est présente dans Verchères. « Nous n’avons pas à débourser pour les rencontrer au sujet de dossiers qui touchent la Ville. Si je souhaite participer à un événement partisan, ou que l’un des conseillers souhaite le faire, nous le faisons à titre personnel et nous payons nous-même le coût de notre participation », explique Mario Lemay. 

Pour rencontrer les ministres de la région, les maires de Saint-Basile-le-Grand et Saint-Bruno-de-Montarville procèdent à une demande auprès du cabinet de l’élu à voir. « On communique avec le cabinet local et on demande une rencontre. C’est ce qui est arrivé avec Simon Jolin-Barrette, quand il a été question de logement social, et avec Jean-François Roberge, pour parler de l’état de la route 223. Je n’ai pas eu de problème à les rencontrer », témoigne M. Lessard. Même son de cloche du côté du maire montarvillois. « Mme Roy (Nathalie) a toujours été disponible malgré son horaire chargé. J’ai rencontré la ministre de la Famille, Suzanne Roy, en septembre dernier. Je n’ai pas eu à débourser quoi que ce soit. »  

Réponses des députés/ministres

Les trois députés de la région confirment qu’aucun maire n’a eu à débourser une somme afin de s’entretenir avec l’un d’eux. Selon le député de Chambly, Jean-François Roberge, en aucun cas il a été demandé à un maire ou une mairesse d’assister à un cocktail de financement pour une éventuelle rencontre avec le député ou le ministre. « Je suis toujours prêt à rencontrer les maires et je le fais plusieurs fois par année. Par exemple, il y a quelques semaines, j’ai pris l’initiative d’organiser, à mon bureau, une rencontre avec les maires des cinq municipalités de ma circonscription. »

De son côté, la présidente de l’Assemblée nationale et députée de Montarville, Nathalie Roy, souligne que les maires de Boucherville et de Saint-Bruno-de-Montarville n’ont jamais participé à ses activités de financement. « Les maires de la circonscription de Montarville sont toujours les bienvenus au bureau de circonscription et peuvent toujours joindre la députée sans aucunes conditions. Elle est là pour eux, c’est son devoir et elle travaille en collaboration avec tous », indique la directrice du bureau de circonscription, Sylvie Trépanier.

« Jamais un maire n’a eu à débourser une quelconque somme d’argent pour rencontrer Suzanne Roy. Mme Roy s’est toujours montrée disponible à rencontrer les élus de la circonscription de Verchères, de la Montérégie et de partout au Québec. En fait, elle rencontre des élus locaux sur une base régulière », note l’attachée politique régionale de Suzanne Roy, Marie-Hélène Leboeuf.