119$ d’amende pour une présence indésirable

La Montarvilloise Élisabeth Poirier a été estomaquée de constater que sa fille a reçu une contravention de 119 $ pour s’être retrouvée sur les terrains du complexe immobilier Saint-Bruno-sur-le-Lac. 

Un des trous qui permet d’accéder facilement au domaine privé.
Un des trous qui permet d’accéder facilement au domaine privé.

Élisabeth Poirier est bien consciente du fait que sa fille n’avait pas le droit de se retrouver sur un terrain privé. Elle trouve toutefois injuste que celle-ci ait reçu une contravention. « Je sais qu’il y a de nombreux jeunes qui se rendent sur place pour se baigner dans le lac artificiel et que cela peut être dangereux. Ce n’est toutefois pas le cas de ma fille qui cherchait un bel endroit relaxant pour lire un livre calmement. »
La Montarvilloise poursuit en soutenant qu’un billet d’avertissement aurait été suffisant pour que sa fille comprenne qu’elle n’a pas le droit de se trouver à cet endroit. « D’autant plus que le site est facilement accessible en raison du grand nombre de trous que l’on retrouve dans la clôture. S’ils ne veulent vraiment personne sur ce terrain, comment se fait-il que leur clôture soit dans un si mauvais état? »
De nombreuses contraventions 
Rappelons que Saint-Bruno-sur-le-Lac est construit en bordure de l’ancienne carrière. Depuis de nombreuses années, le site est illégalement fréquenté par des adultes et des adolescents qui souhaitent entre autres faire trempette dans le lac. L’agente Marie Beauvais-Lavoie, du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL), indique qu’au cours des trois derniers mois, environ 100 constats d’infraction et un peu plus de 200 avertissements ont été remis pour présence illégale à cet endroit. « Selon les informations que nous avons, nous pouvons estimer que le 1/3 de ces contraventions ont été émises à des contrevenants d’âge mineur », précise-t-elle. Le fait de donner une contravention ou un avertissement demeure à la discrétion des policiers en fonction.

« S’ils ne veulent vraiment personne sur ce terrain, comment se fait-il que leur clôture soit dans un si mauvais état? » – Élisabeth Poirier

Elle explique que puisque l’ancienne carrière fait partie des endroits ciblés par le SPAL comme étant problématiques, une vérification journalière a été effectuée cet été par différentes escouades, dont les cadets policiers, les policiers à vélo ainsi que les patrouilleurs. « Les résidants du secteur ont formulé la grande majorité des plaintes. Les patrouilleurs ainsi que les cadets policiers ont été à même de constater les faits. »
L’agent Beauvais-Lavoie soutient que des démarches ont été faites auprès du propriétaire du site ainsi qu’auprès de la Ville de Saint-Bruno concernant la réparation de leur portion de clôture respective. « La réparation de la clôture entourant la carrière a été confiée au propriétaire du site, alors que la Ville, de son côté, est chargée de réparer la clôture qui longe la piste cyclable. »
Elle poursuit en soutenant qu’une demande a également été faite auprès de la Ville afin d’avoir davantage de panneaux interdisant l’accès à la carrière, ce qui a été réalisé. « Toutefois, la clôture ainsi que les écriteaux ont été vandalisés à plusieurs reprises. Le SPAL ainsi que les propriétaires demeurent entre-temps à l’affût. Les bris de clôture sont rapidement rapportés afin d’éviter que des méfaits ne se reproduisent ou que des infractions ne soient commises à cet endroit. »
La policière termine en indiquant que la surveillance policière à cet endroit porte ses fruits : « En 2015, les avertissements se chiffraient à environ 350 et une cinquantaine de contraventions ont été données durant la période estivale. En 2016, la somme des avertissements et des contraventions démontre une diminution de contrevenants. »