Montérégie: le taux d’occupation aux urgences au-delà des 100 %
Le vieillissement de la population, jumelé à son augmentation, entraîne, en partie, un taux d’occupation aux urgences au-delà des 100 %.
Selon le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est, plusieurs facteurs sont attribuables au taux élevé d’occupation dans les urgences. D’emblée, un plus grand nombre de patients peuvent se rendre à l’urgence pour obtenir des soins liés à la circulation des virus respiratoires.
Une préoccupation actuelle pour Santé Québec, qui mentionnait, lors d’un point de presse sur la situation des urgences au Québec, le 17 janvier dernier, que le taux moyen d’occupation présenté pour la région du 450, soit Laval, Lanaudière, les Laurentides et la Montérégie, s’élevait à 142 %. À elle seule, la Montérégie indiquait un taux d’occupation de 147 % pour la journée du vendredi 17 janvier dernier, selon les données recueillies sur l’index santé. À l’Hôpital Pierre-Boucher, le chiffre dépassait les 150 % et à l’Hôtel-Dieu de Sorel, il pointait à 194 %.
Selon Frédéric Abergel, vice-président exécutif aux opérations et à la transformation chez Santé Québec, ce taux d’occupation est plus bas que celui de l’année 2023-2024 pour les dates du 31 décembre au 13 janvier. M. Abergel précise que « d’ici la fin janvier et le début février, on va entrer dans des semaines plus critiques sur le nombre de personnes qui ont des symptômes de la grippe et qui vont se présenter aux urgences ».
Par ailleurs, plusieurs patients se présentent aux urgences pour obtenir des soins rapides reliés au vieillissement de la population. Les taux d’occupation aux étages de l’hôpital peuvent aussi mettre une pression sur les délais et le taux d’occupation des urgences.
142 % C’est le taux moyen d’occupation pour la région du 450, qui englobe Laval, Lanaudière, les Laurentides et la Montérégie.
L’Hôpital Pierre-Boucher
Si le vice-président avance que 1,2 million de patients se présentent, bon an, mal an, dans les urgences au Québec, l’Hôpital Pierre-Boucher, à lui seul, en reçoit 60 000 chaque année.
Les villes de Sainte-Julie et de Saint-Bruno-de-Montarville sont desservies par l’Hôpital Pierre-Boucher, tout comme Longueuil, Boucherville, Saint-Amable, Varennes, Verchères, Calixa-Lavallée et Contrecœur.
Pour désengorger les urgences, le CISSS de la Montérégie-Est recommande de consulter son pharmacien, de prendre rendez-vous dans une clinique via Rendez-vous santé Québec ou d’appeler au 811. « On pourrait penser à réduire l’achalandage, par exemple, des usagers qui présentent des symptômes mineurs et qui ne viendraient pas à l’urgence.
Ces usagers sont assurément souffrants et cherchent rapidement une solution, avec raison », mentionne Véronique Darveau, porte-parole du CISSSME, qui considère important de rappeler que pour les problèmes urgents qui nécessitent des soins immédiats, les gens ne doivent pas hésiter à venir à l’urgence.
Le CISSSME travaille à « assurer une meilleure fluidité du parcours de l’usager, pour réduire la durée de séjour à l’urgence et veiller à une durée de séjour aux étages de l’hôpital en fonction des besoins des usagers », mentionne Mme Darveau.
Agrandissement prévu
Le projet d’expansion du centre hospitalier devait se faire dans sa totalité, mais en raison d’un financement moindre, le gouvernement du Québec a décidé de segmenter le processus d’agrandissement de l’Hôpital Pierre-Boucher.
Le 9 mai, la Fondation Hôpital Pierre-Boucher lançait une pétition à l’Assemblée nationale, exhortant le gouvernement du Québec à approuver la deuxième phase du projet d’agrandissement et de modernisation de l’Hôpital Pierre-Boucher. La phase 1 du projet ne prévoit que 6 lits, 12 civières et 24 salles supplémentaires, mais l’établissement estime qu’il aura besoin de 200 lits supplémentaires d’ici 2030 pour répondre aux besoins.
« La première étape du projet d’agrandissement, c’est pour consolider notre situation. Cela permettra de rattraper le retard que l’on a accumulé au fil des années en termes de services, mais cela reste insuffisant pour répondre à l’ensemble des besoins de la population, notamment pour la fluidité du parcours des usagers », mentionne la porte-parole. « Pour résoudre complètement le problème, il sera nécessaire d’avoir aussi une capacité d’accueil accrue sur les étages. Une prochaine étape que l’on souhaite voir se concrétiser dans notre projet d’agrandissement et qui nécessite du financement supplémentaire », conclut-elle.