3 fois trop de cerfs au mont Saint-Bruno

Les cerfs sont de plus en plus en surpopulation dans le parc national du mont Saint-Bruno et plusieurs appellent à la réduction de la population, comme cela sera fait à Longueuil. 

Lors des élections municipales, la Fondation du Mont-Saint-Bruno a énoncé aux élus les différents enjeux qu’elle voulait mettre de l’avant durant les prochaines années. Parmi eux, on comptait la surpopulation des cerfs de Virginie qui se trouvent sur la montagne. 

La présidente de l’organisme, Tanya Handa, indique au journal Les Versants que « la population est à trois fois la capacité de charge du milieu et on témoigne une dégradation de la végétation du sous-bois. » 

Elle ajoute que la timidité des cerfs vis-à-vis les visiteurs humains a diminué, ce qui pose des problèmes de sécurité lorsque des skieurs descendent des pentes à la station de Ski Saint-Bruno ou qui se déplacent à vélo sur la montagne. « On témoigne des vélos ou skieurs qui descendent des pentes à haute vitesse et les cerfs, qui normalement devraient fuir un humain qui s’approche rapidement, ne bougent plus. »

La Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ) indique de son côté travailler conjointement avec d’autres partenaires régionaux qui sont également confrontés à l’augmentation de la population de cerfs de Virginie et recherchent « une solution régionale concertée. » 

À Longueuil, au parc Michel-Chartrand, la surpopulation de cervidés a fait en sorte de pousser la Ville à agir et à choisir d’abattre 70 bêtes. La solution est décriée par plusieurs citoyens, mais a été prise après une analyse de la table de concertation composée de plusieurs acteurs du milieu. De toutes les options proposées, ils ont estimé que l’abattage était la meilleure pour régler le problème rapidement et garantir qu’il ne soit plus une préoccupation, du moins sur le court-moyen terme. 

Questionnée à savoir si l’idée de contrôler la population était sur la table pour tenter de régler le problème auquel le mont Saint-Bruno fait face, la SÉPAQ renvoie vers le ministère des forêts, de la faune et des parcs (MFFP), qui est responsable de la gestion des populations de cerfs sur le territoire des parcs nationaux. 

Au moment de publier ces lignes, le MFFP n’avait pas répondu aux questions du journal sur le sujet. 

En novembre 2020, la population de cerfs se trouvant sur le mont Saint-Bruno était de 148 individus, soit environ 16 cerfs par kilomètre carré. La densité normale se situe plutôt autour de 5 individus par kilomètre carré. Il faudrait donc potentiellement réduire de près de 100 le nombre de cerfs de Virginie de Saint-Bruno.

« La population est à trois fois la capacité de charge du milieu »

-Tanya Handa 

En cas de collision

Avec les risques accrus d’entrer en collision avec un cerf dans la période actuelle, savoir comment réagir lors d’un accident peut s’avérer utile. Lors d’une collision avec un animal sauvage, l’organisme Éducaloi, qui a une expertise en éducation juridique et en communication claire du droit, indique que le conducteur du véhicule doit contacter les policiers s’il s’agit d’un spécimen qui a une masse de plus de 25 kilogramme (environ 55 livres). 

Cependant,  il s’ajoute à cette obligation celle de déclarer les accidents à un agent de protection de la faune en cas d’accident avec des animaux étant sur la « liste des animaux à déclaration obligatoire », dont fait partie le cerf de Virginie. En cas de doute, Éducaloi suggère de faire une déclaration. L’organisme conseille d’appeler l’assureur automobile par la suite afin de vérifier si les dommages encourus sont couverts par la protection du conducteur.  

Avez-vous l’impression de rencontrer davantage de cerfs lors de vos déplacements autour du mont Saint-Bruno?