André De Bellefeuille et son amour des chevaux

Prix de l’éleveur canadien de l’année

Pour André De Bellefeuille, révélé le 8 février dernier comme le meilleur éleveur canadien par la Fédération équestre canadienne, tout a commencé à l’âge de 15 ans. Peut-être à 11 ans aussi; c’est l’âge qu’il avait lorsqu’il a fait du cheval pour la première fois. Mais à 15 ans, le jeune homme a emprunté une somme à la pharmacie où il travaillait afin de faire l’achat d’un cheval.  

« Je me suis fait avoir lors de cet achat; le cheval avait été drogué. Je travaillais alors 80 heures par semaine afin de rembourser la pharmacie et payer la pension du cheval », explique le Grandbasilois André De Bellefeuile.

Propriétaire de la Ferme équestre Excalibur, qui a pignon sur rue à Saint-Basile-le-Grand, André De Bellefeuille a reçu le Prix de l’éleveur canadien de l’année dans le cadre du Gala annuel de la Fédération équestre canadienne, Canada Hippique. Cet honneur national est décerné à un éleveur pour souligner sa contribution à la qualité des chevaux élevés au Canada. « Il s’agit d’une distinction assez significative. C’est la première fois qu’un Québécois remporte ce prix, et c’est aussi une première qu’une discipline en selle western, le reining, soit couronnée. Être reconnu parmi plus de 100 000 membres au Canada, toutes disciplines et toutes races confondues, ça fait du bien à l’égo et ça apporte un petit velours », de mentionner au Journal de Saint-Basile André De Bellefeuille, qui reste humble. « On ne fait pas ça pour recevoir de telles reconnaissances. Mais ça donne le goût de se retrousser les manches et de continuer dans la bonne direction. Il ne s’agit pas d’une réussite matérielle, mais personnelle. »

Seule discipline western acceptée par la Fédération équestre internationale, le reining est une forme de dressage à l’anglaise. Lors cette épreuve, un contrôle complet des mouvements du cheval doit être démontré, et ce, sans résistance apparente. « C’est du patinage artistique à cheval. À l’aide de son cavalier, l’animal effectue vrilles, figures, manœuvres, chargements de pieds, arrêts en glissade. Avant sa première compétition, la bête est entraînée à cette discipline pendant une période minimum de 20 mois, à raison de 5 jours par semaine. » Selon monsieur De Bellefeuille, père de deux enfants, le reining est un sport en forte croissance, surtout en Europe.

Une année exceptionnelle

L’année 2012 en fut une d’exception pour la Ferme Excalibur (fondée en 2006-2007 et certifiée Équi-Qualité), son propriétaire, ses employés et ses chevaux. En plus de remporter le Prix de l’éleveur canadien de l’année, André De Bellefeuille a décroché plusieurs autres titres au Québec et chez nos voisins du Sud, en plus d’être nommé reiner de l’année par Reining Canada. En tant que cavalier amateur, il est aussi le plus gros boursier canadien chez les non-professionnels. « J’ai reçu le titre de reiner de l’année pour trois raisons : la performance, l’élevage et mon implication dans les associations à titre de bénévole », ajoute l’intéressé. L’un de ses employés, Matthew Hudson, est entraîneur de l’année 2011 et 2012. Âgé de 25 ans, il est, selon monsieur De Bellefeuille, un instructeur exceptionnel. « J’ai de bonnes « bibittes », mais le succès, c’est une combinaison d’humains et de chevaux. Matthew Hudson est un Sidney Crosby du monde équestre. Il a l’attitude », indique celui qui produit des champions du monde. Après les avoir domptés et entraînés jusqu’à l’âge de 2, 3 ou 4 ans, il vend de 10 à 20 chevaux de qualité par année.  

Les années 2011 et 2012 ont été très fructueuses pour les chevaux élevés par André De Bellefeuille. Spooks ‘n Sparks a remporté l’édition 2011 de la National Reining Horse Non Pro Futurity à Oklahoma, alors que Please Me Whiz a été sacré champion du monde 2011 dans deux niveaux, parmi 880 concurrents. Le succès a également été au rendez-vous en 2012, puisque ces chevaux ont obtenu de nombreux titres de champions et vice-champions au Québec et aux États-Unis.

Une histoire d’amour 

« Une passion, ce n’est pas explicable. » Voilà ce que répond André De Bellefeuille lorsque le journal lui demande : « Pourquoi les chevaux? » Alors qu’il était à son compte dans l’industrie chimique, sa femme lui a un jour suggéré d’avoir un loisir. C’est à ce moment qu’il s’est rappelé que plus jeune, à l’adolescence, il aimait monter à cheval. « Je suis un gars compétitif. J’ai grandi avec cette idée-là en tête : si tu fais quelque chose, fais-le comme du monde et essaie d’être le meilleur dans le domaine. J’avais envie d’élever des chevaux, et ce, tout en respectant l’animal et l’industrie » ajoute celui qui participe à tous les aspects du sport : cavalier, propriétaire, éleveur et bénévole, et ce, tant à l’échelle provinciale que nationale et internationale.

« Le cheval est un animal noble, un animal spécial, un athlète physiquement parlant et une belle bête. Pour tout ce qu’il a accompli dans le passé pour l’homme, il devrait être l’emblème du Canada », de conclure André De Bellefeuille.