Amir Khadir dresse un dur portrait de la participation des entreprises

Conférence publique du député provincial de Québec Solidaire

La conférence publique du député provincial de Québec Solidaire, Amir Khadir, avait lieu le 27 janvier dernier. Celui-ci s’est présenté devant une cinquantaine de citoyens, au Centre civique Bernard-Gagnon à Saint-Basile, en dressant un portrait plutôt négatif de la participation fiscale des entreprises québécoises dans les domaines de la santé et des services publics, entre autres.

Selon M. Khadir et le parti de Québec Solidaire, il faudrait que les entreprises du Québec apportent plus d’eau au moulin pour assurer la pérennité, la qualité et l’accessibilité des services de santé et publics aux citoyens.

 

Afin d’expliquer sa position face à la situation actuelle que connaissent ces deux milieux, M. Khadir s’est référé aux points saillants du dernier budget libéral, déposé par le ministre des Finances, Raymond Bachand, en mars 2010. M. Khadir a d’entrée de jeu qualifié le budget Bachand d’« exercice de siphonnage habituel auquel nous ont habitués les gouvernements néolibéraux soit, de petit à petit, enlever le point de la fiscalité des entreprises pour la rejeter dans la cour des contribuables ou de la classe moyenne ».

 

À titre d’exemple, M. Khadir a révélé des chiffres provenant de l’industrie québécoise minière, qu’il a comparés avec les résultats obtenus par le vérificateur général, entre 2002 et 2009. Les chiffres dévoilent que les mines ont rapporté près de 23 milliards de dollars à l’industrie; que de ce montant, 330 millions de dollars ont été versés en redevances au gouvernement, soit seulement 1,5 %  des bénéfices.

 

« Quand Mario Dumont se levait en Chambre pour dire que le Québec était la province la plus taxée en Amérique du Nord, il avait raison. Mais en disant cela, il omettait de dire toute la vérité. Ce qu’il disait était vrai pour les contribuables, pour la classe moyenne, mais le corollaire de ça, c’est que le Québec est aussi la province où les entreprises paient le moins d’impôts. […] Autrement dit, même au royaume du capitalisme, aux États-Unis, on ne s’est pas permis les largesses que l’on s’est permises ici au Québec », commentait M. Khadir.

 

Points du budget commentés

 

Au fil de sa conférence, Amir Khadir a repris plusieurs points saillants du budget Bachand pour expliquer la participation de 3,5 milliards de dollars (31 %) des contribuables à l’effort fiscal et de 800 000 millions de dollars (7 %) de la part des entreprises.

 

Pour appuyer son analyse, M. Khadir énumère l’augmentation de la TVQ (hausse de 2 % en deux ans qui rapportera 1,9 milliard de dollars dans les coffres du gouvernement); la « franchise santé » qui, sur trois ans, donnera un autre 1,5 milliard de dollars à l’état; la hausse de taxe sur les carburants (720 millions de dollars de plus, sur trois ans), la poursuite de la hausse des frais de scolarité, etc.

Ces chiffres démontrent, selon M. Khadir, une série de coupes qui paraissent, dans chaque secteur, faibles […] alors qu’à l’échelle du budget du secteur de la santé, c’est énormément d’argent. « Présentement, on ne règle rien des problèmes criants de la santé qui sont essentiellement dus à une pénurie des ressources, que ce soit en termes de personnel, de financement ou d’équipement médical. […] Étant donné que la demande va en grandissant, puisque la population vieillit, mais que le niveau de financement reste stable, alors le domaine de la santé est indéniablement sous-financé. »

 

Le principe de Pharma-Québec

 

« En 1997, le régime public d’assurance médicaments coûtait 950 millions de dollars en remboursement de médicaments. En 2009, ce chiffre est passé à 3,4 milliards de dollars pour 3,3 millions de Québécois inscrits. Ce qui représente une augmentation de plus de 300 % en moins de 10 ans. Les coûts excessifs des médicaments expliquent en grande partie les problèmes rencontrés dans les domaines de la santé et des services publics depuis les dix dernières années », expliquait M. Khadir.

 

Ce dernier a de plus cité en exemple la Nouvelle-Zélande, qui a copié le principe de la compagnie Pharma-Québec et a diminué ses coûts de médicaments des deux tiers, en cinq ans. « Si le Québec prenait exemple sur ce pays, négociait fermement le prix de ses médicaments, ça représenterait près de deux milliards d’économie qui pourraient être réinvestis dans le réseau pour, entre autres, rouvrir nos salles d’opération, de réanimation, bref, pour désengorger le système de santé », a commenté Amir Khadir.

 

En résumé, selon M. Kadhir, quelques solutions aux problèmes des domaines de la santé et des services publics seraient de réorganiser et de diminuer la bureaucratie, d’augmenter le pouvoir des intervenants, sans oublier la nécessité des ressources et de l’argent.