À couteaux tirés

La salle du conseil municipal de Saint-Basile-le-Grand était comble le 16 janvier dernier. Les citoyens semblent avoir la hausse des taxes sur le coeur.

La période allouée à la Parole aux Grandbasilois a été pour le moins mouvementée le 16 janvier dernier. Plusieurs citoyens se sont présentés pour montrer leur mécontentement face à la hausse des taxes. Premièrement, le maire, Yves Lessard, a tenu à amener des précisions sur certaines « fausses informations » qui circulaient. Il tenait également à rappeler aux citoyens les raisons de l’augmentation de l’avis d’imposition de 7,5 %. « Un conseil municipal doit faire des choix. Les premiers sont de savoir s’il maintient les services qu’il donne à la population, est-ce qu’il maintient les programmes qui sont déjà établis, est-ce qu’il fait des choix nouveaux et réducteurs par rapport à ce que l’on
a, a-t-il expliqué. Si on avait juste gardé ce qu’on a présentement et assumé les augmentations qui viennent de l’extérieur, particulièrement des organismes supra-régionaux, c’est 11,4 % qu’on aurait eu comme augmentation. On a réduit d’un peu plus de 4 % depuis le début. »

Le maire a ensuite expliqué que d’autres villes, avec des hausses moins grandes, ont des sources de revenus différentes de Saint-Basile.
« Il faut regarder d’où viennent les revenus de la Municipalité. Il y a des villes comme Varennes où le secteur industriel compte pour 63 % des revenus. Nous, on a trois dixième d’un pour cent d’industriel à Saint-Basile-le-Grand », a affirmé le maire. Il ajoute, « pour sortir de cette dynamique, il y a deux solutions. On doit trouver des sources de revenus supplémentaires ou voir dans quoi on coupe. » Plusieurs citoyens dans la salle semblaient être d’avis d’économiser en supprimant des services.

» Un conseil municipal doit faire des choix. Les premiers sont de savoir s’il maintient les services qu’il donne à la population. »
– Yves Lessard

Citoyens

Jean-Louis Di Scala, instigateur des pétitions circulant sur Internet notamment, a pris la parole. « Je pense qu’il y a quelque chose qu’on a oublié dans tout ça. C’est le contexte actuel, c’est-à-dire tout ce que les gens vivent actuellement. Les gens sont déjà pris à la gorge. La moindre des choses aurait été de leur donner un moyen de respirer. Oui le facteur industrie est important, mais si on sait ça, pourquoi faire un budget aussi lourd? Ce qu’on demande, c’est de voir à équilibrer ce budget dans le contexte actuel. On est capable d’amender le compte de taxes. Il faut réunir le conseil municipal lors d’une séance extraordinaire et pouvoir aménager une réduction de compte de taxes afin de redistribuer l’argent aux citoyens. On peut travailler ensemble pour donner du moral aux habitants de Saint-Basile-le-Grand. On ne peut pas travailler avec des gens en colère monsieur le maire. Vous êtes à la tête de la Ville puisqu’on vous a élu, mais les propriétaires de la ville de Saint-Basile, ce sont ses habitants. » À la fin de son discours, les citoyens dans la salle ont chaudement applaudi les propos de M. Di Scala.

La réponse

Le conseiller municipal du district 3, Denis Vézina, a pris la parole pour répondre. « La réalité, c’est qu’à Saint-Basile on gère un tiers de l’ensemble des taxes qu’on collecte. Le restant va à la Régie [Régie intermunicipale de police de Richelieu-Saint-Laurent, les pompiers, tous les organismes paramunicipaux] et à la masse salariale. La réalité, c’est que les terrains du CIL (terrains où était située l’entreprise CIL qui a fermée ses portes en 1999 à la limite de Saint-Basile et McMasterville), sont des terrains qui ne nous appartiennent pas. Il n’y a pas un ministère du Transport et un CN [Canadien National] qui va nous laisser passer par dessus ou en-dessous de la voie ferrée. D’ailleurs, selon toutes les études qu’on a fait faire, il n’y a pas une industrie qui voudrait s’installer ici avec la congestion sur la 116. Maintenant, on parle du budget, mais la prochaine fois, on va parler du trafic sur la 116. »

Il ajoute que « depuis des années, on essaie de dézoner un terrain gros comme un parc à chiens et on se fait dire non par la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ). Elle nous dit d’utiliser nos parcs. On veut construire une caserne de pompiers, on nous répond de construire sur des parcs qu’on a déjà. Je suis aussi découragé que vous parce que le citoyen, c’est moi aussi! Moi aussi mon compte de taxes me coûte plus cher. Vous nous demandez ce qu’on va faire pour éviter d’être dans la même position l’année prochaine, monsieur le maire l’a dit, on va regarder s’il y a d’autres façons de faire. Votre mécontentement comme citoyen, je le vis de la même façon. Mais le cadre dans lequel on est et ce qu’on est capable de faire avec les moyens qu’on a, en considérant qu’on gère un tiers du budget, bien il est là. On n’est même pas maître chez nous quand on fait partie de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et quand on fait partie d’une MRC. Il faut que vous compreniez que le pouvoir qu’on a est beaucoup plus limité qu’on pense. Il y a toujours un envers de la médaille à tout », a affirmé avec ferveur le conseiller municipal.